ANNONCE ORTHODOXE No 30 | Page 12

La Grande Litanie finit, comme la plupart des litanies, par une évocation du témoignage de la Mère de Dieu et des Saints. À la lumière de ces puissants témoins, les fidèles sont chargés à offrir leur vie à Jésus Christ notre Seigneur :

"Faisons mémoire de notre Dame, la toute sainte, immaculée, bénie par dessus tout et glorieuse Mère de Dieu et toujours vierge Marie, ainsi que de tous les saints, et confions-nous, nous-mêmes, les uns les autres et toute notre vie au Christ Dieu."

Avec l'aide et l'intercession de la Mère de Dieu, dans l'unité de la foi, nous nous confions à Dieu. Nous ne demandons pas seulement d'être défendus, protégés par Dieu: nous faisons de Dieu même notre vie. Nous ne nous confions pas seulement nous-mêmes, mais ensemble, "les uns les autres", c'est-à-dire en église.

Le prêtre fait alors la prière conclusive.

Les antiennes

Suivent trois antiennes (antiphon), différentes selon le jour et en fonction de la juridiction. Les deux premières antiennes sont suivies par une brève litanie et une prière. Lors de la Divine Liturgie de St Jean Chrysostome, le dimanche, la troisième antienne chante les Béatitudes.

Petite Entrée

La troisième antienne, le chant des Béatitudes, est suivie par la Petite Entrée. Après trois métanies, le diacre et le prêtre, portant l'Evangéliaire, contournent l'autel par la droite et sortent par la porte nord (à gauche) du sanctuaire, précédés de cierges allumés. Ils s'avancent jusque devant les portes saintes et se tiennent la tête inclinée. Le diacre invite alors le prêtre à dire la prière de l'entrée.

Comme la Grande Entrée avec les Saints Dons (cf. ci-dessous), la Petite Entrée symbolise l'apparition du Christ dans le monde. Lors de la Petite Entrée, l’Évangéliaire tenu par le diacre ou le prêtre figure le Christ et le début de son ministère public.

Comme la Grande Entrée avec les Saints Dons (cf. ci-dessous), la Petite Entrée symbolise l'apparition du Christ dans le monde. Lors de la Petite Entrée, l’Évangéliaire tenu par le diacre ou le prêtre figure le Christ et le début de son ministère public.

Alexandre Schmemann[4] insiste sur le fait que l'interprétation symbolique de la Divine Liturgie ne doit pas nous amener à y voir une "figuration", en opposant cette figuration au réel. Le Christ est la Parole de Dieu présente par l'Evangile, et c'est à sa présence réelle qu'il faut s'éveiller pendant la Liturgie. La Liturgie n'est donc pas quelque chose dont il faudrait comprendre intellectuellement les symboles, mais une expérience vivante par la communion dans l'Esprit Saint.

C'est par cette petite entrée que commençait auparavant la Divine Liturgie : il s'agit du début d'une montée, d'une entrée, d'une élévation des fidèles dans le Royaume de Dieu, non seulement comme siècle à venir, mais comme réalité déjà présente, se révélant à nous par la Divine Liturgie. Il s'agit d'entrer en présence de Dieu, de se tenir devant Lui et d'être sanctifié par sa Présence.

Le Choeur chante alors: «Venez, adorons et prosternons-nous devant le Christ ! Sauve-nous, ô Fils de Dieu, nous Te chantons : Alléluia! ». L’appellation « Fils de Dieu » est en général suivie par la formule ajoutée: « qui es ressuscité des morts » le dimanche ou « merveilleux dans Tes saints » les jours ordinaires.

Tropaires du jour, kontakion

Suivent les tropaires et les kontakia de la journée, de la période liturgique et de l’église. Étant pleinement entrés, liturgiquement, dans l’église et réunis autour de la Parole de Dieu, l’assemblée chante l’hymne du Trisagion à la Sainte Trinité : «Saint Dieu, Saint Fort, Saint Immortel, aie pitié de nous ! » Ce cantique céleste atteste que le Ciel et la terre sont réconciliés et que nous nous élevons au Ciel en participant à la Liturgie.

Lectures

La proclamation des Écritures est annoncée par le prokimenon, un psaume ou le refrain d’un cantique chanté en style responsorial. Puis, un lecteur proclame la lecture apostolique de l’une des Épîtres ou des Actes des Apôtres. Cette lecture devrait être chantée, mais, par oikonomia, en fonction des conditions locales, elle peut aussi être tout simplement lue à haute voix (dans certaines traditions, le lecteur commence à entonner la lecture apostolique à voix très basse et continue d’une voix de plus en plus haute : c’est une forme d’évocation de la manière dont l’Église des premiers siècles est remontée des catacombes). Un triple alléluia est chanté, en lui ajoutant des vers, comme pour le prokimenon. Cet Alléluia annonce la lecture de l’Évangile : c'est un chant de joie né de la présence de Dieu.

Le prêtre invite les fidèles à être attentifs : "Sagesse ! Debout ! Ecoutons le Saint Evangile ! Paix à tous !" Il indique ainsi l'attitude convenable pour recevoir la Parole de Dieu : par l'attitude corporelle (debout), par l'attention de l'esprit et la paix du coeur. Cette paix est la présence du Christ dans notre coeur, c'est Lui qu'il s'agit d'accueillir en écoutant l'Evangile. Il répète de nouveau ""Soyons attentif", afin de nous inviter à lutter contre la distraction des pensées (de même que le terme "debout" peut signifier : soyez prêts à lutter, soyez vigilants). Après quoi celui-là (ou le diacre) entonne le passage de l’Évangile.

Après l’Évangile, le prêtre fera le plus souvent une homélie, un sermon sur l’Écriture, la saison, sur la fête ou commémoration du jour. L’homélie peut être prononcée aussi après la Communion ou même après la conclusion de la Liturgie.

Liturgie de la Supplication Fervente

Le service continue avec la Litanie de la Supplication Fervente, signalée par la triple répétition, marque d’insistance, du «Seigneur, prends pitié! » ou "Kyrie Eleison". Cette prière intercède principalement pour le clergé, ceux qui servent l'Etat et le peuple. Certains jours, celle-ci est suivie par la Litanie pour les morts.

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