On parlait de Herzog, mais il fait ça depuis les années
70, Jean Epstein a flirté avec aussi. Ses derniers films en
Bretagne sont à la lisière du documentaire. Et je n’en ai
pas parlé dans les éditions qui me tenaient à cœur mais
Häxan me tient très à cœur ! C’est un film suédois de
1922. Aujourd’hui on appellerait cela un docu-fiction. Bien
sûr, à cette époque, le terme n’existait absolument pas,
et Christensen ne s’est pas posé la question de faire un
documentaire ou une fiction. Il s’est dit qu’il voulait traiter
d’un sujet, la sorcellerie, qui était déjà étudié plus ou moins
sérieusement par plein d’écrits, mais il y voyait quelque
chose d’absurde et d’irréel, pas du tout scientifique, donc
il a pris le parti de commencer d’abord par le documentaire
et ensuite d’aller vers la fiction, d’expliquer tout ce qu’il
y avait d’ancré dans notre histoire, notre civilisation, des
faits réels et la fantasmagorie, qui ne pouvait être traitée
que par la fiction. Dès les années 20, des artistes avaient
la liberté de se dire, on ne choisit pas, on se balade entre
les deux sans avoir de limites, de frontières.
Cela m’a toujours plu. Il y a un film que j’aimerais bien
éditer, dont le titre en dit déjà long, c’est Gambling, Gods
and LSD. Le titre lui-même nous fait comprendre le trip.
C’est un film de la fin des années 90 qu