Art en Suisse 1/2015 Mar/Apr/May | Page 72

Music did so incredibly well, but then they decided to move me over to the pop-rock side, where I felt I didn’t belong, and my popularity began to wane. It is a shame that artists, at least at that time, were under the complete control of the record companies.” “After I moved to Zurich in 1989 Atilla began to ‘court’ me – he called me after I’d only been living there for two months. He came over with a beautiful blue suit on and a bottle for us to share. The rest is history.” With their stage lives finally merged with a home life, I ask how they have managed to work and live together in harmony. “There is an energy that connects us now. We were not like that in the beginning though. We were both caught up with creating a family and balancing our careers, which never really gave us a chance to connect as we should have,” Daniela remarked. “Suddenly we began to complement each other on another level. I mean, when I am writing or composing he is very close to me as he builds the arrangements. We talk with each other on a different level now; as professionals but also as husband and wife.” “Nothing makes us feel more ‘together’ during a production than our sharing what we are doing independently. When one trusts the other when working together, a great synergy develops.” “In the end it is the family bond that gives us the strength to work together.” Despite such diverse beginnings, the two artists came to ground together to produce and create in a professional and personal partnership. Could this be a story of opposites attracting, or are their histories, in fact, so very unalike? The story of Atilla having to almost force Celine Dion to enter the 1988 Eurovision contest is already in the history books, but to put closure on that chapter I asked Atilla how he felt about his life after the event. “That contest was the trampoline for Celine’s career,” he replied. “For me it was enough that many people in the industry realised that ‘Atilla is a great composer’, as I’d entered the Eurovision contest twice and won second and then first prize.” AeS Bergen en Norvège pour la finale de l’Eurovision la même année, où elle prit la seconde place pendant qu’Atilla conduisait l’orchestre. Dès cet instant, sa popularité en Suisse monta en flèche. C’était comme si elle avait gagné le premier prix, se souvint-elle. « Atilla et moi n’étions encore que des amis professionnels à cet époque,  » rappela Daniela. «  Il retourna en Turquie pour capitaliser sur sa gloire – ce que je fis de mon côté en Suisse. » Après leur victoire en 2ème place de 1986, Urs Peter Keller et Home Records décidèrent que Daniela devait faire un album. Il la signa chez Polygram Records Suisse. Ils lui dirent qu’ils étaient très fiers d’avoir une femme pianiste, qu’elle n’était pas Suissesse, et qu’en tant qu’Italienne elle amenait une passion et un flair méditerranéens. Mais ils voulaient qu’elle chante de la musique pop à la façon de Udo Jürgens. «  Je savais que sa musique n’était pas trop mon style. J’adorais la musique de Al Jarreau et je voulais aller dans cette direction. Je ne pouvais pas accepter qu’après avoir gagné la seconde place à l’Eurovision avec Pas pour moi, cette chanson douce, ils voulaient que je fasse autre chose. Je n’arrivais vraiment pas à comprendre cela. Je ne peux expliquer à quel point c’était difficile pour moi. » « Les compagnies d’enregistrement m’avaient découverte grâce au concours de l’Eurovision, » rappela Daniela. « Et on avait fait un tellement bon travail, mais soudain ils décidèrent de m’orienter du côté pop-rock, où je ne me sentais pas à ma place, et ma popularité commença à s’amenuiser. C’est très dommage que des artistes, en tout cas à cette époque, soient autant sous le contrôle absolu des compagnies d’enregistrement. » « Quand j’eus emménagé à Zürich en 1989, Atilla commença à me «  faire la court  » - il m’appela alors que je n’y vivais que depuis deux mois. Il vint me voir habillé d’un magnifique costume bleu et une bouteille à partager entre nous. La suite est une autre histoire. » Maintenant que leur vie à la scène s’était finalement transformé en vie de famille, je leur demandai comment ils étaient parvenus à concilier harmonieusement leur travail et leur vie ensemble. « Il y a une énergie qui nous lie maintenant. Nous n’étions pas pareils au début par contre. ArtSuisse en Nous étions tous deux très pris entre créer une famille et équilibrer nos carrières, ce qui ne nous a jamais donné la possibilité de nous entendre comme nous l’aurions dû, » remarqua Daniela. «  Tout d’un coup nous avons commencé à nous compléter l’un l’autre à d’autres niveaux. C’est-à-dire, quand j’écris ou que je compose, il est très proche de moi puisqu’il construit les arrangements. Nous nous parlons différemment maintenant  : en tant que professionnels mais aussi en tant que mari et femme. » « Rien ne nous fait nous sentir plus « ensemble » pendant une production que ce moment où nous partageons avec l’autre ce que nous faisons de manière indépendante. Quand on fait confiance à l’autre lorsque l’on travaille ensemble, il se développe une fabuleuse synergie. » «  Au final, c’est notre lien familial qui nous donne la force de travailler ensemble. » Malgré des débuts si divergents, les deux artistes s’ancrèrent ensemble pour produire et créer dans une relation tant professionnelle que personnelle. Ce pourrait-il qu’il s’agisse d’une histoire d’opposés qui s’attirent, ou leurs histoires ne seraient-elles, après tout, pas si différentes ? L’anecdote d’Atilla devant presque forcer Céline Dion à chanter pour le concours de l’Eurovision de 1988 se trouve déjà dans les livres d’histoire, mais pour clore ce chapitre je demandai à Atilla comment il se sentait dans sa vie après cet événement. « Ce concours fut un tremplin pour la carrière de Céline, » répondit-il. «  C’était suffisant pour moi que beaucoup de gens dans l’industrie de la musique se soient rendu compte qu’  «  Atilla est un grand compositeur », puisque j’avais