ETC. JOURNAL EDITIONS #2 | Page 75

Depuis les années 20, le vêtement est passé de l’état de nécessité à celui de produit de consommation « plaisir ». L’amélioration du pouvoir d’achat, l’avènement de l’ère de la publicité et du marketing ont transformé toutes les franges de la population en consommateurs endurcis. En parallèle, l’industrialisation croissante des métiers du textile et la logique profondément capitaliste inhérente à celle-ci ont fait disparaître – ou en tous les cas diminuer – les vrais professionnels du vêtement. Il est coutume de dire que la mode fait le pont entre l’industrie et l’art. Malheureusement, depuis plusieurs années, l’un a clairement pris l’ascendant sur l’autre. Où se place l’individu dans tout cela ? Quelle place pour la sensibilité ? La créativité ? Le marché tend à nous faire croire que le style est une marque, une griffe. De fait, lorsque vous feuilletez une quelconque revue ou que vos yeux se posent sur une publicité, vous êtes conditionnés. Les silhouettes créées pour nous par les marques deviennent des repères, même inconsciemment. Si bien que désormais, nos rues sont une vitrine pour les grandes marques de prêt-à-porter. Remémorez-vous vos dix derniers achats. En êtes-vous pleinement satisfaits ? Les avez-vous pensés ? S’inscrivent-ils parfaitement dans votre garde-robe ? 75