édition spéciale mai 2013 | Page 6

6 Election par le peuple et trans- Le contenu parence au lieu de magouilles de ­l’initiative L’initiative populaire pour l’élection du Conseil fédéral par le peuple exige une révision partielle de la Constitution fédérale : quatre articles devront être modifiés ou complétés pour permettre l’élection populaire. Cette initiative ne laisse rien au hasard. Les initiateurs ont donc décidé de régler la procédure électorale en détail dans la Constitution même, dans le but notamment de garantir une représentation équitable des minorités francophone et italophone. Il appartiendra à l’Assemblée fédérale de définir les dispositions d’exécution nécessaires dans la loi fédérale sur les droits politiques. La Constitution fédérale du 18 avril 1999 est modifiée comme suit : Art. 136 al. 2 Ils peuvent prendre part à l’élection du Conseil fédéral, à l’élection du Conseil national et aux votations fédérales, lancer des initiatives populaires et des demandes de référendum en matière fédérale et les signer. 2 Art. 168 al. 1 L’Assemblée fé dérale élit le chancelier ou la chancelière de la Confédération, les juges au Tribunal fédéral et le général. 1 Art. 175 al. 2 à 7 Les membres du Conseil fédéral sont élus par le peuple au suffrage direct selon le système majoritaire. Ils sont choisis parmi les citoyens et citoyennes suisses éligibles au Conseil national. 2 Les élections du Conseil fédéral sont souvent le fruit d’arrangements. C’est dommage pour notre pays ! Qui éliriez-vous au Conseil fédéral? Vous avez certainement un avis et de bons arguments pour défendre cette élection par le peuple. Durant les six années écoulées, j’ai participé à plusieurs élections au Conseil fédéral. Tout ce que j’ai vécu durant les semaines précédant les scrutins m’incite à penser que l’élection du gouvernement par l’Assemblée fédérale n’accroît pas l’objectivité du choix, bien au contraire. Chaque voix est âprement disputée durant la «nuit des longs couteaux», donc la veille de l’élection du Conseil fédéral. Seuls les candidats qui font des promesses fermes aux différents partis et lobbies ont une chance d’obtenir finalement assez de voix. C’est dire que ces conseillers fédéraux défendront des intérêts particuliers au lieu de s’engager pour le bien de la population en général. En demandant l’élection du Conseil fédéral par le peuple, nous exigeons plus de transparence, plus de contrôle démocratique et une claire délimitation des possibilités d’inDes conseillers fédéraux fluencer la politique. élus par le peuple s’engagent directement auprès du peuple. Lukas Reimann, conseiller national (SG) Le peuple est plus indépendant des lobbies Des faiseurs de rois incontrôlables et de petits lobbies très influents font de la tactique en recourant à toutes sortes de manœuvres déloyales jusqu’au moment du scrutin. Je suis persuadé que les citoyens sont beaucoup plus indépendants et qu’ils décident en fonction de critères objectifs au-delà de leurs appréciations personnelles. Il est plus simple d’embobiner des parlementaires que tout un peuple. L’élection populaire impose des règles transparentes et claires La population a peu de sympathie pour les jeux politiques tactiques. Les combines malsaines et autres règlements de compte politiques, qui accompagnent chaque élection au Conseil fédéral, sont indignes. Une élection populaire coupe court aux ententes d’arrière-boutique et intrigues de bas étage. Des conseillers fédéraux élus par le peuple s’engagent directement auprès du peuple. Un tel gouvernement ne pourrait plus se permettre d’ignorer les résultats de votations populaires ou refuser d’appliquer des initiatives acceptées. L’élection populaire est donc le meilleur contrôle démocratique du pouvoir. Portrait : Assermentation de Verena Herzog Verena Herzog, conseillère nationale à son premier jour de sesssion. La conseillère nationale UDC thurgovienne Verena Herzog a commencé son activité parlementaire lors de la session de printemps. «Le groupe UDC m’a chaleureusement accueilli avec un bouquet de fleurs et de cordiales paroles», se réjouit la conseillère nationale qui succède à Peter Spuhler. C’est un défi à relever, mais c’est aussi une chance à saisir que de reprendre le flambeau d’un prédécesseur aussi célèbre. Son expérience parlementaire au niveau communal et cantonal ainsi qu’une formation continue en politique à l’Université de SaintGall l’ont cependant bien préparé à sa nouvelle tâche. Les premières impressions de Verena Herzog sont très positives. Le fonctionnement du Conseil national est certes bruyant, mais ce dernier est aussi très productif. Elle a passé son épreuve du feu avec sa première Le Conseil fédéral est renouvelé intégralement tous les quatre ans, en même temps que le Conseil national. Les sièges vacants sont pourvus au moyen d’une élection de remplacement. 3 intervention sur l’initiative populaire «Pour que les pédophiles ne travaillent plus avec des enfants». Une partie de son discours ayant été repris par la radio, la nouvelle conseillère nationale a reçu de nombreuses réactions positives. «Comme élue politique de droite, je me sens à l’aise dans mon parti et mon groupe parlementaire», affirme-t-elle. Un grand nombre d’objets parlementaires touchant aux arts et métiers, cela lui permet de rester proche de son activité professionnelle et elle peut s’engager en première ligne pour les besoins des petites entreprises. Elle ne peut d’ailleurs pas perdre de vue ces dernières puisqu’en dehors des sessions, donc environ 35 semaines par année, elle travaille comme responsable administrative d’un centre d’orthodontie de la mâchoire à Winterthour. La Suisse forme une seule circonscription électorale. Les candidats qui obtiennent la majorité absolue sont élus au premier tour. Celle-ci se calcule en divisant le nombre de suffrages valables obtenus par l’ensemble des candidats par le nombre de sièges à pourvoir, puis en divisant le quotient par deux; la majorité absolue est égale à l’entier supérieur. Si un nombre insuffisant de candidats est élu, un deuxième tour est organisé. Celui-ci se déroule à la majorité simple. En cas d’égalité des voix, les candidats sont départagés par tirage au sort. 4 Le Conseil fédéral doit être composé d’au moins deux citoyens domiciliés dans les cantons du Tessin, de Vaud, de Neuchâtel, de Genève ou du Jura, dans les régions francophones du canton de Berne, de Fribourg ou du Valais ou dans les régions italophones du canton des Grisons. 5 Si la composition du Conseil fédéral issue des urnes selon les règles de l’al. 4 ne respecte pas la règle visée à l’al. 5, les candidats domiciliés dans les cantons et les régions visés à l’al. 5 qui ont obtenu la moyenne géométrique la plus élevée sur la base des suffrages obtenus dans l’ensemble de la Suisse, d’une part, et dans les cantons et les régions visés à l’al. 5, d’autre part, sont élus. Les cand idats élus aux termes de l’al. 4 qui ne sont pas domiciliés dans les cantons et les régions visés à l’al. 5 et qui ont obtenu le moins de voix sont éliminés. 6 7 La loi règle les modalités. Art. 176 al. 2 Le Conseil fédéral élit pour un an un de ses membres à la présidence de la Confédération et un autre de ses membres à la vice-présidence du Conseil fédéral. 2 Danielle Borer, Infirmière, Neuchâtel Jean-Luc Laurent, Inspecteur à la police du commerce Lausanne «Nous élisons à satisfaction nos représentants à l’exécutif de nos villes ainsi que ceux de nos gouvernements cantonaux. «Il est tant d’abandonner les arrangements de dernière minute et le jeux tactiques lors de l’élection du Conseil fédéral. Je voterai oui le 9 juin car la désignation par le peuple du Conseil fédéral relève du bon sens et de la logique.» Pour cela nous avons une solution, faire désormais confiance au peuple en votant oui le 9 juin !»