ALBUMS
Date de sortie : 20 / 01 / 2017 Nationalité : FR Styles : ELECTRO / Indie
Margaret Catcher
Singularity ( Pied De Biche / Tandori / Atypeek )
J ’ avais découvert ce duo particulier par le biais de Güz II , avec qui ils avaient fait tournée commune . Bien épaté par ce duo basse / batterie / vocoder , et surtout très intrigué par la bague magique de Xavier qui émettait des sons à l ’ envi , sans que j ’ en comprenne le fonctionnement . Il avait bien tenté de m ’ expliquer cette magie autour d ’ une bière au Petit Bain , mais comme ce n ’ était pas la première je vous avoue n ’ avoir pas tout saisi . D ’ un côté c ’ est pas plus mal , c ’ est toujours bien de garder un peu de mystère , comme quand on voit Yasuko Onuki de Melt Banana agiter son espèce de dictée magique miniature lors des concerts . Après un premier Ep en 2012 (“ 2 guys 1 CPU ”, en référence à ce que vous savez ) deux autres en 2015 , voilà donc Singularity , le tant attendu premier album de Margaret Catcher . Le ton est donné dès le premier titre , on est comme dans un croisement improbable , quelque part entre une B . O . fantasmée de 2001 l ’ odyssée de l ’ espace , mais dans l ’ esprit du Batman de 1966 . On visualise bien une filature peu discrète en batmobile “ Emergency ”, une rencontre avec des robots dansant le smurf sur “ New Transe ” ou une scène de bagarre en collants sur “ Zouki Zouki ”. Avec ses sonorités parfois proche des jeux vidéos ( le bien nommé “ Alex Quid ”), ils se jouent des conventions et assimilent d ’ une certaine manière le math rock , le punk & un second degré évident , qu ’ on pourrait ranger dans la case fun-punk tant leur musique peut faire vriller le cerveau le plus terre à terre , pour peu qu ’ il se prête au jeu . Un dernier interlude et ils nous proposent une revisite de “ TER ”, beaucoup moins énervé que la première version disponible sur l ’ EP du même nom , mais pas moins intéressante . C ’ est pas simple pour un groupe tellement visuel de transposer cette folie douce sur disque . Sur Singularity , on a l ’ impression qu ’ ils le font sans vraiment se poser de questions , on sent bien les titres créés sur scène mais ils passent haut la main le passage sur disque , une belle occasion de découvrir ce duo de rock augmenté , histoire de vous donner envie de les voir en live , et de découvrir les secrets de cette bague magique ...
✎ X Lok I www . xsilence . net I http :// urlz . fr / 53q1
Date de sortie : 28 / 02 / 2017 Durée : 00:34:48 Nationalité : FR Styles : electronic / french electro / INDEPENDANT
HEMS ARTISAN ( Atypeek Music )
On ne saurait trop dire ce que l ’ on entend . Post-punk singulier ? Électro balbutiante ? New Wave déviante ? Une forme de blues occidental et urbain ? Un peu tout ça et bien plus sans doute . Peu importe , ce que l ’ on sait , c ’ est qu ’ Artisan va nous accompagner longtemps . Et donc , il y eut Hems . Passé sous les radars de l ’ époque - 90s ’ balbutiantes , mais administrant une belle claque aux quelques oreilles qui s ’ y arrêtèrent . Pochette rose bubble gum , une vis ronéotypée en plein milieu . Plus ou moins ce que provoquait le disque . Noise rock déviant qui payait certes le tribut obligatoire à son époque mais n ’ en restait pas moins ultra-personnel . Ça s ’ appelait Idreamtiwasmyowncage et ça s ’ insinuait dans l ’ encéphale à grands coups de tournevis tête plate . Plus tard vint Lourd Comme L ’ Air et déjà , le groupe était ailleurs . L ’ électro , déjà présente , s ’ insérait plus avant dans l ’ équation et apportait son souffle malsain . L ’ air encore plus irrespirable , oppressant alors même que les compositions desserraient leurs mailles . La même couleur uniforme en arrière-plan , le rose cédait devant le gris accablé , la même iconographie ronéotypée si ce n ’ est que le dessin bleu laissait ici sa place à quelques lettres noires . Mais c ’ était cohérent et ce fut la fin . Ça aussi , c ’ était cohérent . La trajectoire était bien celle d ’ une implosion et dans une sorte de Big Bang à l ’ envers , Hems avait fini par se recroqueviller en lui-même . Fin de l ’ histoire , deux témoignages sonores qui réintègrent encore la platine aujourd ’ hui et le petit culte personnel tenace qui leur est associé . On ne savait pas grand-chose du groupe . Tout au plus qu ’ il venait de Thionville et qu ’ il comptait quatre membres : Alexandre Becker , Pierre Kremer , Vincent Ramseyer et Manuel Tichy . C ’ est peut-être bien pour ça qu ’ on ne savait pas non plus que Lourd Comme L ’ Air eut une suite . Enfin , pour tout dire , personne ne l ’ a su et l ’ histoire d ’ Artisan est un brin rocambolesque . L ’ album fut perdu puis retrouvé bien après dans les archives du studio où il avait vu le jour , produit par Yves Baudhuin ( aka Duke , des industriels belges Noise Gate ) qui y tient d ’ ailleurs la basse à l ’ occasion puisqu ’ à cette époque , Alexandre Becker est déjà ailleurs . La mue s ’ est poursuivie . Artisan n ’ a que peu de
points communs avec ses deux prédécesseurs et pourtant tout l ’ y ramène . Il y a vraiment une logique lorsqu ’ on écoute les trois à la suite . L ’ électro , sur Artisan , a tout envahi mais n ’ a pourtant pas effacé le reste . La guitare reste angulaire et on retrouve bien la syntaxe si particulière du groupe . La voix , jusque-là pleine de morgue et un brin déshumanisée à certains moments , à poil et presque susurrée à d ’ autres , a laissé tomber le mégaphone et avance désormais sans artifices . Stigmate d ’ un très prolixe monologue intérieur , elle balance ses mots taillés au scalpel sur un ton généralement monocorde et désabusé . Le climat général s ’ est largement apaisé mais les morceaux n ’ en restent pas moins étranges . Tour à tour résignés ( Tu L ’ Auras ) ou plus écorchés ( Ma Carte À Puce ou Statique ), en permanence coincés dans un clair-obscur particulièrement chiadé , ils parcourent le bitume sans but précis mais avec élégance et dessinent un itinéraire urbain abstrait sous un ciel de traîne lourd et poisseux . La balade est sombre , les idées rejoignent le moral dans les chaussettes et le propos tranche avec une musique pour le moins sèche et introvertie . Certes , Hems a lissé ses échardes et abandonné ses banderilles soniques mais les morceaux , ainsi mis à nu , résonnent encore d ’ une trouble et morne vibration étonnamment palpitante . La basse s ’ en va souvent explorer les tréfonds , à l ’ image des ondes moribondes habillant le très ténu Comme Tombé Du Ciel par exemple , l ’ ossature synthétique semble la plupart du temps à l ’ agonie mais refuse pourtant de capituler et tatapoume / tintinnabule à qui mieux mieux ( Écarte-Toi en ouverture , La Nuit Noire plus loin ou encore Ma Carte À Puce ), la guitare recouvre l ’ ensemble de sa belle élégance . Elle ne s ’ énerve jamais mais construit un réseau sec et hypnotique dont il est bien difficile de s ’ extirper . C ’ est tout à la fois très cérébral et complètement spontané , Hems taille à la serpe dans l ’ écorché et pose ses tripes sur la table jusqu ’ à ce qu ’ il ne reste plus qu ’ un squelette dont la force demeure pourtant intacte .
Cette fois-ci , c ’ est le noir qui habille l ’ arrière-plan . Une croix rouge s ’ en détache en même temps que les capitales d ’ imprimerie . Les pensées sombres et le sang , mis en exergue par une architecture chiche qui suggère beaucoup . Ainsi , après Lourd Comme L ’ Air , Hems était loin d ’ avoir tout dit et quels que soient ses habits , il restait également pertinent . On ne saurait trop remercier Atypeek Music d ’ avoir exhumé cette perle bien noire qui , un paquet d ’ années plus tard , garde la même pertinence . Très actuel , Artisan s ’ en va rejoindre sans discussion possible ses deux aînés sur lesquels le temps ne semble avoir aucune prise .
Magnifique . ✎ Leoluce I www . indierockmag . com I http :// urlz . fr / 53q4
ATYPEEK MAG # 02 JANV ./ FEV ./ MARS 2017 57
ALBUMS
Date de sortie :
20/01/2017
Nationalité :
FR
Styles :
ELECTRO / Indie
Margaret Catcher
Singularity (Pied De Biche /Tandori / Atypeek)
J’avais découvert ce duo particulier par le biais de
Güz II, avec qui ils avaient fait tournée commune.
Bien épaté par ce duo basse/batterie/vocoder, et
surtout très intrigué par la bague magique de Xa-
vier qui émettait des sons à l’envi, sans que j’en
comprenne le fonctionnement. Il avait bien tenté
de m’expliquer cette magie autour d’une bière au
Petit Bain, mais comme ce n’était pas la première
je vous avoue n’avoir pas tout saisi. D’un côté c’est
pas plus mal, c’est toujours bien de garder un peu
de mystère, comme quand on voit Yasuko Onuki de
Melt Banana agiter son espèce de dictée magique
miniature lors des concerts. Après un premier Ep en
2012 (“2 guys 1 CPU”, en référence à ce que vous
savez) deux autres en 2015, voilà donc Singularity,
le tant attendu premier album de Margaret Catcher.
Le ton est donné dès le premier titre, on est comme
dans un croisement improbable, quelque part entre
une B.O. fantasmée de 2001 l’odyssée de l’espace,
mais dans l’esprit du Batman de 1966. On visualise
bien une filature peu discrète en batmobile “Emer-
gency”, une rencontre avec des robots dansant le
smurf sur “New Transe” ou une scène de bagarre
en collants sur “Zouki Zouki”. Avec ses sonorités
parfois proche des jeux vidéos (le bien nommé “Alex
Quid”), ils se jouent des conventions et assimilent
d’une certaine manière le math rock, le punk & un
second degré évident, qu’on pourrait ranger dans la
case fun-punk tant leur musique peut faire vriller le
cerveau le plus terre à terre, pour peu qu’il se prête
au jeu. Un dernier interlude et ils nous proposent
une revisite de “TER”, beaucoup moins énervé que la
première version disponible sur l’EP du même nom,
mais pas moins intéressante. C’est pas simple pour
un groupe tellement visuel de transposer cette folie
douce sur disque. Sur Singularity, on a l’impression
qu’ils le font sans vraiment se poser de questions,
on sent bien les titres créés sur scène mais ils pas-
sent haut la main le passage sur disque, une belle
occasion de découvrir ce duo de rock augmenté,
histoire de vous donner envie de les voir en live, et
de découvrir les secrets de cette bague magique...
I
I
✎ X Lok www.xsilence.net http://urlz.fr/53q1
Date de sortie :
28/02/2017
Durée : 00:34:48
Nationalité : FR
Styles : electronic /
french electro /
INDEPENDANT
HEMS ARTISAN (Atypeek Music)
On ne saurait trop dire ce que l’on entend. Post-punk
singulier ? Électro balbutiante ? New Wave déviante ?
Une forme de blues occidental et urbain ? Un peu
tout ça et bien plus sans doute. Peu importe, ce
que l’on sait, c’est qu’Artisan va nous accompagner
longtemps. Et donc, il y eut Hems. Passé sous les
radars de l’époque - 90s’ balbutiantes, mais admin-
istrant une belle claque aux quelques oreilles qui
s’y arrêtèrent. Pochette rose bubble gum, une vis
ronéotypée en plein milieu. Plus ou moins ce que
provoquait le disque. Noise rock déviant qui payait
certes le tribut obligatoire à son époque mais n’en
restait pas moins ultra-personnel. Ça s’appelait
Idreamtiwasmyowncage et ça s’insinuait dans
l’encéphale à grands coups de tournevis tête plate.
Plus tard vint Lourd Comme L’Air et déjà, le groupe
était ailleurs. L’électro, déjà présente, s’insérait plus
avant dans l’équation et apportait son souffle malsain.
L’air encore plus irrespirable, oppressant alors même
que les compositions desserraient leurs mailles.
La même couleur uniforme en arrière-plan, le rose
cédait devant le gris accablé, la même iconographie
ronéotypée si ce n’est que le dessin bleu laissait
ici sa place à quelques lettres noires. Mais c’était
cohérent et ce fut la fin. Ça aussi, c’était cohérent.
La trajectoire était bien celle d’une implosion et dans
une sorte de Big Bang à l’envers, Hems avait fini
par se recroqueviller en lui-même. Fin de l’histoire,
deux témoignages sonores qui réintègrent encore la
platine aujourd’hui et le petit culte personnel tenace
qui leur est associé. On ne savait pas grand-chose
du groupe. Tout au plus qu’il venait de Thionville et
qu’il comptait quatre membres : Alexandre Becker,
Pierre Kremer, Vincent Ramseyer et Manuel Tichy.
C’est peut-être bien pour ça qu’on ne savait pas non
plus que Lourd Comme L’Air eut une suite. Enfin, pour
tout dire, personne ne l’a su et l’histoire d’Artisan
est un brin rocambolesque. L’album fut perdu puis
retrouvé bien après dans les archives du studio
où il avait vu le jour, produit par Yves Baudhuin
(aka Duke, des industriels belges Noise Gate) qui
y tient d’ailleurs la basse à l’occasion puisqu’à
cette époque, Alexandre Becker est déjà ailleurs.
La mue s’est poursuivie. Artisan n’a que peu de
points communs avec ses deux prédécesseurs et
pourtant tout l’y ramène. Il y a vraiment une logique
lorsqu’on écoute les trois à la suite. L’électro, sur
Artisan, a tout envahi mais n’a pourtant pas effacé
le reste. La guitare reste angulaire et on retrouve
bien la syntaxe si particulière du groupe. La voix,
jusque-là pleine de morgue et un brin déshumanisée
à certains moments, à poil et presque susurrée à
d’autres, a laissé tomber le mégaphone et avance
désormais sans artifices. Stigmate d’un très prolixe
monologue intérieur, elle balance ses mots taillés
au scalpel sur un ton généralement monocorde et
désabusé. Le climat général s’est largement apaisé
mais les morceaux n’en restent pas moins étranges.
Tour à tour résignés (Tu L’Auras) ou plus écorchés
(Ma Carte À Puce ou Statique), en permanence
coincés dans un clair-obscur particulièrement
chiadé, ils parcourent le bitume sans but précis
mais avec élégance et dessinent un itinéraire urbain
abstrait sous un ciel de traîne lourd et poisseux. La
balade est sombre, les idées rejoignen ЁɅ)͕́́ѕ́Ёɽ́Ʌٕ)չͥՔȁ́Ёɽٕѥ)
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