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Il était une fois la sécurité,
la propreté et l’ordre…
La Suisse propre, sûre, ordrée, cette image a longtemps
marqué notre pays. Et aujourd’hui? Nous devons bien
admettre que c’est du passé. Dans les villes en tout cas
où les actes de brigandages, les vols, les déchets sur la
voie publique, le vandalisme, les manifestations de
casseurs et les agressions contre les autorités et la
police font désormais partie du quotidien.
Chaque dimanche matin la Ville de
Berne prend l’allure déprimante d’une
décharge publique avec des rues parsemées de déchets. Une étude de
l’Office fédéral de l’environnement
(OFEV) indique que ce phénomène
portant le nom anglais de «littering»
provoque des coûts de nettoyage de
quelque 200 millions de francs par an
en Suisse.
Notre société de consommation a
oublié beaucoup de principes utiles,
notamment celui de prendre la responsabilité du bien-être général. Aux
déchets jetés sans scrupule sur la voie
publique s’ajoutent le vandalisme, les
excès d’alcool et la violence.
Ce sont là les conséquences d’une
perte de valeurs. Inquiétant aussi, le
développement de la violence illustré
par les événements du mois d’octobre
2012. En l’espace de dix jours, quatre
voitures de police ont été bombardées
de bouteilles près de l’ancienne école
d’équitation de Berne. Des graffitis sur
les murs appellent à la violence contre
les forces de l’ordre.
Selon une information diffusée par
les agences de presse, les trains de nuit
ont été le théâtre de quatre actes de
brigandage: des malfaiteurs ont arraché à trois femmes et deux hommes
porte-monnaies, sacs à main et télé-
La conseillère nationale Andrea Geissbühler en pleine action comme policière en ville de Berne.
phones portables après les avoir menacés ou même tabassés. Deux de ces
individus, des nord-africains, sont en
détention provisoire.
Pareils événements font désormais
partie du quotidien de l’agente de police que je suis. Et, fréquemment, nous
rencontrons le lendemain en liberté
dans la rue les mêmes personnes que
nous avons dû emmener au poste la
veille.
La statistique donne une idée précise
de cette évolution dramatique. En ville
de Bâle, par exemple, les brigandages
ont augmenté de 40% durant les six
premiers mois de cette année par rapport à la même période de 2011. 165
attaques ont été enregistrées, ce qui
fait en moyenne un crime violent par
jour dans la cité rhénane!
Les autorités politiques doivent soutenir la police afin que celle-ci puisse
intervenir rapidement et rigoureusement. Il est temps aussi que l’autorité
judiciaire punisse enfin sévèrement les
agressions contre les policiers, les secouristes et d’autres agents publics.
Voilà la seule manière de rétablir la
propreté, la sécurité et l’ordre dans les
villes suisses et de redonner à ses habitants la qualité de vie qu’ils méritent.
Andrea Geissbühler, conseillère nationale,
Herrenschwanden (BE)
Le défi multiculturel
Les actuels flux migratoires vers la Suisse ne sont absolument pas comparables –
ni qualitativement, ni quantitativement – à l’arrivée des Italiens dans les années
soixante. La Suisse est désormais confrontée à des défis insoupçonnés. Conséquence
de l’effet cumulatif de l’accord de Schengen, de la libre circulation des personnes et du
flot de migrants arrivant sous le prétexte de l’asile et submergeant le pays (notamment
en provenance de l’espace nord-africain), la population suisse est désorientée.
Si l’intégration des immigrants a
bien fonctionné au siècle passé, ce
n’est plus le cas aujourd’hui. Pour la
simple raison que les immigrants arrivent en tel nombre qu’il n’est guère
plus possible de les accueillir et de les
intégrer de manière appropriée. Le
problème provient aussi d’un énorme
clivage culturel et religieux entre les
nouveaux immigrants et la population
indigène.
Inquiétant développement de
sociétés parallèles
De plus en plus souvent on assiste
dans divers pays européens et progressivement aussi dans les villes
suisses à l’émergence de ghettos sociaux, culturels et religieux qui se développent comme des sociétés parallèles. Fondée depuis le siècle des
lumières sur le principe de l’individualité, notre société n’est pas préparée à accueillir et à intégrer des
groupes organisés par ethnies, donc
fonctionnant comme des collectifs
quasiment immunisés contre toute
influence extérieure. L’individualisme
ne fonctionne que dans une société
plus ou moins homogène dont les
membres connaissent et appliquent
les règles générales de cohabitation.
De surcroît, l’Etat doit être prêt à imposer ces règles.
Des familles et des clans à la
place de l’individu et de l’Etat
Le problème provient du fait que
dans la majorité des sociétés
extra-européennes les intérêts des familles et des clans sont placés au-dessus de ceux de la collectivité. S’ajoute à
cela, notamment en ce qui concerne
l’islam, une conception totalement
différente de l’individ KH8