les combats sont acharnés. On vient admirer le
courage et la force de ces combattants. Mais, les
douze mille spectateurs que pouvait contenir le
lieu sont également friands de bêtes sauvages
exotiques ramenées des confins de l’Empire
: lions, panthères, crocodiles, ours ou plus
fréquemment taureaux, sangliers, molosses,
dont la férocité ravit le public de l’Antiquité.
L’instinct animal est prompt à s’exprimer.
A la fois, terre de malheur, rougie par le sang
des gladiateurs et des bêtes sauvages et terre
de culture, foulée par les comédiens du Ier
siècle, les arènes de Lutèce restent une terre de
divertissement et de rencontres.
Des loisirs plus pacifiques ont remplacé les jeux
du cirque de l’époque gallo-romaine. Pourtant,
les parisiens continuent de s’approprier le
lieu, l’investissant de leurs jeux, de leurs cris
de rage ou de victoire, de leurs chants, de leurs
musiques. On y vient en famille, seul ou entre
amis. On s’assoit sur les pierres millénaires, sur
lesquelles la Nature a depuis longtemps repris
ses droits. On mange, on danse, on chante.
Les gradins esquissent encore le cercle de
l’amphithéâtre. L’endroit semble suspendu. Il
dégage un curieux mélange d’apaisement et
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