COUNTRY MUSIC MAG Country Music Mag N°69 - Janvier/Février 2020 | Page 12
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LES PLATEFORMES DE STREAMING AUDIO
Aujourd’hui (attention je vais enfoncer une porte ouverte !),
l’écoute de la musique à considérablement évoluée. Sans jouer
les vieux machins (ce que je suis sans doute ?), que de pro-
grès depuis les disques vinyles qui, dès leur première écoute et
quelque soit le degré de soin que vous leur ayez apporté, cra-
quaient sous la tête de lecture... J’en grince des dents encore
aujourd’hui. C’est pour cela que le retour en grace de cet objet
d’un autre temps me fait aujoud’hui doucement rigoler.
et suis arrivé à la conclusion que chroniquer en général un
minimum de 12 albums dans chaque numéro me reviendrai
sur l’année à l’équivalent de 9 fois ce que me coûte mon abon-
nement mensuel à Spotify (9,99 €/mois). Sans compter, autre
solution, le dilemme et le désagrément consistant à les acheter
sous forme de CD vendus à prix d’or sur le territoire européen
ou attendre des semaines pour les avoir à un prix autrement
plus raisonnable en provenance des USA... Autre avantage (si
l’on fait abstraction de ne pas posséder physiquement l’objet) ;
Spotify délivre un certain nombre d’informations intéressantes
(voir l’encadré en bas de page) parfois surprenantes et souvent
impossible à se procurer ailleurs.
Je ne rouvrirai donc pas (rassurez-vous !) le débat consistant à
comparer l’écoute d’un vinyle avec celui d’un CD ; d’autres s’y
sont cassés les dents bien avant moi. Je me bornerai simple-
ment à constater que, sur une chaine Hi-Fi (une quoi ?) de qua-
lité c’est à dire équipée d’enceintes dignes de ce nom, l’écoute
d’un CD est encore ce qui me semble le plus agréable ! Alors
les spécialistes, tests de labo techniques à la main, vous rétor-
queront que certains sons, imperceptibles à l’oreille humaine
ont disparu dans le transfert d’un support à l’autre (la fameuse
‘‘chaleur’’ du vinyl) et que donc, l’écoute en a déjà été faussée.
Que doivent-ils aujourd’hui penser du format MP3 qui, lui aus-
si, c’est séparé, pour en alléger le poids du fichier, d’un certain
nombre de fréquences ? Bref, si je puis dire, que l’on regrette le
vinyle et maintenant le CD ou pas, seul subsite sans doute pour
une immense majorité d’entre nous, une écoute sur ordinateur
ou smartphone d’un fichier téléchargé ou écouté en streaming
via les nombreuses plateformes d’écoute en ligne.
N’oublions pas que, depuis quelques années déjà, ce sont les
plateformes de streaming qui sont en tête du marché en terme
de ‘‘ventes’’ de musique (bien loin devant les téléchargements
MP3, ventes de CD et, de façon plus anecdotique, de vinyles).
Que l’on apprécie ou pas, il faudra certainement d’ici quelques
années ne plus compter que sur eux, les acheteurs d’albums
physiques seront relayés au rang de curiosités, d’originaux,
voir de ringards...
Plus d’un tiers des français n’écoutent déjà plus de
musique autrement que via une plateforme de strea-
ming. 5,5 millions d’abonnés payants !
Il m’aura fallu, comme pour toutes les nouveautés que l’on
nous assène, un ‘certain temps’’ pour m’y convertir. Mais, il
faut bien le reconnaitre : quoi de plus pratique que de pouvoir
écouter un nouvel album, le jour même de sa sortie ? Et ce,
pour un prix raisonnable. Je me suis livré à un rapide calcul
Les Européens Deezer, Spotify, pour une fois précurseurs sont
en train de se faire sévèrement concurrencer par les géants
américains du numérique : Apple, Amazon, YouTube , Qobuz...
Quelle plateforme de streaming choisir, toutes étant proposées à 9,99 € par mois ?
Cocorico, on commence par Deezer, le petit français
qui, en 2007, a inventé cette nouvelle solution d’écoute
musicale. Rassurez-vous (?), il a depuis été racheté
par un groupe industriel américain avec 14 millions
d’utilisateurs payants et une présence dans 180 pays,
il avait de quoi attirer les requins de la finance.
Amazon Music, n’est arrivé en France qu’en
septembre 2017 avec, en catalogue, rien de moins
que 50 millions de titres. Les abonnés à Amazon
Prime (5,99 € par mois) dispose d’un tarif pré-
férentiel (99 € par an pour un poste d’écoute,
149 € pour une écoute familiale multi-postes) et,
pour ceux qui ne veulent pas payer plus que leur abonnement
à Prime, 40 heures d’écoute par mois (sans pub) leurs sont of-
fertes (sur un catalogue restreint de 2 millions de titres). Avec
100 millions de clients déjà abonnés à Prime, Amazon Music
dispose donc d’un réservoir de clients (potentiels) qui pourrait
lui permettre de monter sérieusement en puissance.
Il a, de toutes façons, été rattrapé par Spotify. Le sué-
dois, lancé en 2008, est devenu depuis l’équivalent en
musique de ce que Netflix est aux séries Tv et films :
70 millions d’abonnés payants pour 160 millions d’uti-
lisateurs (les auditeurs ‘‘libres’’ devant se fader de la
pub tous les 3 morceaux ; de quoi, rapidement, sortir
sa carte bleue !)
YouTube Music avec 44 millions de visiteurs
mensuel sur YouTube rien qu’en France, ce nou-
veau venu dispose lui aussi d’un sacré potentiel
; ce qui lui permettra prochainement d’absorber
Google Play Music, You Tube étant comme cha-
cun sait (?) une filiale de Google.
Apple Music, dernier acteur à être entré dans la par-
tie en 2015, a réussi en seulement 4 ans l’exploit de
se classer second avec plus de 50 millions d’abonnés !
A noter que ces trois marques proposent toutes (quelle coin-
cidence !) un abonnement à destination des étudiants au tarif
de... 4,99 €.
Pour ma part, j’ai choisi mon camps et c’est Spotify. C’est ainsi que
l’on peut découvrir le degré de popularité de tel ou tel artiste puisqu’il
est exprimé en nombre de personnes l’écoutant par mois. On apprend
que Blake Shelton (recordman dans la catégorie ‘‘Country’’) est suivi
par plus de 7,2 millions de fans ; Luke Bryan 6,7 ; Jason Aldean 6 ;
Kenny Chesney 5,7 ; George Strait, Alan Jackson et Brad Paisley 3,8
; Dierks Bentley 3,7 ; Toby Keith 3,1. Coté dames : Shania Twain 6,4
; Carrie Underwood 5,5 ; Faith hill 3,7 ; Miranda Lambert 3,1. A titre
de comparaison Bruce Springsteen et les Rolling Stones 16 ; U2 et les
Eagles : 14 ; et pour finir (last but not least) Taylor swift c’est... 39
millions ! (je sais, çà fait mal ;-)
Qubuzz, créé en 2007 a fait le choix, dès ses débuts et
pour se différencier, de proposer une écoute en haute
définition au format FLAC. Aujourd’hui pour conti-
nuer d’essayer de concurrencer les géants il s’est ré-
solu à proposer comme tous les autres du MP3, les fi-
chiers disponibles en Hi-Fi ne représentant plus qu’un
million de titres sur un catalogue de 40 millions.
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