BeJap Web Magazine - Janvier 2014 | Page 22

Ce Web Magazine ne propose qu’un échantillon subjectif du contenu proposé sur le site le mensuel le mensuel www.bejap.com 11.Parlez-nous de votre studio : que proposez-vous, quels sont vos clients, par exemple ? Comment les démarchez-vous ? Ces derniers sont-ils essentiellement japonais ou mondiaux ? Une des philosophies de Moshi studio, c’est de rendre chaque projet unique, attractif, même pour les commandes les moins « glamour ». Il y a toujours moyen de faire quelque chose qui sorte du lot. J’aime contourner les normes, casser les codes, réfléchir à quelque chose de nouveau. N’oublions pas que le but premier d’un client est de générer de la visibilité sur son produit, site, commerce, et de se démarquer de ses concurrents. Mes clients sont très divers, cela va de grosses machines comme ESPN à des salons de coiffures à Kyōto, en passant par des particuliers pour des posters, stickers, etc. 22 12. Quels sont vos clients pour lesquels vous préférez travailler ? Petits clients, gros clients, peu importe, j’aime simplement travailler pour des gens qui respectent ce que www.bejap.com #1 janvier 2014 #1 janvier 2014 10.Est-ce difficile d’ouvrir sa propre société au Japon ? Comment partir de zéro et entreprendre quelque chose dans un nouveau pays ? Pourriez-vous nous préciser les démarches ? Monter sa propre société au Japon est assez facile, les démarches administratives sont fluides et moins lourdes qu’en France ; j’ai d’ailleurs plusieurs amis Japonais trentenaires autour de moi qui ont monté leur affaire. C’est très fréquent. Ce qui complique un peu la donne quand on est étranger c’est l’obtention d’un visa. On ne peut évidemment pas débarquer comme ça en créant son petit business personnel, il faut obligatoirement être sponsorisé par une entité (une société, une école), et obtenir un statut de société vous soumet à quelques obligations, comme engager un certain nombre de salariés, ou disposer d’un capital départ minimum, etc. Si ce statut vous paraît trop exigeant, vous pouvez toujours vous mettre en Kojin Jigyou, c’est-à-dire en travailleur indépendant, ce que j’ai fait dans mon cas. Ce Web Magazine ne propose qu’un échantillon subjectif du contenu proposé sur le site je fais. Cela passe par le respect des deadlines de paiement, ou encore l’écoute mutuelle. 13. Parlons un peu de vous : quels sont vos centres d’intérêts ? Vos influences ? Vos inspirations ? Vos genres créatifs ? Je suis quelqu’un de passionné, de très entier, parfois un peu trop. Un accro de musique, de cinéma et de séries télévisées. Je suis de cette génération qui a grandi dans les années 90 avec le Club Dorothée, Dragon Ball, Parker Lewis, Sauvé par le Gong, Le prince de Bel Air, X-Files, la Super Nintendo, Nirvana… C’est tout naturellement chargé de ces références cultes que j’ai développé mon intérêt pour la culture pop et iconique ; définitivement les meilleurs souvenirs de mon enfance. Je garde cette douce nostalgie comme quelque chose de très précieux et m’en sert comme d’un moteur dans mon travail. 14.Vos influences et vos inspirations ont-elles un impact sur votre manière de travailler et sur votre style ? Comme je l’amorçais justement dans le point ci-dessus, ces références ont sans aucun doute façonné mon style. De la même manière que les œuvres qui m’ont marqué dans mon enfance, j’essaie d’insuffler cette même énergie dans mes travaux. 15.Comment définissez-vous votre style ? Et à ce titre, comment les Japonais conçoivent-ils vos travaux ? Il est assez difficile de s’auto-définir, mais en quelques mots : pop, « catchy », lumineux, contemporain. Les Japonais utilisent souvent les mots « fashion » et « fresh » pour qualifier mon travail, ils sont très réceptifs aux palettes de couleurs que j’utilise. Ils raffolent de ce qui vient d’ailleurs. Justement à ce propos, le piège dans lequel tombent beaucoup d’étrangers qui viennent au Japon, c’est de vouloir absolument faire du manga, de la japanimation ou autres designs asiatiques. Les Japonais trouvent cela étrange et ne vous prendront pas vraiment au sérieux. Vous passerez pour un touriste geek plus qu’un professionnel. La société est régie par d’innombrables normes sans intérêt qui se sont souvent imposées d’elles-mêmes, à défaut d’autres propositions. J’essaie de casser cela et de faire comprendre à mes clients que s’ils veulent que leur image soit mise en valeur, il n’y a alors aucun intérêt à faire ce que tout le monde fait déjà. 16.Pour rebondir sur la question précédente, quel est l’apport de votre culture française auprès de vos clients Japonais ? Une perception, un jugement, un sens de la critique qui ne fait pas du tout partie de la culture japonaise. Il faut simplement faire attention à ne pas