« Form follows process ». Voilà la formule qui prévaut dans
l’exercice de conception de ce projet d’un total de 1360 m2,
où les souhaits particuliers des cinq familles se sont traduits par
un plan complexe de maisons imbriquées, multipliant les vues
et les prises de lumière. Les habitants ont formulé leurs besoins
et priorités : soleil matinal dans la chambre de l’un, couchant
dans la cuisine de l’autre, terrasse plein sud pour un troisième,
espaces de plain-pied pour un autre encore. Intégrée aussi la
volonté d’un des participants de construire lui-même sa maison.
Aux desideratas des occupants s’ajoutent l’implantation de la
parcelle, la déclivité du terrain et les exigences urbanistiques,
notamment l’obligation de marquer la séquence de cinq loge-
ments distincts. De ces contraintes résulte un ensemble marqué
par une diversité maîtrisée : rupture de plans de façade et de
volumes de toiture, alternance de matériaux (enduit et bardage
bois) mitoyennetés chahutées.
« L’habitat groupé nécessite une grande humilité », constate
Christophe De Nys. « Le processus compte autant que la re-
cherche plastique. Nous sommes garants d’une cohérence
mais dans le respect de ce que sont les personnes qui l’ont
pensé et qui l’habitent. De façon générale, pour l’ensemble
de nos projets, nous ne revendiquons pas a priori un vocabu-
laire démonstratif et identifiable. Mais force est de constater
qu’on finit par reconnaître une ligne. Une ligne qui se laisse
déformer par le contexte, qui s’adapte en souplesse, et puis
se réinvente. »
« De la notion de respect du lieu découle aussi l’intégration des
plus hauts standards d’économie d’énergie (bâtiments passifs et
à énergie positive), de préservation des ressources naturelles et
de limitation des déchets non-recyclables. Le bâtiment, à ossa-
ture bois, offre une forte compacité eu égard à sa taille. La fa-
çade sud, côté jardin, s’ouvre au soleil, bénéficiant des apports
énergétiques nécessaires pour atteindre le standard passif. Des
techniques favorisant les performances énergétiques ont été
mises en commun. Ainsi, la toiture offre une belle superficie
de panneaux solaires thermiques et photovoltaïques. L’eau de
pluie est stockée de manière centralisée, filtrée, chauffée et
distribuée à chacune des unités. Les ventilations mécaniques
contrôlées (VMC) sont équipées d’un échangeur thermique.
Globalement, l’énergie grise reste minimale et l’empreinte éco-
logique du bâtiment est extrêmement faible. » Solide, le projet
est un subtil exercice d’équilibre entre les facteurs architectu-
raux, écologiques et humains.
9