Bâtir sur l´innovation – Histoires de Construction de Défense | Page 59

ments faits pour durer 300 ans, mais nous, nous ne comptions pas y rester si longtemps. C’était une mentalité tout à fait différente, un concept aux antipo- des du nôtre. Nous nous entendions très bien, mais nous avions, dans chaque camp, quelque chose à apprendre de l’autre. Il nous fallait aussi adapter l’aérodrome afin qu’il puisse accueillir les Starfighter. Nous avons donc construit une grande aire de trafic à chaque extrémité de la piste. Dans la vallée du Rhin, le niveau phréatique est très élevé et le sol est sablonneux. Pour pouvoir construire sur un tel sol une piste capable de supporter le poids des aéronefs, il y a beaucoup d’ingénierie à appliquer. Il faut entre autres mettre des dalles de béton « flottantes » de 30 à 40 centimètres d’épaisseur. Ce n’était pas une mince affaire, mais, comme pour tout le reste, petit à petit, on finissait par y arriver. C’était une époque fascinante, tant pour nous que pour les Allemands. L’industrie locale de la construction s’est montrée très conciliante. Dans les scieries, on coupait le bois selon nos exigences; là-bas, il n’y avait pas de cours à bois avec des stocks de tailles diverses comme on en voit ici. Leurs charpentiers ont adopté (en partie) nos techniques. Les entrepreneurs qui réparaient la chaussée de l’aérodrome travaillaient la nuit et les fins de semaine pour répondre à nos besoins opérationnels. Les responsables des opérations ont restructuré leurs activités dans certains secteurs de l’aérodrome et travaillaient dans des conditions sommaires pour nous permettre de mener à bien les travaux. Ce vaste effort coordonné fut couronné de succès! Projet : Réseau radio supplémentaire des Forces canadiennes (RRSFC) Le RRSFC était destiné à appuyer les activités de renseignement d’origine électromagnétique, et comprenait des projets que CDL devrait administrer à la station radio navale Bermuda, et à Masset, à Gander et à Leitrim (près d’Ottawa). Dans les Bermudes, où la station est entrée en activité en 1963, c’est la Bermuda Crown Lands Corporation qui agissait à titre de représentant de CDL en 1966- 1967 dans le cadre d’un marché attribué à une entre- prise de construction de l’endroit visant l’amélioration de la station. La conception et la supervision étaient l’œuvre d’un expert-conseil des Bermudes ayant signé un contrat avec la Société. Cette entente a toutefois été remplacée par un protocole d’entente signé avec le ministère des Travaux publics du gouvernement des Bermudes en 1969. Au Canada, les travaux en lien avec le RRSFC ont été à l’origine de certains des plus importants marchés attribués par CDL à la fin des années 1960. À Masset, ces marchés comprenaient un marché de défrichement de 601 000 dollars, un marché pour le bâtiment des opérations de 1,8 million de dollars, un marché pour la préparation d’un lotissement urbain de 175 000 dollars et un marché pour la construction d’un complexe de 170 unités d’habitation de 8,75 millions de dollars. À Gander, il y avait un marché de 2 millions de dollars pour la construction du bâtiment des opérations, et à Leitrim, un marché semblable 500 000 dollars. En 1969, on a réduit et muté les effectifs des Forces canadiennes en Europe, fermé l’aérodrome de Zweibrucken et rassemblé le personnel à Lahr et à Baden. La même année, CDL a ouvert un bureau de chantier à l’aérodrome de Baden-Soellingen. Bâtir sur l’innovation Construction de Défense Canada 49