CONCIERGERIES
phosé en résidence de grand luxe avec centre de Wellness et service de conciergerie à demeure . Dans le vaste bureau au haut plafond , Gaddo Massangioli est à l ’ entière disposition des résidents entre 8h30 et 20h sur place et joignable par téléphone jusqu ’ à 22h . Collaborateur pendant neuf années du groupe anglais toujours actif dans la conciergerie résidentielle de luxe , il a repris à son compte . Alors qu ’ au début , il traitait presque uniquement par téléphone avec ses clients , il voit désormais tous les jours les 75 occupants des 35 appartements . « Certaines personnes , une minorité , ont eu du mal à comprendre l ’ intérêt d ’ un assistant personnel , » reconnait-il . Grâce au briefing quotidien , je sens chaque matin l ’ humeur de mon client . Ça m ’ aide à aller dans son sens . Au téléphone , c ’ est plus difficile . » Pour Gaddo comme l ’ appellent ses clients , le vrai défi c ’ est la pro-activité , c ’ est aller plus loin que la requête , tout en gardant ses distances . Et le grand ennemi , c ’ est le temps qu ’ il faut structurer pour accueillir et suivre toutes les demandes . Coordonner les corps de métier , n ’ est pas le plus simple non plus surtout quand il faut faire comprendre aux résidents qu ’ ils ne sont pas nécessairement des clients privilégiés pour les prestataires extérieurs . Il faut parfois arriver à composer avec les employés personnels des clients . « Certains ont pu penser que j ’ allais empiéter sur leur territoire mais ils ont rapidement compris qu ’ on est là aussi pour leur faciliter la vie et leur retirer du souci et au final , avoir une meilleure relation avec le client . »
Un marché limité Aujourd ’ hui , on compte à Bruxelles une petite dizaine d ’ entreprises qui prospectent et se développent dans un marché de niche qui a ses limites . Carlos Moreira en est bien conscient . Avec Custom Services , le service de conciergerie de luxe qu ’ il a lancé en 2014 , il fait le pari d ’ élargir son public avec un abonnement de base à 60 euros / mois pour un service entre 8h et 18h . « En Belgique , le luxe est un marché beaucoup plus limité qu ’ en France , par exemple . J ’ ai un partenaire qui peut faire décoller un jet privé en 60 minutes , sauf que je n ’ ai jamais eu de demande pour ça jusqu ’ à présent . » C ’ est en gérant une entreprise de Titres-Services à Ixelles qu ’ il est entré en contact avec des diplomates , eurocrates et autres expats . Il a commencé à répondre à leurs besoins en leur fournissant des prestataires soigneusement choisis , en dénichant des places pour des concerts ou spectacles sold out , en décrochant des accès VIP pour des soirées très privées . Il a même été jusqu ’ à Martigues pour aller chercher une bouteille de Château Petrus 1961 à 15.000 euros . Mais il en est convaincu , cette clientèle-la est limitée . Il veut proposer ses services à tous les gens hyper occupés qui n ’ ont plus le temps de gérer les activités quotidiennes chronophages , que ce soit récupérer une voiture à la fourrière , aller chercher les enfants à l ’ école , coordonner des travaux d ’ entretien ou sélectionner une bonne de maison . « J ’ attache énormément d ’ importance au contact . Pour chaque mission , je rencontre toujours les clients , je me déplace , je ne suis pas une voix au téléphone . » Et tant qu ’ il en a encore l ’ occasion , il n ’ hésite pas à troquer le costume cravate pour la salopette et donner un petit coup de peinture . « Dans ce métier , il faut pourvoir être polyvalent . » assure-t-il .
La conciergerie de Résidence Brugmann © photo Gaddo Massangioli
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