BCarlington News Magazine 2 | Page 48

avec un enfant en bas âge, elle était retournée comme elle avait pu dans son pays natal qu’elle avait quitté sur un coup de tête avec un homme qui l’avait laissée tomber quelques semaines après son arrivée à Neo-Paris.

Ashim avait subi son histoire en plus de son alcoolisme qui la rendait violente et de ses passes qu’elle faisait dans leur minuscule chambre d’étudiant. Il avait vite appris à voler pour manger puisque ce que sa mère gagnait partait systématiquement dans l’alcool et la drogue. Puis il avait volé des livres quand il avait enfin su écrire et lire, petit cadeau d’un régulier de sa mère qui regrettait probablement d’être marié, ne pouvant ainsi épouser la belle copte. Parce qu’elle était belle sa mère malgré ses vices. Et il avait hérité de sa beauté moyen-orientale.

Ashim serra brusquement les poings et les dents. Devant lui, à une centaine de mètres tout au plus se dressait la maison close la plus renommée de toute la capitale, l’Orchidée. Il était là pour ça, pour se faire embaucher. Être pute n’était pas un métier qui l’attirait vraiment mais si c’était le seul moyen d’arriver à ses fins alors il le ferait volontiers. Ne disait-on pas que la fin justifie les moyens ?

Et c’était le seul moyen d’approcher celui qu’il rendait responsable de la déchéance de sa mère et de sa vie minable. Peter de Trincavel. Il était venu tout droit d’Avaris pour faire la peau à ce salaud.

Sa mère était morte, il y avait tout juste quelques semaines, le laissant seul, à la rue et sans un sou. Le propriétaire de la chambre où ils vivaient tous les deux avait exigé qu’il dégage puisque sa mère n’était plus là pour payer le loyer en nature. Il lui avait fallu un peu de temps pour rassembler suffisamment d’argent pour venir jusqu’à Neo-Paris et il avait cru que tout son monde, toute sa vengeance s’écroulait quand il apprit, à son arrivée, que Peter de Trincavel était mort depuis bientôt 6 ans

Il avait eu la nausée pendant plusieurs jours jusqu’à ce qu’il apprenne que ce salaud avait un fils qui avait repris toutes les affaires de son père. Ce n’était pas ce qu’il avait prévu mais le fils ne pouvait pas être mieux que le père de toute façon, il débarrasserait cette ville d’un pourri. C’était sa nouvelle cible : Lysandro de Trincavel.

Ashim sentit son cœur s’accélérer à l’approche de son but. Il avait volé quelques vêtements pour être tout à fait présentable et avait pris une douche dans l’appartement qu’il avait cambriolé. Il était beau et il le savait. Il avait l’expérience aussi. Il était persuadé d’être embauché. Il accéléra son allure et son esprit tout à son plan, il n’entendit pas le bruit sourd des pas lourds qui le suivaient.

Brusquement, il se sentit partir en arrière, une grosse main sur sa bouche, l’empêchant d’émettre le moindre son et fut durement balancé contre un mur. Il gémit de douleur et plusieurs rires gras se firent entendre. Prudemment, Ashim ouvrit les yeux et se trouva face à face avec quatre types aux sourires concupiscents qui laissaient courir leurs regards pleins d’avidité sur son corps.

– Merde, murmura-t-il pour lui-même.

Ce n’était pas possible, pensa-t-il, pas si prêt du but.

Il se releva malgré la douleur qui irradiait son épaule et fit face.

– Et Joe !! La petite demoiselle veut se battre !! Ricana un grand blond, plutôt bien habillé pour une simple racaille.

– T’as raison beauté, ça en sera que meilleur !! Renchérit un autre.

Les quatre hommes rirent de nouveau avant de se jeter sur lui, abattant violemment leurs poings sur son corps. Ashim essaya tant qu’il put de se défendre mais un coup dans l’estomac lui coupa momentanément la respiration et il se retrouva très vite sous un des gars, cloué au sol par son poids. Il ravala un couinement apeuré quand son tee-shirt lui fut arraché.

Anna fit au revoir de la main à ses camarades de fac où elle suivait des cours de littéraire classique dans le quartier de la Sorbonne et rejoignit Lee qui l’attendait à quelques mètres de là.

Tous les jeudis soirs, la jeune femme finissait les cours à 20 h et Lysandro ne voulait pas qu’elle rentre seule, même en prenant un taxi. Il était très bien placé pour savoir ce qu’elle encourrait comme danger. Elle embrassa la joue de l’asiatique.