séléctions POTEMKINE
Date de sortie : 21 avril 2009 ( 1h42 ) De : Sang-soo Im Avec : Suk-kyu Han , Yun-shik Baek , Jae-ho Sang Genre : Comédie Nationalité : Corée du Sud
THE PRESIDENT ’ S LAST BANG ( 2005 ) d ’ Im Sang-soo
La « Maison Bleue » de Séoul est en effervescence . En ce 26 octobre 1979 , le président s ’ est annoncé , vieux tyran solitaire qui vient de plus en plus souvent y noyer sa mélancolie . Cela fait seize ans que Park Chung-hee règne sur la Corée du Sud . On lui a tué sa femme , cinq ans plus tôt , lors de la fête nationale . Depuis , ses conseillers privés sont devenus ses pourvoyeurs en alcool et en filles . Ils sont trois , ce soir-là , à le contempler , vautré sur les seins d ’ une call-girl , se pâmant devant le charme mélancolique de romances japonaises . À l ’ écouter , aussi , pérorer sur son libéralisme (« J ’ ai toléré un parti d ’ opposition , moi ! ») et sur la démocratie (« Combien de pays l ’ appliquent-ils réellement ? »). Yang , le servile , bat des mains à chaque phrase . Cha , le chef de la sécurité , nouveau favori , cherche
à plaire encore plus . Seul Kim , le chef de la CIA locale , ami fidèle presque en disgrâce , joue double jeu . C ’ est qu ’ il a décidé , ce soir , avec des complices , de tuer Park Chung-hee . Im Sang-soo ( remarqué , l ’ an dernier , avec Une femme coréenne ) n ’ idéalise personne . « On sent tous mauvais », dit l ’ un des personnages , et on doit prendre cette réplique au propre comme au figuré . Les conjurés qu ’ il nous montre sont des courtisans repentis . Et leurs motivations sont troubles , opaques , dissimulées sous leurs actes , qui seuls intéressent le réalisateur . Son film ressemble au travail d ’ un flic qui s ’ intéresserait aux détails - qui était là ? qui a fait quoi ? - pour mieux avoir une vision globale des faits . Dès les premières minutes , un travelling latéral fait défiler les pièces d ’ une prison où l ’ on pratique la torture au nom du président . Avant et après la tuerie , des mouvements de caméra similaires - le dernier , en plongée pour accentuer le propos - semblent faire le point . Résumer les événements . À la manière des chapitres d ’ un livre ou des titres d ’ un journal . Cette rigueur , qui n ’ exclut paradoxalement ni émotion ni lyrisme , faiblit dans la dernière demi-heure , lorsque le ridicule s ’ impose . On sourit , bien sûr , devant ce responsable de la sécurité refoulé de son ministère par ses propres troupes . Ou de cet imbécile couvrant d ’ une casquette pudique l ’ intimité du cadavre présidentiel . Mais la dérision insolente qui plane sur le film est si forte que la farce , curieusement , l ’ affaiblit un instant . Le film a soulevé des remous à Séoul , notamment auprès de la fille de Park Chunghee . Moins , semble-t-il , parce que son père était dépeint comme un dictateur que parce qu ’ il avait la faiblesse d ’ aimer les chansons japonaises et les jeunes filles en fleur . L ’ honneur familial des tyrans est , parfois , aussi bizarre que les motivations de ceux qui les tuent . ( JT )
Date de sortie : 5 février 2013 ( 1h45 ) De : Bobcat Goldthwait Avec : Joel Murray , Tara Lynne Barr Genre : Comédie Nationalité : Américaine
GOD BLESS AMERICA ( 2011 ) de Bobcat Goldthwait
Privé de sommeil par le vacarme de ses voisins , viré de son open-space à la suite d ’ une plainte douteuse de harcèlement , Frank apprend dans la foulée qu ’ il va mourir d ’ une tumeur au cerveau . Avant de se suicider , ce vieux garçon aigri et misanthrope décide de partir en croisade contre la bêtise et la vulgarité de ses concitoyens , lobotomisés par la télé , selon lui , et d ’ assassiner toutes les personnes qui le méritent , toujours selon lui . Qui n ’ a jamais rêvé d ’ étriper ainsi le type qui répond à son portable dans une salle de cinéma ou l ’ intégra lité du casting de ces émissions de télé-réalité débiles qui polluent nos écrans ? Humour très noir , donc , pas loin de Borat , pour cette charge au bazooka contre la dégénérescence des médias et du public . Le réalisateur , Bobcat Goldthwait , est spécialiste de la provoc et des sujets scabreux . Dans Juste une fois ( 2007 ), il était question d ’ un inavouable désir zoophile ; dans World ’ s Greatest Dad ( 2009 ), Robin Williams maquillait en suicide la mort accidentelle de son fils ( par strangulation auto-érotique ) pour lancer sa carrière d ’ écrivain raté ... Ici , la satire tourne au jeu de massacre quand Frank s ’ adjoint les services d ’ une adolescente qui partage sa fureur nihiliste . Le couple de justiciers , pris dans une spirale de violence , évoque alors l ’ équipée sauvage de Tueurs-nés , d ’ Oliver Stone , en moins speed et en plus amusant . ( JT )
188 ATYPEEK MAG # 02 JANV ./ FEV ./ MARS 2017
séléctions POTEMKINE
Date de sortie :
21 avril 2009
(1h42)
De : Sang-soo Im
Avec : Suk-kyu Han,
Yun-shik Baek,
Jae-ho Sang
Genre : Comédie
Nationalité :
Corée du Sud
THE PRESIDENT’S LAST BANG
(2005) d’Im Sang-soo
La « Maison Bleue » de Séoul est en effervescence.
En ce 26 octobre 1979, le président s’est annoncé,
vieux tyran solitaire qui vient de plus en plus
souvent y noyer sa mélancolie. Cela fait seize ans
que Park Chung-hee règne sur la Corée du Sud. On
lui a tué sa femme, cinq ans plus tôt, lors de la
fête nationale. Depuis, ses conseillers privés sont
devenus ses pourvoyeurs en alcool et en filles. Ils
sont trois, ce soir-là, à le contempler, vautré sur les
seins d’une call-girl, se pâmant devant le charme
mélancolique de romances japonaises. À l’écouter,
aussi, pérorer sur son libéralisme (« J’ai toléré un
parti d’opposition, moi ! ») et sur la démocratie
(« Combien de pays l’appliquent-ils réellement ? »).
Yang, le servile, bat des mains à chaque phrase.
Cha, le chef de la sécurité, nouveau favori, cherche
à plaire encore plus. Seul Kim, le chef de la CIA
locale, ami fidèle presque en disgrâce, joue double
jeu. C’est qu’il a décidé, ce soir, avec des complices,
de tuer Park Chung-hee. Im Sang-soo (remarqué,
l’an dernier, avec Une femme coréenne) n’idéalise
personne. « On sent tous mauvais », dit l’un des
personnages, et on doit prendre cette réplique au
propre comme au figuré. Les conjurés qu’il nous
montre sont des courtisans repentis. Et leurs moti-
vations sont troubles, opaques, dissimulées sous
leurs actes, qui seuls intéressent le réalisateur. Son
film ressemble au travail d’un flic qui s’intéresserait
aux détails - qui était là ? qui a fait quoi ? - pour
mieux avoir une vision globale des faits. Dès les
premières minutes, un travelling latéral fait défiler
les pièces d’une prison où l’on pratique la torture
au nom du président. Avant et après la tuerie, des
mouvements de caméra similaires - le dernier, en
plongée pour accentuer le propos - s [X�[��Z\�B�]HH�ܝYx�"N��H��]��Y\��LZ
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