Aparté No 2 | Page 76

David Constantin

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Par
où commencer ? Le b . a . -ba de l ’ amateur d ’ art
Plongez . Profitez de chaque occasion pour affiner votre œil face à l ’ art . « Il faut suivre les expositions , les plateformes dédiées , les émissions de type ‘ Entre les lignes ’ sur la MBC , les happenings comme la Isla Social Club et privilégier la presse papier . Les réseaux sociaux restent parfois délicats puisqu ’ on risque de voir le même style d ’ œuvres à cause des algorithmes », dit Charlie .
Agir

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Osez . Rien de mieux qu ’ aller voir ce qui se fait ! « On peut faire un repérage sur les réseaux sociaux , mais cela remplace difficilement l ’ œuvre réelle », poursuit-elle . Pour Gaëlle , qui est aussi photographe professionnelle , rien de tel qu ’ une rencontre en face à face avec l ’ œuvre . « Scroller , c ’ est bien , mais quand on a été au bout de l ’ œuvre , que la photographie est bien imprimée , mise en scène avec un cadre , c ’ est tout autre chose », souligne-t-elle .
Cadrez . Définissez un budget à respecter … ou pas ! « On peut commencer par des posters , des reproductions , des aquarelles ou par des œuvres en petit format , plus abordables », explique Pascal . Pour Gaëlle , il ne faut pas exclure « la folie » du coup de cœur . « La folie est magnifique , elle est importante . Pour un artiste , que quelqu ’ un ait un crush sur son œuvre , c ’ est merveilleux . Et on arrive souvent à s ’ arranger pour faciliter l ’ achat », dit-elle . D ’ autres alternatives pour les budgets restreints : « Pourquoi ne pas profiter d ’ un anniversaire pour demander à vos invités une œuvre offerte en commun ? Ou soutenir un jeune artiste ? », propose Charlie .
Mais malgré ces règles , les trois galeristes s ’ accordent à dire qu ’ investir dans une œuvre est d ’ abord , et avant tout , une histoire d ’ émotion . « Chaque œuvre éveille un ressenti particulier chez une personne donnée . C ’ est dessus qu ’ il faut miser », conclut Pascal .
La photographie , dans l ’ air du temps
La photographie , expression artistique à part entière , gagne en popularité . À Maurice , l ’ engouement est réel – tant pour les locaux que pour les touristes . « L ’ art photographique a beaucoup évolué à Maurice . Auparavant , les photographes s ’ en tenaient à la vision qu ’ ils pensaient que les touristes avaient de l ’ île . Ils la racontent aujourd ’ hui autrement et mettent en avant des thèmes différents , abordés avec plus de liberté créative , de mélancolie et d ’ émotion », explique Gaëlle .
La montée en popularité de prises en noir et blanc , un choix plutôt osé quand on évoque une île reconnue pour la vivacité de ses couleurs , ou des clichés plus personnels , qui plongent directement dans l ’ âme d ’ une île Maurice brute , parle d ’ elle-même . La photographie étant reproductible , elle est donc tirée en édition limitée , devenant plus accessible et abordable . « Chaque œuvre est numérotée à la main ; l ’ amateur rentre donc chez lui avec une œuvre spécifique , pas une photographie industrielle », conclut Gaëlle .
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