Artbook Eludice T1 ArtBook Eludice Tome 1 | Page 12

LE MOT DU FONDATEUR Je suis David, j’ai l’honneur d’être le président de la société Eludice. C’est une aventure comme on n’en connaît que peu dans une vie et dont j’aimerais rapidement, ici vous compter la genèse. Nous sommes en 2015. Il y a sept ans, je quittais mon travail d’enseignant en cascade et en combat libre à la suite de problèmes de santé pour me consacrer à mes études de PNL en hypnothérapie et à ce qui financerait mes formations. Deux ans plus tard, je m’installais dans un cabinet médical. En mai 2015 j’exercais cette activité donc et je commencais à sérieusement envisager de changer de voie. Je restais un grand enfant en manque de joie dont le métier ne procure plus assez de fantaisie. Je songeais d’abord à me lancer dans le monde des jeux de société. J’imaginais, dans l’idée de les faire éditer et de commencer à en vivre, trois jeux de cartes et de dés. C’est à cette période approximativement que je découvris l’Escape Game lors d’une visite chez des amis à Paris. En surfant sur TripAdvisor à la recherche d’activités originales je remarquai « bar à énigmes » comme activité… J’ai toujours été grand grand amateur de casse-têtes et énigmes en tout genre. Alors j’ai flashé. Et j’ai réservé. En sortant de ma première expérience il était apparu évident qu’il fallait sauter sur l’occasion. Je savais que ce serait de l’Escape Game. Nous étions en 2015 disais-je, et seules trois enseignes s’étaient ouvertes en France, et personne ne savait encore ce qu’était une salle d’évasion. Si ce n’était tombé à une période où je m’ennuyais, je n’aurais découvert le phénomène qu’en même temps que tout le monde… quelques mois plus tard. 12 ORIGINES Dans un premier temps j’ai donc voulu créer et ouvrir mes propres salles. Il me fallut deux semaines pour imaginer et écrire les quatre salles que je souhaitais ouvrir. Dans mon esprit à ce moment-là, nous allions nous appeler « 13scapes » et ouvririons à terme un complexe de 13 salles en France. Dès que ces quatre premières salles furent posées sur papier je joignis Marine Delcroix, une amie de longue date que j’avais chargée d’éditer les trois jeux de société dont je parlais plus tôt. Je ne lui ai pas laissé le temps de finir qu’elle était déjà embarquée dans cette nouvelle lubie. Marine, grâce à son énergie, ses compétences de graphiste, son engagement dans le monde associatif et artistique, sa confiance et son amitié, s’est avérée être la première pierre à l’édifice qu’allait devenir Eludice. Il me fallait vite rencontrer un architecte qui accepterait de deviser mes salles… gratuitement. Il faut peut-être savoir que je n’avais alors que 4 000 € de côté. J’avais néanmoins cette joyeuse naïveté qui, heureusement, me permettait de penser que ce serait suffisant. Marine me fit rapidement rencontrer quelqu’un qui allait à son tour devenir indissociable de cette aventure, Guillaume Peyret, une connaissance à elle qui avait déjà le double talent d’être diplômé d’architecture et d’être particulièrement aventurier. Le fait qu’il soit motivé et bourré d’idées géniales et originales et le feeling quasi instantané qu’il y eut entre nous ne firent que confirmer qu’il serait de la partie. Une discussion autour d’une pizza plus tard et il acceptait de se joindre à nous. C’est une rencontre décisive de manière évidente. Eludice ne serait peut- être pas Eludice sans la rencontre avec ce personnage hors normes. Un couteau suisse qui endossera bien des rôles dans l’aventure. Les devis réalisés, je tombai de très haut. Près de 300 000 € pour rendre concrètes les salles dont je rêvais. J’étais allé beaucoup trop loin, il y a un monde entre les idées et la réalité et il était hors de question de faire du bas de gamme. Mais qu’à cela ne tienne, j’entame tout de même des démarches dans l’espoir de trouver un financement, ou des solutions alternatives. Une chose était certaine il était impensable de louper le coche. Un marché comme celui-ci n’arrive pas tous les jours, j’avais eu la chance de le flairer à temps, je serais tombé dans un coma de frustration si je n’avais pu profiter de cette vague. Je contacte alors la CCI, qui m’oriente vers des experts, qui m’orientent vers des banquiers, qui m’orientent vers la CCI… C’est enfin Christophe Terras qui m’oriente vers la BPI. À leur tour ils m’orientent vers Céline Henrion, directrice du Réseau Entreprendre Loire, qui accepte de me recevoir malgré l’aspect étonnant de ma demande. Elle se montre particulièrement enthousiaste face à ce projet, me présente Christian You qui m’aide pendant près d’un an à monter un dossier qui me permettra d’intégrer sur commission les lauréats du réseau, et d’avoir un prêt d’honneur de 30 000 €. Je serai ensuite accompagné pendant les trois années qui suivront par Didier Chatain et Patrice Dusson, deux entrepreneurs géniaux qui sauront me faire profiter de leurs expériences. C’est pour moi une course contre la montre, je veux profiter de l’absence de salles dans la Loire pour être le premier et avoir une promotion de fait.  En parallèle je rencontre Matt Lemercier, premier acteur web à avoir mis en place un référencement des Escape Games et un site dédié à ce marché. Il m’apprend que nous sommes nombreux à le contacter pour avoir des conseils quant à des sociétés qui pourraient aider à créer un Escape Game. Lorsqu’il apprend que j’ai des professionnels autour de moi aptes à réaliser des salles, il est le premier à poser la graine de la conception de salle plutôt que de leur exploitation. C’est Céline Henrion la deuxième qui à son tour appuiera l’évidence suivante : • Nous avons les compétences pour créer l’Escape Game mais pas les finances. • De nombreux entrepreneurs eux, ont les sous mais pas les compétences. Je suis encore réticent à ce moment-là à partir sur cette voie, persuadé alors (et cela reste vrai) que l’investissement rentable à très court terme est celui de l’exploitation de salle et que c’est le meilleur moment pour investir. C’est alors Guillaume qui réussit enfin à me convaincre de lâcher la bride et d’envisager sérieusement cette option. Pour lui, en tant qu’architecte, cela allait de soi bien plus que pour moi il faut l’avouer. D’autant que j’avais déjà créé plusieurs business plans et fait pas mal de prévisionnels, changer de direction signifiait devoir tout refaire… encore. Faire un choix, c’est faire un deuil. Lorsque j’eus fait le mien, enfin, nous avons entamé, Marine Guillaume et moi, la réflexion quant au nouveau business model. Dès le début de mes démarches et avant même d’avoir sollicité qui que ce soit, c’est avec Christophe Terras un ami expert-comptable, de sa propre définition «  marginal  » et une personne exceptionnelle, que j’avais envisagé différentes formes de business model et qui m’accompagna dans la réalisation d’un grand nombre de prévisionnels. Nous avons donc tout ORIGINES 13