B2V Rapport 2017 Observatoire B2V des Mémoires | Page 13

A- Bourse doctorale
Sous le parrainage de
Le soutien à la recherche est un des deux axes fondamentaux de l’Observatoire B2V des Mémoires. Pour la
5 ème année consécutive, sous l’égide de son Conseil scientifique, l’Observatoire soutient un projet de recherche
permettant de donner des éclairages sur le fonctionnement de la mémoire. Le jury s’est réuni le 12 juillet 2017 et
a auditionné 6 candidats sur 24 dossiers reçus. Le montant global de la bourse doctorale s’élève à 105 000 € soit
35 000 € par an. Rencontre avec le lauréat 2017, Kyrian Nicolay-Kritter.
Partie 01 Soutenir la recherche et l’innovation
Biographie
Très jeune, j’étais déjà passionné de biologie et
de zoologie. Etudiant, je me suis naturellement
dirigé vers une licence de biologie à l’Université
de Lorraine. J’ai découvert les neurosciences et
j’ai très vite commencé à m’y intéresser aussi
bien d’un point de vue moléculaire, cellulaire
et cérébral que psychologique, psychiatrique
et social. Nos incroyables capacités cognitives,
notre perception si aiguisée ou encore notre
fort potentiel d’imagination me fascinent beau-
coup et je m’interrogeais quant à l’origine du
fonctionnement de ces structures cérébrales
extrêmement complexes. à la fin de ces trois
années de licence, j’ai pu intégrer le Master de
Neurosciences et Neuropsychopharmacologie
de l’Université de Bordeaux. Cette formation m’a
donné envie de poursuivre dans le monde de la
recherche scientifique. Elle m’a fait découvrir de
nombreux sujets fascinants des neurosciences,
en particulier le fonctionnement de la mémoire.
Dans le cadre de ce master, j’ai eu l’occasion d’ef-
fectuer deux stages dans un laboratoire de neu-
rosciences cognitives. Après obtention de mon
master avec mention très bien, mes directeurs
de stage m’ont proposé un projet de thèse dans
la continuité de mes travaux sur la mémoire en
y intégrant la problématique du stress chronique
et du vieillissement.
Sur quel sujet porte votre thèse ?
Ma thèse porte sur l’impact du stress chronique sur les troubles de
mémoire liés à l’âge.
Elle consiste à évaluer, chez la souris, les conséquences à long terme d’une
exposition chronique au stress pendant l’âge adulte sur le vieillissement
cognitif et émotionnel. En d’autres termes, il s’agit d’étudier le rôle du
stress dans l’émergence de troubles de mémoire et de troubles émo-
tionnels liés à l’âge. Le vieillissement normal entraîne un certain nombre
d’affaiblissements et de modifications cérébraux se traduisant notamment
par des troubles de mémoire. Néanmoins, il est intéressant de noter que
ces déficits ne concernent pas tous les systèmes de mémoire. Avec l’âge,
on observe une altération de la mémoire relationnelle (ou déclarative). Ce
type de mémoire dépend de l’hippocampe, structure cérébrale particu-
lièrement sensible au vieillissement mais également aux effets du stress.
En effet, une exposition chronique au stress induit un certain nombre
de perturbations au niveau des systèmes mnésiques, non seulement à
court terme mais également à très long terme. Cependant, la vulnérabi-
lité au stress et l’intensité des déficits qu’il engendre dépendent de l’âge.
Plusieurs études ont montré, chez l’humain et chez l’animal, que les jeunes
sont particulièrement vulnérables au stress alors que les adultes seraient
plus résistants. En revanche, chez l’animal, une seconde phase de vulné-
rabilité au stress se met en place à partir d’un âge avancé, aux alentours
de 10-12 mois (équivalent à 45-50 ans chez l’Homme). Des modifications
épigénétiques sont également observables selon l’âge et l’état émotionnel
des animaux.
Lauréat 2017 : Kyrian Nicolay-Kritter
En quoi consiste-t-elle ?
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