Art & Inspiration N° 1 - Winter-Spring / Hiver-Printemps 2012-2013 | Page 81

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Hasard ou destin ?

A l’âge de 5 ans, Elisabeth Herpin enchantait son entourage avec les histoires qu’elle écrivait accompagnées de dessins. Sept années après, au collège son professeur d’arts plastiques a sélectionné ses dessins originaux de roses rouges en spirale comme modèle pour décorer le préau de son école dans sa Normandie natale. Ses professeurs et sa famille ont de suite reconnu l’Artiste en elle, et ils ont voulu qu’elle poursuive ses études en lettres et en arts. Pour elle, ce ne fut pas si simple ce fut un dilemme intérieur car elle pensait que le métier d’Artiste était trop dur pour gagner sa vie. Elle avait peur de décevoir, de ne pas être à la hauteur, et elle ne voulait pas partir en ville pour faire une école d’art. Au lycée elle décida de s’orienter vers des études en sciences économiques.

Toutefois, l’art n’a pas cessé d’attirer son attention. A l’âge de 14 ans, elle part à Paris avec son école et eut un coup de foudre pour les œuvres de Cézanne au Grand Palais notamment son emploi des tons bleus et oranges avec les maisons ensoleillées de Provence… elle était sous le charme. Et c’est ainsi que son côté Passionnée s’est réveillé. Son entourage lui a dit qu’elle peignait comme lui, que ses traits de pinceaux ressemblaient à ceux du grand maître. Et puis son souvenir le plus cher dans l’art fut le film Escalier C avec Jacques Weber, dans lequel il explique la peinture de Renoir en parlant du petit nœud dans les cheveux de l'enfant. Et c’est ainsi que ce chef d'œuvre de Renoir restera gravé dans sa mémoire pour toujours.

L’esprit d’Artiste, c’est un feu intérieur que l’on ne peut pas éteindre complètement. Dans la vie d’Elisabeth Herpin, les côtés Artiste et Passionnée avec la partie Étudiante en elle s’expriment également par la musique dés l’âge de 9 ans quand elle a commencé la flûte au conservatoire puis la clarinette. Et ensuite sans avoir touché un piano dans sa vie, à l’âge de 15 ans, elle sentit une force la poussait à travailler pendant l’été pour s’offrir un vieux piano. Connaissant le solfège, elle put rapidement acquérir un certain niveau par elle-même.

C’est après avoir obtenu sa licence en économie que l’art est réapparu de façon significative dans sa vie, mais pas sans obstacle. Comme cadeau de fin d’études, ses parents lui ont offert un stage d’un mois à la Paris American Academy pour étudier la mode et le stylisme. Malgré des cours qui la passionnèrent tout comme ce qui est beau, sa timidité l'empêcha de s’adapter complètement à la vie parisienne qu'elle ne se sentait pas capable d'affronter à cet époque. Elle est alors rentrée en Normandie pour poursuivre un DESS en économie, mais à 25 ans elle décide finalement de s’inscrire pendant trois ans à des cours du soir de peinture organisés par la Mairie de Granville. Un de ses professeurs lui dit alors que son style ressemblait un peu à celui d’André Derain avec les petits traits. Un autre professeur lui a recommandé de suivre des cours de peinture au Louvre pour se perfectionner mais elle refusa de retourner sur Paris.

Fate or destiny?

At the age of 5, Elisabeth enchanted her entourage with stories that she wrote and which she animated with drawings. Seven years later, her art teacher at school selected her drawings – original-looking red roses in the form of spirals – to decorate the school’s covered courtyard in her native Normandy. Her teachers and her family recognized the Artist in her and they wanted her to pursue her studies in humanities and the arts. For Elisabeth, this caused inner turmoil. Despite her continuing to paint at school, she believed that the career of an Artist would be too difficult and that she would never be able to make a living out of painting. She was scared of disappointing others and not living up to their expectations, and she did not want to go move to a big city to go to an art school. In high school, she chose to specialize in economics.

Nevertheless, art continued to catch her attention. At the age of 14, she went on a school trip to Paris and she fell in love when she saw the artworks of Cezanne at the Grand Palais, especially by his use of orange and blue tones with the sunny homes of Provence… Elisabeth was captivated. Her family members and friends said that she painted like him, that her brushstrokes resembled those of the great master’s. And then her next date with destiny was also her most favorite memory of art, when she saw the movie Escalier C (Staircase C) starring French actor Jacques Weber. She remembers his character speaking about a child with a little bow in her hair. And this is how Renoir’s Girl with a Watering Can would always stay engraved in her memory.

The Artist spirit is an inner fire that one cannot put out completely. In Elisabeth’s life, the Artist and Enthusiast sides of herself, along with the Student in her, were also expressed through music from the age of 9 when she started learning the flute at the local conservatory, followed by the clarinet. Then, without having ever touched a piano in her life, she felt an inner force drive her at the age of 15 to work during the summer so that she could buy herself an old piano. And, as she was already familiar with music theory, she was able to quickly reach a certain level of piano playing.

It was after she obtained her degree in economics that art came back into her life in a significant way, but not without obstacles. As a graduation present, Elisabeth’s parents offered her a one-month class at the Paris American Academy to study fashion and design. Despite her great appreciation for this class and for everything beautiful, her shyness prevented her from completely discovering the Parisian lifestyle, which she did not feel capable of adopting at the time. She then returned to Normandy to pursue a postgraduate degree in economics, but at 25 years old, she finally decided to participate in evening painting classes given by the city of Granville. She took part in the classes for a period of three years and her professor told her that her style resembled that of André Derain’s with small brushstrokes. Another professor recommended her to take painting classes at the Louvre to further develop her artistic skills, but she refused to go back to Paris.

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