INTERVIEWARTISTE
Il avait aussi réalisé 2 clips sur ton avant-dernier
album (Burst et Mud) et Close Up sur celui-ci, qui
est un featuring avec Kim Gordon (Sonic Youth).
Comment tu en es venue à collaborer avec elle ?
J’ai rencontré Sonic Youth parce qu’on a travaillé en-
semble un temps. Puis dernièrement j’ai acheté une
petite maison à LA (c’est là que j’ai produit l’album)
et Kim a emménagé dans le coin juste quand j’y
étais. Un jour, on traînait toutes les deux et je lui ai
juste proposé de faire un peu de musique. Ça s’est
fait comme ça, dans la seconde.
Simonne Jones dit de toi : « à 15 ans, j’ai vu mon
premier concert de Peaches. C’était comme un
spectacle de cirque dégénéré. J’ai découvert ce
qu’était un godemiché, vu pour la première fois
un travesti, c’était fort. Plus rien n’a été comme
avant après ce concert ». Tu es une des rares ar-
tistes internationales qui n’hésite pas à pousser
les groupes ou artistes qui te plaisent. C’est
important pour toi ?
Déjà, ce sont eux qui doivent me trouver et on ne leur
facilite pas la tâche. Par exemple, Youtube supprime
pas mal de mes vidéos. Et c’est marrant comment
aujourd’hui beaucoup d’artistes viennent me voir
en me disant qu’ils étaient fans de moi quand ils
avaient genre 12 ans ! Et ça me fait vraiment plaisir
parce que les gens pensent que je suis trop trash
14
ATYPEEK MAG #02
JANV./FEV./MARS 2017
pour les plus jeunes, les jeunes filles, queers ou peu
importe, alors qu’en fait non ! Ça ne l’est pas ! Ils
n’ont aucune idée de ce qui les influence, les inspire,
les motive. Et ça fait plaisir à entendre. Après bien
sûr, je les aide si je le peux. On en revient encore
à cette notion de « communauté ». Pour moi l’idée
n’est pas de faire son truc tout seul dans son coin
et de s’élever toujours plus haut, je ne trouve pas
ça intéressant.
“Disons que ma musique
est plutôt punk mais
que dans ma tête
mon attitude est plus hippy”