ALBUMS
Date de sortie : 19 / 08 / 2016 Durée : 33 min Nationalité : CA Styles : new rave electro Experimental
Date de sortie : 06 / 05 / 2015 Durée : 33 min Nationalité : FR Styles : RAP / breabeat dubstep / electronic grime
Date de sortie : 14 / 10 / 2016 Nationalité : NO Styles : Noise Rock
Vitalic Voyager ( Universal Music )
C ’ est le synthé buchla qui lance les festivités du nouvel album de Vitalic aka Pascal Arbez-Nicolas . « El viaje » c ’ est une belle introduction que nous offre l ’ artiste façon générique de série des années 70 . Pas de doute la suite nous intrigue . Aux multiples surnoms ; Dima , Hustler Pornstar , Vital Ferox , l ’ artiste dijonais est connu pour nous avoir fait transpirer sur « Stamina », « Still » mais surtout « You Prefer Cocaine » de son premier EP Poney . En guise de petite anecdote , ce nom d ’ EP n ’ est pas anodin puisqu ’ il traite de la maltraitance des poneys dans les fêtes foraines . Ouais plutôt original … Place à ce nouvel opus à la pochette rétrofuturiste clairement inspiré des années disco . On y retrouve de multiples guests comme Miss Kittin , David Shaw , Mark Kerr et bien d ’ autres . Voyager est tout aussi efficace qu ’ une boîte de vitamine , mais beaucoup plus naturel . C ’ est l ’ heure de danser en apesanteur , de rêver en regardant les galaxies perdues dans l ’ immensité du cosmos , avec « Hans Is Driving » en fond . Après deux ans de boulot , l ’ artiste compose 10 titres quasi excellents . Disco cosmique futuriste certes , mais on ne peut pas nier qu ’ il frappe toujours aussi fort . « Eternity » en est un bel exemple , les premières sonorités peuvent nous faire penser à « Cold Song » de Klaus Nomi . Les hautbois et les clarinettes nous plongent dans une légère mélancolie , un univers féerique , mais à 3 ’ 13 , quand on a l ’ impression que la chanson est terminée , c ’ est le moment de la décharge … suivie de « Nozomi », inspiré grandement de Jean-Michel Jarre , ce titre ne nous laissera pas de marbre en live , les détenteurs de pacemakers pourront sûrement survivre . Tout comme avec « Lightspeed », un nouveau « Stamina » qui enflamme le dancefloor … Plus apeurant , la voix robotique de Tristan Stansburry nous répète en boucle « Sweet cigarette », comme si cet oxymore faisait de la nicotine une douce sucrerie . Enfin on clôture l ’ ensemble avec une reprise féminine de « Don ’ t Leave Me Now » avec Brenna MacQuarrie , une manière d ’ apaiser notre esprit après l ’ avoir enflammé .
✎ A . B I www . exitmusik . fr I http :// urlz . fr / 53q6
Loan In Space Time ( I . O . T . Records )
Peu sont les filles à donner dans l ’ electro hip hop qui décoiffe , à l ’ image de Loan , véritable trublion de la scène électronique hexagonale . Avec son nouvel opus In Space Time , elle nous convie à une danse de Saint Guy virevoltante , où les rythmiques secouent l ’ échine enrobée de basses percutantes . Passionnée de danse ( voir la vidéo ci-dessous ), Loan puise dans les courants dubstep et grime pour élaborer un missile dancefloor cannibal , poussé par un carburant stimulant qui donne la furieuse envie de bouger du cul . Sombre et électronique , In Space Time arrache les terminaisons nerveuses pour les torsader autour de lignes synthétiques aiguisées comme des scalpels , plongeant l ’ auditeur dans un espace-temps résolument tourné vers le futur . À écouter de plus près , on discernera certaines sonorités et percussions héritées de voyages tribaux sur des terres ethniques oubliées . Aux côtés du saxophoniste Guillaume Perret sur Deep Journey , elle envoie le jazz en orbite . Pour ne pas être en reste , Loan s ’ est entourée d ’ une armada de MC ’ s prestigieux , Antipop Consortium , Juice Aleem , Bang On !, The Spaceape ( disparu malheureusement il y a quelques mois ), histoire de peaufiner un album percutant , que l ’ on aurait imaginé sortir chez Big Dada . In Space Time embrase tout sur son passage avec sa production acérée , multipliant les pistes et les carrefours , tout en gardant précieusement en tête la cime à atteindre , affolant les compteurs avec ses beats tentaculaires et ses plages instrumentales aux lisières du breakbeat et de l ’ abstrakt déstructuré . VITAL !
✎ Roland Torres I http :// urlz . fr / 53oK I http :// urlz . fr / 53q8
LOAN © DR
MoE Examination of the Eye of a Horse
( Conrad Sound )
On sait qu ’ ils sont Norvégiens , qu ’ ils sont trois et qu ’ ils ne sont pas là pour enfiler des perles . MoE , le nom du groupe est en fait le nom de la chanteuse / bassiste Guro Skumsnes Moe , une véritable possédée , démente , envoûtante . Entre rock et metal avant-gardiste à tendance noise et expérimental , ces Osloïtes pourraient être vos pires voisins , du genre de ceux qui déplacent les meubles à trois heures du matin . Il ne faut pas être cardiaque pour écouter Examination of the Eye of a Horse , quatrième album de ce power trio scandinave . C ’ est âpre , strident , velu , malsain , hargneux et décapant . Avec seulement six morceaux pour trente-quatre minutes de musique , MoE atteint l ’ objectif de mettre K . O son auditeur dès la première écoute . Parfois lent , sombre et angoissant à la Jesus Lizard comme sur « Realm of Refuge », tantôt rapide et apocalyptique à la Napalm Death comme sur « Paris », MoE racle le fond des tympans en maîtrisant son chaos sonore . Très bien ficelées , les compositions sont la résultante d ’ une véritable écriture mais aussi d ’ une savante recherche stylistique et phonique . Les saturations sont étudiées pour siffler , saigner et les expérimentations sur la voix ou sur les bruitages et autres larsens apportent à l ’ ensemble une dose d ’ hyperagressivité décadente . Tout cela , baigné dans une superbe production massive et stridente dirigée par le guitariste Håvard Skaset , Examination of the Eye of a Horse se pose comme un album extrêmement intense . MoE est une énième découverte renversante . Elle chamboule par bien des aspects les notions d ’ harmonie et de mélodie et assène de grands coups de marteau dans le crâne tout en activant les cellules nerveuses de l ’ auditeur . Sur la longueur , l ’ expérience peut s ’ avérer compliquée , renversante voire repoussante , mais après cela , au final , plus rien ne sera comme avant .
✎ Aleksandr Lézy I http :// urlz . fr / 53qt I http :// urlz . fr / 53qn
58 ATYPEEK MAG # 02 JANV ./ FEV ./ MARS 2017
ALBUMS
Date de sortie :
19/08/2016
Durée : 33 min
Nationalité : CA
Styles : new rave
electro
Experimental
(Universal Music)
I
I
✎ A.B www.exitmusik.fr http://urlz.fr/53q6
58
ATYPEEK MAG #02
JANV./FEV./MARS 2017
Date de sortie :
14/10/2016
Nationalité : NO
Styles : Noise Rock
Loan
In Space Time (I.O.T. Records)
MoE
Examination of the Eye of a Horse
(Conrad Sound)
Peu sont les filles à donner dans l’electro hip hop
qui décoiffe, à l’image de Loan, véritable trublion
de la scène électronique hexagonale. Avec son
nouvel opus In Space Time, elle nous convie à une
danse de Saint Guy virevoltante, où les rythmiques
secouent l’échine enrobée de basses percutantes.
Passionnée de danse (voir la vidéo ci-dessous),
Loan puise dans les courants dubstep et grime pour
élaborer un missile dancefloor cannibal, poussé par
un carburant stimulant qui donne la furieuse envie
de bouger du cul. Sombre et électronique, In Space
Time arrache les terminaisons nerveuses pour les
torsader autour de lignes synthétiques aiguisées
comme des scalpels, plongeant l’auditeur dans un
espace-temps résolument tourné vers le futur. À
écouter de plus près, on discernera certaines so-
norités et percussions héritées de voyages tribaux
sur des terres ethniques oubliées. Aux côtés du
saxophoniste Guillaume Perret sur Deep Journey,
elle envoie le jazz en orbite. Pour ne pas être en
reste, Loan s’est entourée d’une armada de MC’s
prestigieux, Antipop Consortium, Juice Aleem, Bang
On !, The Spaceape (disparu malheureusement il y
a quelques mois), histoire de peaufiner un album
percutant, que l’on aurait imaginé sortir chez Big
Dada. In Space Time embrase tout sur son passage
avec sa production acérée, multipliant les pistes
et les carrefours, tout en gardant précieusement
en tête la cime à atteindre, affolant les compteurs
avec ses beats tentaculaires et ses plages instru-
mentales aux lisières du breakbeat et de l’abstrakt
déstructuré. VITAL !
I
I
✎ Roland Torres http://urlz.fr/53oK http://urlz.fr/53q8
Vitalic Voyager
C’est le synthé buchla qui lance les festivités du
nouvel album de Vitalic aka Pascal Arbez-Nicolas.
« El viaje » c’est une belle introduction que nous
offre l’artiste façon générique de série des années
70. Pas de doute la suite nous intrigue. Aux multi-
ples surnoms ; Dima, Hustler Pornstar, Vital Ferox,
l’artiste dijonais est connu pour nous avoir fait
transpirer sur « Stamina », « Still » mais surtout
« You Prefer Cocaine » de son premier EP Poney.
En guise de petite anecdote, ce nom d’EP n’est
pas anodin puisqu’il traite de la maltraitance des
poneys dans les fêtes foraines. Ouais plutôt origi-
nal… Place à ce nouvel opus à la pochette rétro-
futuriste clairement inspiré des années disco. On
y retrouve de multiples guests comme Miss Kittin,
David Shaw, Mark Kerr et bien d’autres. Voyager
est tout aussi efficace qu’une boîte de vitamine,
mais beaucoup plus naturel. C’est l’heure de danser
en apesanteur, de rêver en regardant les galaxies
perdues dans l’immensité du cosmos, avec « Hans
Is Driving » en fond. Après deux ans de boulot,
l’artiste compose 10 titres quasi excellents. Disco
cosmique futuriste certes, mais on ne peut pas nier
qu’il frappe toujours aussi fort. « Eternity » en est
un bel exemple, les premières sonorités peuvent
nous faire penser à « Cold Song » de Klaus Nomi.
Les hautbois et les clarinettes nous plongent dans
une légère mélancolie, un univers féerique, mais à
3’13, quand on a l’impression que la chanson est
terminée, c’est le moment de la décharge… suivie
de « Nozomi », inspiré grandement de Jean-Michel
Jarre, ce titre ne nous laissera pas de marbre en
live, les détenteurs de pacemakers pourront sûre-
ment survivre. Tout comme avec « Lightspeed », un
nouveau « Stamina » qui enflamme le dancefloor…
Plus apeurant, la voix robotique de Tristan Stans-
burry nous répète en boucle « Sweet cigarette »,
comme si cet oxymore faisait de la nicotine une
douce sucrerie. Enfin on clôture l’ensemble avec
une reprise féminine de «� �Don’t Leave Me Now »
avec Brenna MacQuarrie, une manière d’apaiser
notre esprit après l’avoir enflammé.
Date de sortie :
06/05/2015
Durée : 33 min
Nationalité : FR
Styles : RAP / breabeat
dubstep / electronic
grime
On sait qu’ils sont Norvégiens, qu’ils sont trois et
qu’ils ne sont pas là pour enfiler des perles. MoE, le
nom du groupe est en fait le nom de la chanteuse
/ bassiste Guro Skumsnes Moe, une véritable pos-
sédée, démente, envoûtante. Entre rock et metal
avant-gardiste à tendance noise et expérimental,
ces Osloïtes pourraient être vos pires voisins, du
genre de ceux qui déplacent les meubles à trois
heures du matin.
Il ne faut pas être cardiaque pour écouter Examina-
tion of the Eye of a Horse, quatrième album de ce
power trio scandinave. C’est âpre, strident, velu,
malsain, hargneux et décapant. Avec seulement six
morceaux pour trente-quatre minutes de musique,
MoE atteint l’objectif de mettre K.O son auditeur
dès la première écoute. Parfois lent, sombre et
angoissant à la Jesus Lizard comme sur « Realm
of Refuge », tantôt rapide et apocalyptique à la
Napalm Death comme sur « Paris », MoE racle le
fond des tympans en maîtrisant son chaos sonore.
Très bien ficelées, les compositions sont la résu-
ltante d’une véritable écriture mais aussi d’une
savante recherche stylistique et phonique. Les
saturations sont étudiées pour siffler, saigner et
les expérimentations sur la voix ou sur les bruit-
ages et autres larsens apportent à l’ensemble
une dose d’hyperagressivité décadente. Tout cela,
baigné dans une superbe production massive et
stridente dirigée par le guitariste Håvard Skaset,
Examination of the Eye of a Horse se pose comme
un album extrêmement intense.
MoE est une énième découverte renversante.
Elle chamboule par bien des aspects les notions
d’harmonie et de mélodie et assène de grands
coups de marteau dans le crâne tout en activant
les cellules nerveuses de l’auditeur. Sur la longueur,
l’expérience peut s’avérer compliquée, renversante
voire repoussante, mais après cela, au final, plus
rien ne sera comme avant.
I
I
✎ Aleksandr Lézy http://urlz.fr/53qt http://urlz.fr/53qn