les diktats de l’Ouest autant que de l’Est. Mais, rapidement, la réalité de la Guerre froide et de ses guerres par
procuration (proxy wars), la réalité des jeux de pouvoir
entre gouvernants arabes, celle des échecs militaires face
à Israël, du sous-développement politique, économique
et social, des Etats de non droit et des défis laissés par la
colonisation (problèmes de frontières, analphabétisme,
élites déconnectées, dépendance économique à l’égard
des anciennes métropoles, etc) ont fait exploser le rêve
en mille morceaux. Pire encore, le rêve s’est transformé
en cauchemar avec l’apparition de l’Islam politique, de
plus en plus radical, qui est une triple négation de l’archipel arabe: négation de la diversité religieuse de l’archipel, négation des frontières de l’archipel, négation de
la communauté de destin que représente l’archipel. La
Umma islamique, en tant qu’alpha et oméga, hors de
l’espace-temps, universelle, s’est invitée dans l’espace
politique arabe contemporain, cassant (ou ralentissant?)
l’affirmation politique de l’archipel arabe comme communauté de destin, avec sa diversité fruit d’une histoire
complexe, et ses frontières délimitant un territoire donné, c’est à dire les critères - les graines - nécessaires à
l’émergence d’une Nation.
Mais l’Islam politique n’est pas à l’origine de l’explosion du rêve. C’est la faillite de la construction d’un espace politique arabe, protecteur de ses populations, qui
est à l’origine du succès de l’Islam politique. En réalité,
une sorte de dynamique s’est installée. L’Islam politique,
par ailleurs instrumentalisé par les gouvernenem V