ATYPEEK MAG #02
JANV./FEV./MARS 2017
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À SAVOIR
Du fait de la particularité
de son instrument, van Wissem
reçoit des commandes assez
particulières ; en effet la National
Gallery de Londres lui a demandé
de composer une bande-son
pour le tableau de Hans Holbein,
Les Ambassadeurs. Il a aussi
réalisé la musique du jeu-
vidéo Les Sims Medieval
(Wikipedia)
L’improvisation est comme un dessin d’enfant,
c’est aussi simple que ça
Dans votre œuvre vous avez replacé le luth dans un contexte contemporain
aux côtés d’instruments électroniques et électriques ou encore au-dessus
de sons d’ambiance d’aéroports. Est-ce que vous cherchez davantage à
travailler avec le caractère historique de l’instrument ou à le flouter voire
effacer via ces “recontextualisations” ?
Jozef Van Wissem : J’accepte l’historicité du son du luth, mais j’aime
bien le combiner avec des sons contemporains et le confronter à la société
contemporaine pour qu’il en ait un dialogue entre les deux. J’aime bien utiliser
le caractère historique de l’instrument et le replacer dans un contexte contem-
porain. La plupart des joueurs de luth aiment l’instrument pour la technique, ce
qui n’est pas le cas chez moi. C’est important de remettre l’instrument à jour et
lui redonner une nouvelle vie, ce que ne font pas toujours les autres luthistes.
Vous avez collaboré avec des musiciens de cultures musicales différentes,
notamment Keiji Haino. Est-ce que les processus collaboratifs viennent
naturellement ou est-ce qu’elles nécessitent une certaine réflexion afin
de prendre forme ?
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Jozef Van Wissem : C’est toujours quelque chose de naturel. Ceci dit,
c’était bizarre avec Keiji Haino. Il était au micro et on improvisait avec lui. J’avais
composé 3 pièces pour lui mais il ne voulait pas les rendre accessibles au public.
Il voulait se