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Dix ans plus tard , l ’ ambition a pris racine . Alors que cette entreprise de femmes , bâtie par des femmes et pour des femmes , peut se vanter d ’ accompagner de grands noms de la mode , de Louise Misha à Lekha et Elpelut , sa fierté est ailleurs . Et pour cause : collaborant avec un réseau d ’ une centaine d ’ artisanes grâce à son programme de développement des compétences , l ’ entreprise parvient à leur verser un salaire équitable ( estimé 50 % plus élevé que le revenu moyen pour un travail similaire en Inde ) tout en garantissant des conditions de travail permettant à chacune d ’ assumer ses responsabilités familiales en parallèle : journées de 6 à 7 heures , congé maternité , possibilité d ’ emmener ses enfants à l ’ atelier …
« En mettant l ’ accent sur l ’ éducation , les opportunités de carrière et l ’ indépendance financière , nous visons à promouvoir la liberté et l ’ égalité des sexes , rendant ainsi la durabilité plus accessible », explique Madhu Vaishnav , fondatrice de Saheli Women .
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Si l ’ égalité hommes-femmes est le premier combat de Saheli Women , il n ’ est pas le seul . L ’ entreprise se veut aussi engagée dans la préservation du patrimoine culturel local , démontrant que la mode peut être une industrie vertueuse . D ’ abord , elle privilégie les pratiques artisanales telles que le tissage à la main , afin de créer des opportunités économiques pour les communautés isolées . Ensuite , elle mise sur le recyclage des tissus pour ne rien perdre : tandis que 50 % de sa production totale utilise des saris de seconde main ( le reste est constitué de matières naturelles ), elle donne une nouvelle vie aux tissus usés et chutes : doublures , échantillonnages , emballages … Son but : ne pas produire de déchets et travailler en harmonie avec la nature .
Convaincue que la mode a le pouvoir d ’ être plus éthique – Madhu Vaishnav est d ’ ailleurs membre du comité consultatif du réseau UN Conscious Fashion & Lifestyle –, Saheli Women s ’ engage enfin en faveur d ’ un système de mode conscient , partageant les noms et les histoires de ses artisanes pour reconnecter les consommateurs à la valeur de l ’ habillement . Face aux Shein et autres Temu , on en redemande .
Faire des pratiques éthiques un moteur de croissance : c ’ est donc bien possible . Un principe qui fait encore trop défaut à notre économie … Maurice , pourtant dotée de ressources , d ’ imagination et de créativité , a toutes les forces pour reproduire ce modèle . Quand sauterat-on le pas ?
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Lorsque les femmes ont accès au travail , les sociétés prospèrent , les économies se renforcent et deviennent plus équitables . |
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