ETC. JOURNAL EDITIONS #1 | Page 86

Devenu agriculteur, puis cuisinier, il n’a jamais cessé d’aimer le rivage californien. Le plus souvent, il s’y rendait avec ses camarades afin de conquérir les vagues de Santa Cruz, mais le plaisir de surfer n’a jamais été aussi intense que l’appel de la Terre. C’est ainsi qu’au lieu de sillonner la surface de l’océan, il s’est mit à caresser le sable. Il parcourait la gigantesque plage en traçant des formes géométriques de plus en plus grandes. Et les «EarthWorks»* de Jim Denevan sont nés. Depuis, avec quelques amis, il retourne sur la côte, avec ses outils de jardinage, ou il se rend dans les plaines sauvages pour y laisser sa marque, des formes complexes elles-mêmes inspirées du monde végétal. Il voyage également dans le monde entier pour exprimer son art avec une passion, désormais à plein temps, comme ici, sur le Lac Baïkal. Lorsqu’on observe l’oeuvre de Jim Denevan, les monuments de la préhistoire tels Stonehenge, Avebury, et autres sites associés, viennent à l’esprit. Mais, si nos ancêtres ont su construire un des premiers «Earthworks» et l’un des plus complexes et impressionants de l’histoire, tant du point de vue architectural que du point de vue humain (pensez à la taille gigantesque des mégalithes rassemblés en cercle !), c’est parce qu’ils rechechaient, avant tout, à s’inscrire dans le temps. Laisser leurs traces pour toujours. C’est là, où l’oeuvre de Jim Denevan prend tout son sens. L’aspect ephèmère donne à sa création une mélancolie profonde et apaisante. Juste pour nous rappeler que rien n’est éternel. . «EarthWorks»* - par ce nom on désigne les premiers travaux in situ réalisés par des artistes américains des années 60 mais également une branche à part entière de Land Art qui vise un travail essentiellement avec la matière-Terre. Jim Denevan s’inscrit directement dans cette lignée d’artistes. . Official website: http://www.jimdenevan.com/ 86