BCarlington News Magazine 3 | Page 70

ses employés, jamais encore il n’avait permis à l’un d’entre eux de porter la tenue qu’il venait de donner à Ashim. Il comprenait les craintes de Lee. À peine arrivé, ce jeune homme devenait en quelques jours la personne la plus importante de tout le bordel et ce malgré les recherches et découvertes qu’avait faites Lee sur son passé. Il prenait un énorme risque mais l’appel du danger faisait monter l’adrénaline dans ses veines, accentuant l’excitation que provoquait déjà sur lui le corps parfait du jeune homme.

*

Ashim obéit.

En entrant dans la salle de bain, il siffla d’admiration devant le luxe coûteux de la pièce. Le marbre noir se disputait la place avec les tuyauteries en platine et le linge était d’une douceur et d’un moelleux qu’il ne lui avait jamais été donné d’avoir dans les mains.

Une fois sa douche prise, il s’enroula avec un soupir de plaisir dans un peignoir épais et hésita presque à le retirer pour s’habiller. Mais ce n’était rien en comparaison du kimono qu’on lui destinait. Il était de la soie la plus pure et elle coulait sur lui comme une amoureuse caresse. Une fois le vêtement passé, il ne put s’empêcher d’admirer son reflet dans le grand miroir de la salle de bain. Le premier kimono était fait de soie pourpre et lui donnait l’impression d’avoir était teinté uniquement pour s’accorder avec sa peau tandis que le second, d’un noir profond, ajoutait une profondeur inédite à ses yeux. Il sourit. Il était beau et il le savait.

Ce fut donc avec un petit rictus satisfait qu’il descendit au rez-de-chaussé. À peine y fut-il que Emilia lui attrapa le bras et le traîna avec elle dans la salle de musique, située derrière la petite scène du restaurant.

La jeune Amérindienne remarqua le kimono mais ne fit aucun commentaire, conformément aux ordres de Lee.

– Lee m’a dit que tu jouais de la harpe.

Ashim acquiesça d’un simple mouvement de tête. Emilia sourit avant de le mener jusqu’à une superbe harpe qui trônait dans un coin de la salle.

– Je dois voir si tu es apte à jouer sur scène ou non.

– D’accord.

Ashim s’installa à l’instrument et commença à jouer. Emilia qui était restée debout près de lui, s’assit sur le premier coussin venu et ferma les yeux, se laissant enchanter par la douce et mélancolique mélodie.

Quand le jeune homme eut fini sa prestation, Emilia rouvrit les yeux et fut surpris de sentir une larme dévaler sa joue.

– C’était incroyable. Quel morceau est-ce ?

Ashim haussa les épaules.

– Je ne sais pas. C’est un truc que j’ai entendu il y a quelques jours à la télé.

Les yeux de la jeune Amérindienne s’écarquillèrent.

– Tu as vraiment un talent fou. Je vais pouvoir dire à Lee que tu peux jouer dès ce soir.

L’étincelle de réel plaisir qui brillait dans les yeux d’Emilia fit monter le rouge aux joues d’Ashim. Il n’avait pas l’habitude qu’on le complimente et cette façon si sincère, presque innocente que la jeune femme avait de le faire le toucha.

– Attends, on va se faire plaisir.

Emilia se leva et alla vers une étagère de l’autre côté de la salle. Elle attrapa un étui d’où elle sortit son violon.

– S’il te plaît, recommence, je vais essayer de te suivre.

Ashim attendit qu’elle se mette en position puis laissa courir ses doigts sur les cordes. Quelques instants plus tard, le son grave du violon rejoignit la claire mélodie de la harpe.

Une bonne partie de l’après-midi, ils jouèrent ainsi jusqu’à ce qu’il soit temps de dîner avant de monter sur scène.

A SUIVRE...

A