BONSAI FOCUS - Français 2011-6 | Page 3

editorial Maître Masahiko Kimura près du Picea qu’il a mis en forme spécialement pour Bonsai Focus (cf. notre numéro de février 2008), et à droite, votre rédacteur en chef. Kimura - Du Japon à l’Europe et retour Il est sûrement inutile de redire que Masahiko Kimura est l’un des artistes de bonsaï les plus stimulants de notre temps. Tant de créateurs occidentaux ont été influencés par son oeuvre. Mais qu’est-ce qui rend cette oeuvre si étonnante et attirante ? C’est le premier artiste à travailler le bonsaï avec des outils high tech et à oser des formes qui repoussent les frontières traditionnelles du bonsaï. La nouveauté aussi, c’est qu’il a réalisé la plupart de ses oeuvres devant des appareils photo et des caméras. Cet admirable réflexe a permis à son travail de parvenir jusqu’à nous, à travers ses livres, et les nombreux articles de Kinbon, de telle sorte qu’on a presque pu croire qu’il était le seul artiste de bonsaï important. Une sorte de surexposition de son oeuvre, que je remarquais déjà quand je débutais dans le bonsaï, doublée d’un appel profond à la découvrir. Bref, il était à peu près impossible de ne pas être influencé par cette oeuvre. Un autre trait admirable de Kimura, si intéressant, et largement adopté par les artistes occidentaux, c’est sa capacité à créer des bonsaï fabuleux à partir d’arbres qui auraient normalement été laissés de côté. Tous ses arbres ne nous parlent peut-être pas, mais l’idée d’utiliser les arbres les moins prometteurs est devenu une idée courante. Kimura a été l’un des premiers à comprendre que le bonsaï n’était pas une exclusivité japonaise, et a noué des contacts avec des artistes étrangers. Le développement du bonsaï en Occident est intimement lié au travail de Kimura. L’Italien Enrico Savini est l’un d’eux. Son admiration et son affection pour Kimura l’ont conduit à acheter un des arbres célèbres du Maître pour lui redonner sa gloire passée. De l’autre côté, le Français Louis Bourdeau a voyagé à travers le Japon, et a eu la chance de visiter le jardin de M. Kimura, avec qui il a eu une conversation dont vous trouverez l’écho ici. Mais il n’y en a pas que pour Kimura dans ce numéro ; il sera aussi question de la culture des pins, ou de la mise en forme d’un buis par le Portugais Márcio Merujé, sans parler du reste... Bonne lecture !. Farrand Bloch Rédacteur en chef 3