Art en Suisse 1/2015 Mar/Apr/May | Page 12

12 Sein Verlangen zu schnitzen, seiner Leidenschaft Ausdruck zu verleihen, war jedoch stärker: er begann entgegen traditioneller Methoden zu arbeiten; statt eine Maske zu schnitzen, um ihr dann Identität zu verleihen, verbrachte Remo seine Zeit damit, eine Person zu kreieren, die sich in emotionalen Konflikten befand. Sobald diese Idee Form angenommen hatte, konnte der kreative Gestaltungsprozess beginnen. Die Maskenschnitzerei war jedoch nur ein kleiner Teil des Ganzen: Remo nannte seine Projekte passend „Kompositionen.“ „Ich war der ArtSuisse en Skulptur d’aujourd’hui transmettent leur remarquable savoir-faire. Les masques traditionnels doivent être sculptés exactement comme les originaux, sans modification, mais les sculpteurs sont libres de former n’importe quel autre type de visage pour autant qu’il soit unique et ne ressemble en rien au design d’un masque traditionnel. Remo Mullis vit à Mels et est un sculpteur de masques en bois de troisième génération. Son père et son grand-père maternel étaient tous deux reconnus pour leur art. A leur époque, ses ancêtres sculptaient eux aussi les visages traditionnels ainsi que leurs propres motifs uniques. «  Avant et pendant la Seconde Guerre Mondiale, mon grand-père pouvait vendre un masque à Berlin pour plus de mille francs suisses. Il avait une attestation du gouvernement allemand en tant qu’artisan de qualité licencié. Après la guerre, et parce que les masques avaient été associés aux Nazis, il n’en recevait pas plus de soixante francs sur le marché à Flums. Les gens avaient perdu leur amour pour cette partie de leur propre histoire » se souvient Remo. C’est pour cette raison que Remo a longtemps éprouvé une profonde animosité à l’égard de certains Suisses, car il y voyait une certaine hypocrisie de leur part. Il lui semblait que ses compatriotes ne percevaient plus l’intérêt du ArtSuisse en Scuplture fungen sind und keine Ähnlichkeiten mit traditionellen Masken haben. Wohnhaft in Mels, Remo Mullis ist Holzmaskenschnitzer dritter Generation. Sein Vater und Grossvater waren beide für ihre Schnitzkunst bekannt, die sowohl traditionelle Gesichter schnitzten, als auch ihre eigenen Kreationen schufen. „Vor und während des Zweiten Weltkrieges konnte mein Grossvater eine Holzmaske für über CHF 1,000 in Berlin verkaufen. Er hatte von der deutschen Regierung eine amtliche Zulassung als anerkannter Kunsthandwerker. Durch die Assoziation mit den Nazis, brachten die Masken nach dem Krieg nur noch ca. CHF 60 auf dem Flumser Markt ein. Die Menschen hatten ihre Liebe zu einem Teil ihrer eigenen Vergangenheit verloren“, erinnert sich Remo. Durch diese Abwendung von ihrer Geschichte, empfand Remo eine tiefe Feindseligkeit gegenüber seinen Landsleuten und deren Scheinheiligkeit, da sie in seinen Augen den kulturellen Wert dieser Masken nicht länger zu schätzen wussten. Remos Wunsch in die Fussstapfen seiner Familie zu treten war dadurch stark verringert. concept et de la valeur culturelle de ces masques. C’est à cause de ces sentiments que le désir de Remo à suivre la voie de la tradition familiale commença à se détériorer. Mais sa volonté de sculpter, de créer à l’image de sa passion intérieure, s’avéra plus forte que tout. 13