ETC. JOURNAL EDITIONS #3 | Page 28

En entrant dans ton atelier, je me pose spontanément une question : tous ces chapeaux, qu’est ce que c’est ? Ce sont les prototypes que j’ai fabriqués avec des largeurs de bords, des styles de finitions variées. Tous les modèles que je fais essayer aux gens qui viennent ici, pour qu’ils se rendent compte de ce que je vais leur faire. Et pour moi, cela me permet de conseiller au mieux la personne car je suis incapable de dire d’un seul coup d’œil que tel ou tel chapeau vous ira mieux. Cela me guide. Toutes ces petites choses qui me permettent de me projeter dans la réalisation du sur mesure. En retour, cette démarche rassure le client également. Je suis curieux de savoir comment on fabrique un chapeau sur mesure... Très différemment du prêt-à-porter où tous les modèles ont la même base, c’est-à-dire la même forme ovale, à partir de laquelle se construit le reste du chapeau. Dans ces cas-là, ce sont des moules en aluminium ou en bois qui prennent en compte le tour de tête et ils uniformisent la forme. Pour faire du « vrai » sur mesure, j’utilise cette machine – ça s’appelle un « conformateur ». Il date des années cinquante. Il est un peu cassé mais globalement la forme générale y est. Je le pose sur la tête du client et tous les panneaux en bois s’articulent autour de la tête. Cela va me dessiner une empreinte du tour de tête que je transpose sur une feuille de papier. Ensuite, je redessine l’ovale de la tête avec ses imperfections. J’obtiens des formes variées, ni normalisées ni parfaitement ovales mais des formes qui prennent en compte les creux et les bosses du crâne. Il n’y a pas de 28 29