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ANCIENNE CITÉ MAYA ET FORÊTS TROPICALES PROTÉGÉES DE CALAKMUL
d’adaptation au milieu karstique. Ressort en particulier la conservation de la
biodiversité, dont la récupération de certaines espèces a été favorisée par la présence de points d’eau et chultunes, réserves d’eau utilisées par les Mayas, qui constituent aujourd’hui des éléments vitaux pour les espèces de ces forêts tropicales.
La civilisation maya appartient aux périodes préclassique et classique, et les
aspects culturels du Bien proposé comprennent un mélange de développements autochtones et d’échange d’idées avec les régions voisines.
La région a été continuellement peuplée durant plus de 1500 ans, et représente un exemple unique pour la formation et la construction d’un groupe
culturel dont Calakmul peut être considéré comme l’axe directeur par rapport à tous les sites environnants qui comportent des restes archéologiques.
L’information que contient cette série de sites est d’une importance vitale
pour la compréhension de la culture maya et de son évolution. Les sites archéologiques identifiés dans cette zone représentent ce qu’il reste d’anciens
peuplements, selon les critères établis pour l’archéologie maya et comprennent pour le Bien proposé: 12 centres principaux, Altamira, Balakbal, Calakmul,
Champerico, Dos Aguadas, El Gallinero, El Zacatal, La Muñeca, Los Hornos,
Oxpemul, Uxul et Yaxnohcah; 9 centres moyens, Candzibaantún, Cheyokolnah, Chicaanticaanal, El Laberinto, Las Delicias, Las Tuchas Bravas, Los
Tambores, Olvidado et Pared de los Reyes; 6 centres mineurs: Buenfil, Chanarturo, El Chismito, La retranca, Los Escalones et Marihuana; et 11 sites plus
petits, Aguada Laberinto, Aguas Amargas, Cerros de Yeso, Chilar, Chumbec,
Dos Caobas, El Cerrón, Naachtún Noroeste, Piedra Rota, Puerto México
et Villahermosa. [carte, p. 6]
INTÉGRITÉ ET AUTHENTICITÉ
Le Bien proposé possède une intégrité écologique et culturelle exceptionnelle,
à l’abri dans la Réserve de la Biosphère Calakmul. Il se trouve au cœur de la
seconde étendue de forêts tropicales du continent américain et parmi les
mieux conservées de la région. C’est le témoin de la croissance sans précédents
d’une civilisation extraordinaire, qui s’est achevée brutalement à la fin de la
période classique (IXe et Xe siècles). La zone est restée depuis lors pratiquement
inhabitée et n’a fait l’objet que d’une faible intervention contemporaine (qui se
limite à l’exploitation de bois et de sève de gomme au XXe siècle), ce qui garantit
son authenticité et son intégrité et représente un témoignage exceptionnel
d’une civilisation longue, qui offre une possibilité unique pour comprendre tant
les fondements de son essor que les raisons de son effondrement.
VALEUR UNIVERSELLE EXCEPTIONNELLE
Dans son ensemble, la zone proposée constitue un paysage naturel et culturel
exceptionnel, puisqu’elle conserve en grande mesure intacts des vestiges du
développement relativement précoce d’une splendide civilisation dans un
environnement hostile, dans la forêt tropicale. Elle comprend aussi, outre les
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restes de peuplement, les chemins entre les sites et à l’intérieur de ceux-ci
(sacbeob), les systèmes défensifs, les carrières, les caractéristiques de la gestion
de l’eau (tels les réservoirs ou points d’eau, modifiés artificiellement, ou les
bassins), les terrasses agricoles et autres modifications du terrain liées aux
stratégies de subsistance, tout cela formant partie du paysage extrêmement
riche et remarquablement bien conservé.
Les forêts tropicales matures de Calakmul apportent une preuve extraordinaire de la longue interaction entre l’homme et la nature, dans la mesure
où elles montrent une composition florale et une structure qui résulte en
grande partie des mille ans de pratiques agricoles et forestières des Mayas,
entrelaçant les processus de sélection humaine et la régénération naturelle
du système, ainsi que les pratiques traditionnelles de culture employées parmi
les communautés originaires qui vivent toujours dans la zone d’amortissement
et les zones environnantes.
Les écosystèmes de Calakmul sont considérés parmi les plus résistants,
du fait de leurs adaptations et caractéristiques idoines pour la conservation
de la biodiversité dans le contexte du changement climatique. Le site est
une zone importante de captation de l’eau, un facteur-clé puisqu’il représente un habitat critique pour de nombreuses espèces endémiques et menacées, ainsi que pour le développement de la cu