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longs siècles2. Ajoutons à cela une tradition très ancienne d’une théologie arabe qui se développa à partir du 9ème siècle, et qui vécut son âge d’or tout au long de l’époque abbasside, à travers de longs traités de factures différentes. D’ailleurs, plusieurs manuscrits liturgiques, canoniques ou historiques montrent l’adoption ancienne de la langue arabe par les Églises orientales. Cette constatation historique a amené le maronite Youakim Moubarac (1924-1995) à insister, à plus d’une reprise, sur le fait que l’identité arabe de son Église n’a jamais été jusqu’ici un phénomène subi, mais un choix délibéré3. Cette idée-force fut aussi partagée par une autre poignée de théologiens et philosophes arabes contemporains, notamment libanais, qui nous fournissent leurs compréhensions de l’arabité considérée comme une composante culturelle et identitaire essentielle des chrétiens du Machreq arabe. L’arabité chrétienne entre conceptualism H]