4
5
Une immigration ciblée
renforce le pays
Lorsque la main-d’œuvre indigène fait défaut, l’économie suisse fait confiance aux travailleurs étrangers. Ce
système fonctionne depuis des décennies à la satisfaction des deux parties, donc aussi des frontaliers et des
immigrants notamment des pays voisins.
La qualité doit à
nouveau primer
car la quantité seule
ne suffit pas !
Raymond Clottu, entrepreneur,
conseiller national,
La Brévine (NE)
Il est plus intéressant que jamais de
travailler et de vivre en Suisse. C’est
dire que notre pays n’a pas besoin
d’accords internationaux pour que des
personnes immigrent. L’économie
suisse trouve toujours les spécialistes,
mais aussi les travailleurs moins qualifiés dont elle a besoin.
En 2005, beaucoup de personnes
étaient critique à l’égard de la libre circulation des personnes mais avaient
finalement accepté le principe pensant
que ses avantages l’emportaient sur ses
inconvénients. Il s’avère aujourd’hui
que ces attentes n’ont pas été satisfaites. La détérioration économique
des anciens, mais surtout des nouveaux membres de l’UE a déclenché
une immigration de masse en Suisse.
Toutes les infrastructures, les transports, les écoles, la santé, l’administration, l’aménagement du territoire, les
institutions sociales, etc., sont complètement dépassées. Lesdites «mesures
d’accompagnement» réclamées et obtenues par la gauche et les syndicats
menacent le marché du travail libéral
qui est notre principale arme contre le
chômage.
gers hors UE/AELE et il a fait ses
preuves. L’initiative «contre l’immigration de masse» exige que la Suisse
reprenne le contrôle de l’immigration
moyennant des plafonds fixés annuellement pour les nouvelles autorisations de séjour. Elle laisse assez de
place à une règlementation autonome
sans exiger d’interventions sur le marché dans le sens d’une économie planifiée.
Exigences auxquelles doivent
répondre les immigrants
Des solutions favorables à l’économie
et souples sont nécessaires et elles
existent. Une gestion quantitative et
qualitative efficace de l’immigration
pourrait se baser à mon avis sur le système à points que pratiquent le Canada,
l’Australie ou encore la Nouvelle-Zélande :
seuls les immigrants totalisant un
nombre minimal de points fondés sur
les besoins explicites de l’économie nationale reçoivent une autorisation de
séjour. Ainsi, la Suisse aurait la garantie
d’accueillir exactement les personnes
qui apportent la contribution souhaitée
à la prospérité du pays et qui ont la volonté de s’intégrer.
C’est la qualité des travailleurs étrangers qui est déterminante, pas la quantité !
Des contingents existent
déjà pour les étrangers
hors UE/AELE
Nous autres chefs d’entreprise, nous
devons également assumer nos responsabilités pour le bien-être global de
la Suisse. Nous n’avons pas le droit de
simplement laisser l’Etat social se charger des conséquences négatives de
l’immigration de masse. Il est parfaitement possible d’agir autrement. Avant
l’introduction de la libre circulation
des personnes, l’immigration était limitée par des plafonds et des contingents. Ce système de contrôle et de
gestion existe toujours pour les étran-
La qualité avant la quantité
De plus en plus souvent je me demande pourquoi tous les Bulgares et
Roumains ont le droit d’immigrer en
Suisse alors que des personnes hautement qualifiées d’Outre-mer ne reçoivent pas d’autorisation de séjour
même si on leur offre un emploi chez
nous ?
Il y a là un problème de fond. Le peuple
et les cantons ont la possibilité d’agir le
9 février prochain dans l’intérêt de
toutes les Suissesses et de tous les
Suisses ainsi que de l’économie en empêchant que la Suisse soit submergée
et exploitée par des immigrants.
Seulement des immigrants
UE hautement qualifiés ?
Comme des moulins à paroles, les autorités répètent que la libre circulation des personnes génère une immigration de personnes hautement
qualifiées. Un grossier enjolivement de la réalité. Seule une toute petite
partie des immigrants occupent des postes à haute qualification.
Il est complètement faux de prétendre
que les immigrants de l’UE ou d’ailleurs sont avant tout des personnes
hautement qualifiées. En 2012, près de
23 % des immigrants UE (23 779 en
chiffre absolu) sont entrés en Suisse
grâce au regroupement familial, donc
sans activité lucrative, alors que 5 230
autres sont inscrits dans la catégorie
des personnes n’exerçant pas d’activité
professionnelle. Les cantons ont accordé quelques 4 000 autorisations de
séjour à des personnes cherchant un
emploi dont certaines touchent même
l’aide sociale! De plus, 6,7 % des immi-
métiers indéfinissables et autres métiers inclassables comportaient tout de
même 10 997 personnes en 2012, ce
qui n’est pas négligeable.
Très peu d’ingénieurs
Avec 5 268 personnes, la catégorie des
employés de commerce était la plus
importante (env. 5 % des autorisations
de séjour). Elle était suivie par les métiers du secteur principal du bâtiment,
par le personnel de cuisine et de service,
les concierges et le personnel de nettoyage. Les médecins et les infirmières
représentaient juste 1,4 %, respective-
cette immigration, les statistiques officielles se réfèrent toujours aux diplômes scolaires des immigrants venant de l’UE. Rien d’étonnant à cela,
car de nombreuses personnes viennent
de pays à fort taux de maturité comme
la France (50 %) ou l’Italie (80 %).
Cette statistique révèle donc uniquement la différence entre les systèmes
de formation, mais ne dit rien des métiers que les immigrants exercent effectivement.
A quoi nous servent des universitaires étrangers travaillant en Suisse
comme manœuvres ?
L’immigration en provenance de l’UE en 2012
25
(Données en %)
22,8
2