Réfléchir
Prenons deux jeunes et minuscules nations, Maurice et Singapour. Toutes deux anciennes colonies britanniques, stratégiquement situées sur les principales routes commerciales, elles partagent bien plus que leur statut d’ île: leur multiculturalisme; un passé de reconstruction économique; et une cuisine de rue qui vaut à elle seule le billet d’ avion. Si les deux pays ont su tirer parti de leur position géographique, en bâtissant leur économie sur le tourisme, la finance et le commerce pour rayonner à l’ international, ils ont pourtant suivi des trajectoires économiques bien distinctes. Surnommée « la cité du lion », Singapour s’ est imposée comme un centre mondial pour les affaires et l’ innovation. Avec ses eaux turquoise et ses paysages luxuriants, Maurice s’ efforce de tracer sa propre voie – pour prouver que le paradis va bien au-delà des apparences.
Passons aux choses sérieuses et parlons chiffres – de ceux qui illustrent le chemin parcouru. La gouvernance et la transparence jouent un rôle clé dans la capacité d’ un pays à attirer les investissements. Maurice a récemment renforcé son engagement en la matière, se hissant à la 56 e place de l’ Indice de perception de la corruption 2024 de Transparency International – une amélioration par rapport à la 57 e place occupée en 2022. Une tendance positive qui n’ est pas passée inaperçue. Pensez au prêt de 240 millions de dollars accordé par la Banque africaine de développement en 2024, ou encore à l’ intérêt croissant des investisseurs malaisiens, singapouriens et thaïlandais pour diverses opportunités dans la fabrication, l’ horticulture et les TIC … Tout cela n’ est pas dû au hasard. Ces investissements stratégiques viennent consolider la position de Maurice en tant que nation tournée vers l’ avenir.
Sur le plan touristique, l’ attrait de l’ île reste indéniable; mais ces derniers temps, c’ est une véritable success story qui se dessine sous le soleil. À la mi-octobre 2024, plus d’ un million de visiteurs avaient déjà posé le pied à Maurice, frôlant les chiffres d’ avant la pandémie. Désormais, une personne sur deux croisée sur l’ île est probablement un touriste, s’ essayant fièrement à son premier « Korek! », tel un local. Et le pays ne compte pas s’ arrêter là. Le défi? Innover tout en préservant ses plages immaculées, ses récifs coralliens et ses beaux flamboyants. L’ île se tourne vers un avenir plus vert, visant le statut de destination verte d’ ici 2030. Imaginez de luxuriants éco-lodges, d’ ambitieuses initiatives de conservation marine, un engagement sérieux en faveur du voyage responsable … Une vision qui n’ est pas sans évoquer les Gardens by the Bay de Singapour – où urbanisme et nature dialoguent en harmonie –, et qui illustrent parfaitement les ambitions écologiques de Maurice.
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