édition spéciale janvier 2014 | Page 4

4 5 Une immigration ciblée renforce le pays Lorsque la main-d’œuvre indigène fait défaut, l’économie suisse fait confiance aux travailleurs étrangers. Ce système fonctionne depuis des décennies à la satisfaction des deux parties, donc aussi des frontaliers et des immigrants notamment des pays voisins. La qualité doit à nouveau primer car la quantité seule ne suffit pas ! Raymond Clottu, entrepreneur, conseiller national, La Brévine (NE) Il est plus intéressant que jamais de travailler et de vivre en Suisse. C’est dire que notre pays n’a pas besoin d’accords internationaux pour que des personnes immigrent. L’économie suisse trouve toujours les spécialistes, mais aussi les travailleurs moins qualifiés dont elle a besoin. En 2005, beaucoup de personnes étaient critique à l’égard de la libre circulation des personnes mais avaient finalement accepté le principe pensant que ses avantages l’emportaient sur ses inconvénients. Il s’avère aujourd’hui que ces attentes n’ont pas été satisfaites. La détérioration économique des anciens, mais surtout des nouveaux membres de l’UE a déclenché une immigration de masse en Suisse. Toutes les infrastructures, les transports, les écoles, la santé, l’administration, l’aménagement du territoire, les institutions sociales, etc., sont complètement dépassées. Lesdites «mesures d’accompagnement» réclamées et obtenues par la gauche et les syndicats menacent le marché du travail libéral qui est notre principale arme contre le chômage. gers hors UE/AELE et il a fait ses preuves. L’initiative «contre l’immigration de masse» exige que la Suisse reprenne le contrôle de l’immigration moyennant des plafonds fixés annuellement pour les nouvelles autorisations de séjour. Elle laisse assez de place à une règlementation autonome sans exiger d’interventions sur le marché dans le sens d’une économie planifiée. Exigences auxquelles doivent répondre les immigrants Des solutions favorables à l’économie et souples sont nécessaires et elles existent. Une gestion quantitative et qualitative efficace de l’immigration pourrait se baser à mon avis sur le système à points que pratiquent le Canada, l’Australie ou encore la Nouvelle-Zélande : seuls les immigrants totalisant un nombre minimal de points fondés sur les besoins explicites de l’économie nationale reçoivent une autorisation de séjour. Ainsi, la Suisse aurait la garantie d’accueillir exactement les personnes qui apportent la contribution souhaitée à la prospérité du pays et qui ont la volonté de s’intégrer. C’est la qualité des travailleurs étrangers qui est déterminante, pas la quantité ! Des contingents existent déjà pour les étrangers hors UE/AELE Nous autres chefs d’entreprise, nous devons également assumer nos responsabilités pour le bien-être global de la Suisse. Nous n’avons pas le droit de simplement laisser l’Etat social se charger des conséquences négatives de l’immigration de masse. Il est parfaitement possible d’agir autrement. Avant l’introduction de la libre circulation des personnes, l’immigration était limitée par des plafonds et des contingents. Ce système de contrôle et de gestion existe toujours pour les étran- La qualité avant la quantité De plus en plus souvent je me demande pourquoi tous les Bulgares et Roumains ont le droit d’immigrer en Suisse alors que des personnes hautement qualifiées d’Outre-mer ne reçoivent pas d’autorisation de séjour même si on leur offre un emploi chez nous ? Il y a là un problème de fond. Le peuple et les cantons ont la possibilité d’agir le 9 février prochain dans l’intérêt de toutes les Suissesses et de tous les Suisses ainsi que de l’économie en empêchant que la Suisse soit submergée et exploitée par des immigrants. Seulement des immigrants UE hautement qualifiés ? Comme des moulins à paroles, les autorités répètent que la libre circulation des personnes génère une immigration de personnes hautement qualifiées. Un grossier enjolivement de la réalité. Seule une toute petite partie des immigrants occupent des postes à haute qualification. Il est complètement faux de prétendre que les immigrants de l’UE ou d’ailleurs sont avant tout des personnes hautement qualifiées. En 2012, près de 23 % des immigrants UE (23 779 en chiffre absolu) sont entrés en Suisse grâce au regroupement familial, donc sans activité lucrative, alors que 5 230 autres sont inscrits dans la catégorie des personnes n’exerçant pas d’activité professionnelle. Les cantons ont accordé quelques 4 000 autorisations de séjour à des personnes cherchant un emploi dont certaines touchent même l’aide sociale! De plus, 6,7 % des immi- métiers indéfinissables et autres métiers inclassables comportaient tout de même 10 997 personnes en 2012, ce qui n’est pas négligeable. Très peu d’ingénieurs Avec 5 268 personnes, la catégorie des employés de commerce était la plus importante (env. 5 % des autorisations de séjour). Elle était suivie par les métiers du secteur principal du bâtiment, par le personnel de cuisine et de service, les concierges et le personnel de nettoyage. Les médecins et les infirmières représentaient juste 1,4 %, respective- cette immigration, les statistiques officielles se réfèrent toujours aux diplômes scolaires des immigrants venant de l’UE. Rien d’étonnant à cela, car de nombreuses personnes viennent de pays à fort taux de maturité comme la France (50 %) ou l’Italie (80 %). Cette statistique révèle donc uniquement la différence entre les systèmes de formation, mais ne dit rien des métiers que les immigrants exercent effectivement. A quoi nous servent des universitaires étrangers travaillant en Suisse comme manœuvres ? L’immigration en provenance de l’UE en 2012 25 (Données en %) 22,8 2