Atypeek Mag N°1 Atypeek Mag N°1 - Octobre - Novembre - Décembre | Page 126

126 ATYPEEK MAG #01 OCT./NOV./DEC. 2016 INTERVIEW La mémoire vivante du cinéma d’exploitation frank henenlotter ENTRETIEN : Maxime Lachaud INFOS : www.frankhenenlotter.com Le cinéaste newyorkais Frank Henelotter a toujours préféré le terme de «cinéma d’exploitation » pour définir ses films. Joyeux mélange de gore, de sexe et de comédie, ses œuvres des années 1980, que ce soit Basket Case (Frère de sang), Brain Damage (Elmer le remue-méninges) ou Frankenhooker ont toutes gagné un statut culte. Avec la sortie dans la Midnight Collection de Carlotta en formats Blu-Ray et DVD des trois Basket Case et de Frankenhooker et la triste nouvelle du décès de Herschell Gordon Lewis à qui Henenlotter a rendu hommage notamment à travers son travail pour Something Weird Video, il nous semblait bon d’évoquer avec lui ce qu’il nomme un âge d’or dont il ne reste rien aujourd’hui, une époque où des aberrations cinématographiques comme Blood Freak ou Confessions of a Psycho Cat étaient possibles. Le film Basket Case a reçu un soutien absolu du critique Joe Bob Briggs qui lui a décerné le prix du premier World Drive-In Movie Festival & Custom Car Rally à Dallas en 1982. Quelle a été son importance pour lancer ta carrière ? Tu connais l’histoire sur Joe Bob ? C’était un critique de cinéma sérieux dans un journal important au Texas. Son vrai nom est John Bloom, mais il voulait parler des films d’exploitation. Il a alors créé le personnage de Joe Bob. Il a contribué énormément au succès de Basket Case. Il l’a vu au festival de Cannes, pas dans la sélection mais au marché du film. Il a commencé à écrire dessus. C’était bien avant Internet, donc nous ne savions pas. Et un jour quelqu’un m’a envoyé des coupures de journaux. Et je me suis demandé qui est ce fou ! Puis quand Basket Case est enfin sorti en salles pour la première fois, le distributeur a pensé que ce serait un meilleur film si c’était juste une comédie et qu’il n’y ait pas de sang. J’ai essayé de leur expliquer que le sang faisait partie de la comédie. Il y avait besoin de cet équilibre entre les blagues et le sang. Ils ne m’ont pas écouté, car qui suis-je, si ce n’est le trou du cul qui a fait ce film ? Ils ont donc supprimé toute la violence et le film était atroce. Personne n’est allé le voir dans les salles de cinéma pour cette raison. J’ai cru que ça allait signer la fin du film. Trois cinémas l’ont sorti, aucun ne rentrait de l’argent. Ce devait être en avril 1982. Le film était projeté à Houston, TX, et ils ont voulu faire une première à Dallas. Ils ont alors contacté Joe Bob. Quand on a su que Joe Bob était d’accord pour le faire, on a réussi à le contacter et on lui a dit que ce n’était pas le