Colloque Julius Koma COLLOQUE corrigé le 4 juin 2017 | Page 69
Professeur Louryan :
Petite information complémentaire, les gens de la paroisse de Saint Guidon, saint patron
d’Anderlecht où se trouve la faculté de médecine, nous ont confié pendant plusieurs mois les
reliques, de Saint Guidon à des fins d’identifications. Ce qui était assez intéressant parce
que ce saint était connu pour avoir été à pied à Jérusalem
Donc il avait dû marcher assez longtemps, il était mort jeune aussi.
Ceci permet de faire des études biométriques, anthropométriques. Evidemment les gens de
la paroisse voulaient avoir une idée sur l’authentification, en tout cas, sa probabilité.
C’était assez intéressant parce que, avec les historiens on a pu faire des corrélations.
Celui qui a fait ça essentiellement c’est Monsieur Lefebvre qui a été cité hier.
Il a rendu l’identification tout à fait compatible avec une valeur scientifique du double point de
vue de l’anthropologie mais aussi de l’histoire. Donc ça peut être intéressant pour les
historiens ce genre d’investigations, outre que c’est amusant à faire.
Intervenant : vous avez entièrement raison, à une remarque près, c’est le point de vue initial
qui doit guider les démarches ; quand il y a trop de questions qui se posent, il faut d’abord
mettre le religieux en avant et puis le scientifique sinon on risque comme c’est arrivé à
certains endroits ou le côté religieux n’a plus rien. Il faut pouvoir mettre les choses à leur
juste place. Mais vous avez raison c’est tout à fait intéressant de faire des analyses et on
apprend en général, bien plus que sur le saint lui-même. Quelque part le saint n’est que le
prétexte pour découvrir beaucoup de choses, c’est à tout fait juste.
Intervenant : pour le scientifique seule la vérité compte.
Intervenante : vous avez dit que l’église demande qu’on ne démembre pas trop le corps des
saints, y a-t-il une mesure du juste démembrement du corps des saints ? Quelle est la
technique pour démembrer le corps des saints ? Est-ce qu’il y a des personnes désignées
pour faire ce démembrement ? Comment est-ce que ça se passe ?
Benoît Van Caenegem : à l’heure actuelle où on essaie de ne plus démembrer. Quand il y
avait des découpes et bien c’était certainement un ouvrier de la paroisse qui accompagnait
l’évêque et qui coupait convenablement la relique à la taille voulue sous contrôle de l’église.
Quand vous avez des reliquaires avec simplement de petites parcelles microscopiques vous
pouvez dire qu’elles ont été séparées par la suite, et vendues. En général ce sont des
membres complets qu’on conserve.
Jean-Pierre Denefve : merci, nous allons nous arrêter là pour annoncer le café avec des
étudiants qui sont venus voir notre ami Jules. Le mot relique a percolé puisque à certains
moments le terme relique est arrivé pour parler de notre Jules qui dort ici à côté. Je crois que
c’est la bulle de Boniface IV qui interdisait déjà le démembrement des corps à la suite du
démembrent du corps de Saint-Louis. Son corps avait été bouilli et les os étaient revenus
piteusement en différents stades de putréfaction.
A propos de la crémation.
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