Comunion Revista Comunion nº 03 - 2013 | Page 10

Message du Père Ministre général à l’occasion de la fête de notre saint Réformateur Année Jubilaire 2013

Chers frères,

Nous sommes encore dans les premiers jours de notre année jubilaire et nous entrerons prochainement dans le saint temps du Carême. En effet, le 17 décembre dernier, nous avons officiellement inauguré cette Année et dès lors nous ne pouvons quitter de nos pensées et de nos réflexions nos pères, saint Jean de Matha et saint Jean-Baptiste de la Conception. Pas un jour de ce jubilé devrait s’écouler sans que nous nous tournions vers eux dans un amour filial et une profonde gratitude. C’est le temps favorable pour exprimer une profonde reconnaissance pour notre vocation trinitaire, le temps de l’action de grâce pour l’héritage que nos pères nous ont légué, le temps d’une plus grande prise de conscience de la présence de Dieu dans nos vies et dans nos ministères. C’est le temps d’un plus grand engagement pour le rachat des captifs et une attention envers les plus pauvres, le temps de la prise en compte de notre fidélité au charisme et à la mission reçue de nos pères. C'est le temps de demander pardon et miséricorde à Dieu pour nos fautes et nos infidélités, temps de conversion et de renouveau.

A l’approche de la fête de notre réformateur, je suis plein d’émerveillement pour lui mais, dans un même mouvement, je ressens un appel pressent et urgent. De manière merveilleuse, la grâce de Dieu a conquis saint Jean-Baptiste de la Conception, la puissance de l’Esprit Saint l’a purifié et l’a poussé à embrasser la cause de la réforme de l’Ordre malgré toutes les difficultés qu’il rencontrera sur sa route. Je partage le même sentiment d’urgence car je constate de nombreux parallèles entre la situation de son époque et la nôtre.

Le Concile de Trente invitait l’Église et les instituts religieux à un renouveau et à un réveil de l’esprit évangélique. Nous venons de vivre le 50ème anniversaire de l’ouverture du IIème concile œcuménique du Vatican, qui a, lui aussi, lancé le même appel. Il exhortait les instituts de vie consacrée à revisiter l’esprit originel et le charisme de leur fondateur. Au fond, face à ces deux appels, la réponse n’a été différente que sur le plan pratique et sur l’intensité. L’un des signes concrets du renouveau de la vie religieuse est la fidélité au Christ et à l'Evangile, reflétant à la même occasion la fidélité à l’esprit original et au charisme. De simples arrangements extérieurs ne sont pas garants d’un renouveau spirituel. Ce dernier est avant tout intérieur et exige une plus grande et plus profonde identification au Christ. En écrivant sur la configuration au Christ crucifié, notre réformateur observe: «Cela signifie que nous devons suivre les traces du Christ qui se dirige humblement vers sa passion. Plus qu’une imitation externe, il s’agit d’une participation, une communion et une insertion vitale dans le Christ, une propre kénose. Le Trinitaire est forgé sur le Rédempteur». De nombreux beaux documents de l’Église ont été publiés, de même, notre Ordre a produit de riches et pertinentes publications nous offrant l’esprit de nos pères, cependant, la question fondamentale reste celle de personnaliser et d’incarner dans nos vies ces nobles idéaux et ces principes. Elle demande une écoute plus attentive de l’Esprit Saint et notre collaboration active.

Certains idéaux et valeurs évangéliques, comme l’esprit de prière et de pénitence, la charité fraternelle effective et rédemptrice, l’esprit de pauvreté et de simplicité, l’esprit de silence et de recueillement intérieur, le sens du sacré, etc. s’émoussaient au temps de la réforme et cela se vérifient aussi de nos jours. Les tendances individualistes, le confort et la recherche de l’épanouissement personnel au-delà du charisme et de la mission de la communauté sapent les fondements de la vie religieuse, à savoir la suite radicale du Christ. Selon le réformateur, être disciple du Christ équivaut à se laisser configurer par le Crucifié. Nous comprenons alors l’insistance qu’il porte sur la centralité de la croix qui est intrinsèquement lié au renoncement. Les Trinitaires, dont la mission est d’incarner l'amour rédempteur du Christ en faveur des captifs, des pauvres et des nécessiteux de tout genre, ne peuvent se dissocier de la spiritualité de la croix et du sacrifice. Pour suivre de plus près le Christ, nous devons nous détacher de tout ce qui entrave notre union à Dieu et notre solidarité avec ceux qui souffrent.

Ses innombrables et indescriptibles souffrances, Jean-Baptiste de la Conception les considèrent comme des moyens pour accomplir sa mission de réformateur. Il est profondément conscient que le bien résultera de sa configuration au Christ. Il se rend compte que la réforme de l’Ordre vise le bien commun et le salut des âmes. Quant il cherche à définir les objectifs ultimes de la réforme et les raisons sous-jacentes de ses souffrances, il se référait d’habitude au «progrès de nombreuses âmes», «au profit des frères», «au salut du peuple» et «à amener des âmes à Dieu». La prise de conscience de son apostolat comme une part personnelle à l’œuvre rédemptrice de Jésus lui donne le courage et la force de tout supporter, en union avec le Christ. Quelle source d’inspiration et quel modèle avons-nous dans la figure du réformateur afin de nous stimuler à une vie spirituelle renouvelée. Sa vie personnelle, son courage indomptable, son zèle apostolique inébranlable et la grande richesse de nourriture spirituelle et de sagesse contenue dans ses écrits sont un trésor inépuisable spirituel et charismatique pour nous, Trinitaires, et pour tous. Ce serait une grande tragédie si nous, ses fils, nous ne puisons pas à cette source de grâce pour vivre plus fidèlement notre vocation tout particulièrement durant cette année jubilaire célébrant sa naissance au ciel.

Pour conclure cette lettre, rappelons-nous que la vie héroïque et le travail ardu de la réforme de saint Jean-Baptiste de la Conception ont considérablement contribué à enrichir le trésor de sainteté de l'Ordre et de l’Église. Frère Pedro Aliaga, O.SS.T. dans sa courte biographie du Saint rappelait: «Le meilleur fruit des origines de la réforme trinitaire sont ses saints. Le P. Antonin de l’Assomption (+ 1943), l’un des plus grands experts du XXème siècle en matière d’étude de la sainteté, aimait à dire que si nous avions mené les procès de canonisation de la première génération de la congrégation déchaussée, nous compterions plus de quarante saints». Quel merveilleux hommage à notre Réformateur ! Que saint Jean Baptiste de la Conception inspire, suscite et à approfondisse en nous les racines de notre vocation trinitaire, afin que nous puissions devenir plus Christ, et en même temps, aider les autres à grandir dans la sainteté.

Je vous souhaite à tous une bonne fête du Réformateur et une bonne année jubilaire!

Fraternellement,

Rome, le 28 janvier 2013

Fête de sainte Agnès

Jose Narlaly, O.SS.T

Ministre général

50ème anniversaire de l’ouverture du IIème concile œcuménique du Vatican, qui a, lui aussi, lancé le même appel. Il exhortait les instituts de vie consacrée à revisiter l’esprit originel et le charisme de leur fondateur. Au fond, face à ces deux appels, la réponse n’a été différente que sur le plan pratique et sur l’intensité. L’un des signes concrets du renouveau de la vie religieuse est la fidélité au Christ et à l'Evangile, reflétant à la même occasion la fidélité à l’esprit original et au charisme. De simples arrangements extérieurs ne sont pas garants d’un renouveau spirituel. Ce dernier est avant tout intérieur et exige une plus grande et plus profonde identification au Christ. En écrivant sur la configuration au Christ crucifié, notre réformateur observe: «Cela signifie que nous devons suivre les traces du Christ qui se dirige humblement vers sa passion. Plus qu’une imitation externe, il s’agit d’une participation, une communion et une insertion vitale dans le Christ, une propre kénose. Le Trinitaire est forgé sur le Rédempteur». De nombreux beaux documents de l’Église ont été publiés, de même, notre Ordre a produit de riches et pertinentes publications nous offrant l’esprit de nos pères, cependant, la question fondamentale reste celle de personnaliser et d’incarner dans nos vies ces nobles idéaux et ces principes. Elle demande une écoute plus attentive de l’Esprit Saint et notre collaboration active.

Certains idéaux et valeurs évangéliques, comme l’esprit de prière et de pénitence, la charité fraternelle effective et rédemptrice, l’esprit de pauvreté et de simplicité, l’esprit de silence et de recueillement intérieur, le sens du sacré, etc. s’émoussaient au temps de la réforme et cela se vérifient aussi de nos jours. Les tendances individualistes, le confort et la recherche de l’épanouissement personnel au-delà du charisme et de la mission de la communauté sapent les fondements de la vie religieuse, à savoir la suite radicale du Christ. Selon le réformateur, être disciple du Christ équivaut à se laisser configurer par le Crucifié. Nous comprenons alors l’insistance qu’il porte sur la centralité de la croix qui est intrinsèquement lié au renoncement. Les Trinitaires, dont la mission est d’incarner l'amour rédempteur du Christ en faveur des captifs, des pauvres et des nécessiteux de tout genre, ne peuvent se dissocier de la spiritualité de la croix et du sacrifice. Pour suivre de plus près le Christ, nous devons nous détacher de tout ce qui entrave notre union à Dieu et notre solidarité avec ceux qui souffrent.

Ses innombrables et indescriptibles souffrances, Jean-Baptiste de la Conception les considèrent comme des moyens pour accomplir sa mission de réformateur. Il est profondément conscient que le bien résultera de sa configuration au Christ. Il se rend compte que la réforme de l’Ordre vise le bien commun et le salut des âmes. Quant il cherche à définir les objectifs ultimes de la réforme et les raisons sous-jacentes de ses souffrances, il se référait d’habitude au «progrès de nombreuses âmes», «au profit des frères», «au salut du peuple» et «à amener des âmes à Dieu». La prise de conscience de son apostolat comme une part personnelle à l’œuvre rédemptrice de Jésus lui donne le courage et la force de tout supporter, en union avec le Christ. Quelle source d’inspiration et quel modèle avons-nous dans la figure du réformateur afin de nous stimuler à une vie spirituelle renouvelée. Sa vie personnelle, son courage indomptable, son zèle apostolique inébranlable et la grande richesse de nourriture spirituelle et de sagesse contenue dans ses écrits sont un trésor inépuisable spirituel et charismatique pour nous, Trinitaires, et pour tous. Ce serait une grande tragédie si nous, ses fils, nous ne puisons pas à cette source de grâce pour vivre plus fidèlement notre vocation tout particulièrement durant cette année jubilaire célébrant sa naissance au ciel.

Pour conclure cette lettre, rappelons-nous que la vie héroïque et le travail ardu de la réforme de saint Jean-Baptiste de la Conception ont considérablement contribué à enrichir le trésor de sainteté de l'Ordre et de l’Église. Frère Pedro Aliaga, O.SS.T. dans sa courte biographie du Saint rappelait: «Le meilleur fruit des origines de la réforme trinitaire sont ses saints. Le P. Antonin de l’Assomption (+ 1943), l’un des plus grands experts du XXème siècle en matière d’étude de la sainteté, aimait à dire que si nous avions mené les procès de canonisation de la première génération de la congrégation déchaussée, nous compterions plus de quarante saints». Quel merveilleux hommage à notre Réformateur ! Que saint Jean Baptiste de la Conception inspire, suscite et à approfondisse en nous les racines de notre vocation trinitaire, afin que nous puissions devenir plus Christ, et en même temps, aider les autres à grandir dans la sainteté.

Je vous souhaite à tous une bonne fête du Réformateur et une bonne année jubilaire!

Fraternellement,

Rome, le 28 janvier 2013

Fête de sainte Agnès

Jose Narlaly, O.SS.T

Ministre général