Francisco Lozano
Savez-vous ce qu’il y a de bien à faire ce type d’interview ? On rencontre des auteurs que l’on aurait peut-être jamais croisés autrement et quel dommage cela aurait été de ne jamais tomber sur « La mort sur un plateau » et sa suite « Gabrielle » de Francisco Lozano. Un résumé qui accroche, un sujet trépidant !
1. Peux-tu nous dire en quelques mots qui tu es ?
Je suis retraité depuis peu de la fonction publique. Au cours de ma vie professionnelle, j’ai eu l’occasion de beaucoup voyager, en particulier en Amérique latine et de m’intéresser à la fraude fiscale internationale. Je suis d’origine espagnole et ma mère a passé son enfance et son adolescence en Argentine.
2. Tes romans sont sur fond de politique. Qu’est-ce qui te passionne dans la politique ?
La politique nous concerne tous, elle traite de l’organisation de la société et des rapports économiques entre les hommes. Je dois ajouter que, comme Josiane Balasko dans le film, j’ai eu la chance d’avoir des parents communistes et que j’ai baigné dans la politique depuis mon enfance. Mon père a combattu dans les rangs républicains pendant la guerre d’Espagne et a passé dix ans dans les camps de Franco. Difficile pour moi de ne pas me passionner pour la politique.
3. La politique est sujet complexe qui peut parfois amener à de sacrés contre-sens si elle est mal comprise. Consultes-tu des professionnels de la question lors de l’élaboration de tes romans ?
Non, je lis des journaux et des livres consacrés aux thèmes politiques qui m’intéressent ; et même si ce n’est plus le cas aujourd’hui, j’ai longuement milité, depuis le lycée, dans divers mouvements politiques. Je connais donc bien la question.
4. Finalement, qu’est-ce qui compte le plus pour toi quand tu écris : l’enquête ou tout ce fond socio-politique qui entraîne la réflexion chez le lecteur ?
Je privilégie l’enquête, mon premier objectif est
d’offrir au lecteur une intrigue que j’espère passionnante qu’il ait plaisir à lire. Le fond socio-politque ne doit pas nuire à cet objectif même si je lui accorde beaucoup d’importance.
5. « La mort sur un plateau » raconte l’enquête qui suit l’assassinat du dictateur Ortega du Costa Verde. Par curiosité, j’ai vérifié où c’était… Pour découvrir que ce pays imaginaire a été inventé par Vladimir Volkoff dans « Corinne et l’as de Trèfle » et réutilisé ensuite dans la BD XIII ou encore dans la série Tv Heroes. Est-ce une référence directe à l’auteur français d’origine russe ou à une autre utilisation ?
C’est une référence à XIII une BD qui m’a beaucoup plu. Je voulais situer mon histoire dans un pays imaginaire d’Amérique latine emblématique de toutes les horreurs qui ont ravagé ce sous-continent.
6. Tes deux romans reprennent donc les mêmes personnages. Est-ce une histoire finie, en plusieurs tomes, ou comme beaucoup d’auteurs du genre, écriras-tu sur ces personnages jusqu’à ce que l’inspiration s’épuise ?
Au départ j’ai écrit l’intrigue de La Mort sur un plateau dans une nouvelle pour participer à un concours. Je n’avais donc pas à l’esprit une série de romans. En réécrivant la nouvelle pour en faire un roman, je me suis attaché aux personnages. J’ai donc l’intention de continuer à les utiliser jusqu’à ce qu’ils ne m’inspirent plus.
7. Et enfin, dernière question à l’auteur : à quand la suite ?
D’ici la fin de l’année j’espère.