Atypeek Mag N°1 | Page 160

160 ATYPEEK MAG #02 JANV./FEV./MARS 2017 LA RUBRIQUE sexualité de FLORE CHERRY COMmE UNE COUILLE DANS LE POTAGE JOURNALISTE : FLORE CHERRY ILLUSTRATION : ALAIN R. WEB : www.union.fr Vous avez dit « couille » ? Flore Cherry, journaliste pour le magazine Union et passionnée de sexualité, décrypte pour vous ce qui a fait l’actualité insolite des trois derniers mois. Et c’est au cinéma qu’elle s’attaque en ce début d’année. Qui remporte la palme d’or des films les plus barrés de fin 2016 ? Quelles œuvres du septième art ont osé parler de sexe de façon décomplexé, crue et dérangeante ? Elle vous livre sa sélection pour une séance de rattrapage 2017… Mademoiselle ; Corée, beauté et perversité La scène traumatisante de l’inceste dans « Old Boy » reste encore fraîche dans nos mémoires, mais Park Chan-Wook, le réalisateur terrible et décomplexé de l’entrejambe coréen, n’hésite pas à nous resservir une plâtrée de transgressions avec « Mademoiselle », une ode à la lecture érotique, au sexe entre femmes et aux manipulations de pouvoir en tout genre. Les décors sont magnifiques, les personnages troublants, et ©The Jokers / Bac Films l’histoire, tortueuse, à l’instar de ses précédents films. Si l’on peut soupçonner une certaine pudeur durant les 30 premières minutes, pas d’inquiétude, Park Chan-Wook vous aura retourné l’estomac avant le générique de fin. Spoil : Oui, il y a une scène avec une pieuvre géante. Rocco, un documentaire poignant ! Le monument de l’histoire de la pornographie a enfin son documentaire dédié. À travers des images d’une réalisation de grande qualité, on découvre un Rocco Siffredi confronté à ses tourments, à sa vie de famille, à ses hontes, à ses fantas- mes. Un homme complexe et bouleversant. Les scènes de sexe sont filmées de façon naturelle, sans penser à l’excitation du spectateur : pour une fois, ce n’est pas le propos. La découverte du milieu du porno est fidèle à ce que l’on peut en connaître : des rabatteurs libidineux, des actrices qui rêvent de starification et des moments complices de franches camaraderies. Ici, pas de place au jugement moral. Seule la « mise à nu » de l’homme derrière la légende compte… et quelle mise à nu !