Annonce Orthodoxe 33 | Page 8

DIVINE LITURGIE ORTHODOXE

L'Anaphore (grec ancien : ἀναφορά, anaphora, « reprise », « chose présentée, rapportée », d'où le sens dérivé « offrande ») est dans les Églises d'Orient — églises orthodoxes et églises catholiques de rite byzantin — le moment le plus important de la Divine Liturgie : la prière eucharistique, précédée des rites de préparation des Saints Dons.

Après le credo, le prêtre commence l’Anaphore, la grande prière eucharistique sur les Dons. Les deux principales anaphores en usage dans l’Église Orthodoxe sont celle de St. Jean Chrysostome et celle de St. Basile le Grand. Dans ces deux Liturgies, l'Anaphore commence par l'invitation du prêtre : "Tenons-nous bien ! Tenons-nous avec crainte ! Soyons attentif à offrir en paix la sainte oblation !" A quoi les fidèles répondent : "L'offrande de paix, le sacrifice de louange", rappelant ainsi que l'on ne doit pas se présenter à l'autel sans s'être réconcilié avec son prochain, sans être en paix, selon la parole évangélique : "Je veux la miséricorde et non le sacrifice" (Matthieu, 9:13 cf. aussi le psaume 50).

Après une bénédiction ("Que la grâce de notre Seigneur..."), suit l'ecphonèse : "élevons nos coeurs !" Car "l'Eucharistie ne s'accomplit pas sur la terre, mais au ciel"Ce Ciel est au-dedans de nous. "Si nous pouvons "tenir en-haut notre coeur", c'est que cet en-haut, ce ciel se trouve en nous et parmi nous (...)." C'est une élévation de ce qui est terrestre comme retour à notre patrie originelle. "Voilà pourquoi l'exhortation : "Elevons nos coeurs" résonne-t-elle comme un dernier et solennel avertissement. "Craignons de rester sur terre" (St Jean Chrysostome). Libre à nous de rester en bas, de demeurer insensible à l'essor vers le haut, de ne pas assumer cette montée effectivement difficile. Mais celui qui reste à terre ne prend pas place à l'Eucharistie céleste. Notre présence même y devient alors notre condamnation."[9] Il s'agit de s'interroger face à ce dernier appel : notre coeur est-il tourner vers le Seigneur, vers le seul nécessaire ? "La où est ton trésor, là aussi sera ton coeur" (Matthieu, VI, 21).

montée effectivement difficile. Mais celui qui reste à terre ne prend pas place à l'Eucharistie céleste. Notre présence même y devient alors notre condamnation."Il s'agit de s'interroger face à ce dernier appel : notre coeur est-il tourner vers le Seigneur, vers le seul nécessaire ? "La où est ton trésor, là aussi sera ton coeur" (Matthieu, VI, 21).

La prière qui suit est une action de grâce. En rendant grâce à Dieu, elle révèle la place de l'homme comme objet d'un amour infini de Dieu : "c'est Toi qui, du non être, nous as amenés à l'existence. Tu nous as révélé après notre chute, et tu n'as cessé de tout faire pour nous ramener au ciel et nous faire le don de ton Royaume à venir." Cette prière nous rappelle que l'état de péché dans lequel nous sommes n'est pas notre état normal (nous sommes tombés), que nous n'y sommes pas destinés, qu'il ne faut pas s'y arrêter (cf. psaume 1) et que nous sommes appelés à entrer dans le Royaume de Dieu. "Le péché est une déchéance de l'homme non seulement par rapport à Dieu mais aussi par rapport à lui-même, à sa vraie nature, à la dignité de l'élection à laquelle Dieu nous a destinés.

Nous faisons alors mémoire de la Sainte Cène. Cette commémoration de la Sainte Cène n'est pas seulement une référence à l'institution du sacrement, comme à un acte passé, comme cause lointaine. C'est l'institution de l'Eglise elle-même qui est commémorée et le sacrement est son actualisation

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