ACTES FIAPA | Page 23

d ’ identification des gens qui étaient sur la promenade car il y en a qui n ’ étaient absolument pas reconnaissables . Il y a donc eu les équipes des légistes , les équipes de la police , les équipes nationales d ’ aide aux victimes , des travailleurs sociaux , il y a eu des équipes , car il y avait des personnes qui ont tout perdu , des touristes , qui ne savent pas où aller … Dans tous les ordres , il fallait pouvoir accueillir ces gens . Depuis , on a fait une Maison d ’ Aide aux Victimes . Il a fallu un lieu unique , facilement repérable par tous . Vous aviez des personnes qui venaient uniquement pleurer . Il y avait des équipes avec les psychiatres qui étaient là pendant un mois ou deux , pour réceptionner n ’ importe quel citoyen qui pouvait craquer . En général , c ’ était malheureusement des gens très proches des victimes qui disaient « j ’ aurais pu y être » et puis , par chance elles n ’ y étaient pas . Et quand vous avez 87 personnes avec des familles , vous avez toute la population qui connaissait forcément telle ou telle personne . Ensuite , bien sûr , il y a eu une mobilisation de l ’ équipe sociale . Comme on l ’ a fait pour le Var , comme on l ’ a fait pour les différents sinistres , on a mis à disposition des équipes . On manque de personnes professionnelles puisqu ’ elles peuvent être elles-mêmes impactées .
Donc on a mis à disposition des travailleurs sociaux , et parfois du personnel de secrétariat tout simplement , dans le Var quand ils en ont eu besoin , pour écouter les victimes , pour aider à faire le recensement , les aider à faire leurs premières démarches , et bien sûr , pour Nice , on en avait détaché complétement à la Maison des Victimes . Donc on peut apporter un renfort en personnel .
Ensuite , bien sûr , on a eu l ’ instruction des dossiers . Je vous le redis , c ’ est quelque chose de fondamental , à ne pas négliger . Le nom , les caractéristiques , tous les détails sont bons .
Ce sont des choses que l ’ on peut travailler , avant justement . Au CCAS , on a fait un livret , vous le retrouverez sur notre site internet : Comportement des CCAS en cas de sinistre . Mais je pense que cela doit être beaucoup plus complété , cela peut être un des volets . Il faut qu ’ on ait une conduite à tenir de base .
Ensuite , vous avez les gens qui veulent donner , qui veulent aider . Alors , on le sait quand il y a un certain nombre de sinistres , tout le monde apporte ses vêtements , même parfois des vêtements neufs d ’ ailleurs , de très bonne qualité . Mais tout le monde croule sous les vêtements . On ne sait pas où les mettre , il faut les trier , etc . Vous avez des associations dédiées à ça . Donc je crois qu ’ il faut renvoyer sur les associations qui traitent , c ’ est la première chose . Par contre , après , il peut y avoir besoin de financements . Et on a été solidaire bien sûr de ce drame de Saint-Martin et de la Martinique , on a été solidaire même de ce qui s ’ était passé au Japon . Donc , il y a eu une récolte d ’ argent . Les obstacles sont parfois très administratifs et très juridiques . Ce sera un volet à mettre en place , il faut bousculer les choses parce que ce n ’ est pas dans la norme . Le CCAS s ’ occupe des personnes de sa commune mais ne s ’ occupe pas des personnes du monde entier qui pouvaient s ’ être retrouvées sur la Promenade , donc il a fallu déroger . Il y a tous ces obstacles qu ’ il faudra signaler .
Ensuite , vient cette distribution d ’ argent . On a récolté presque 300 000 euros . On l ’ a traité comme une Commission permanente pour donner des aides de premières urgences aux personnes qui étaient directement victimes ou familles de victimes , après il y a les indemnisations qui arrivent . On a mis un certain nombre de critères . Ce sont des aides qui , au départ , étaient de 500 euros , puis on est passé à 1000 euros , avant de faire 2 fois 1000 euros . Donc c ’ était vraiment pour permettre le paiement d ’ un loyer , permettre de payer des factures , des transports .
Cela a été reversé aux 38 % qui avaient perdu leur emploi , au 38 % pour qui la vie quotidienne était devenue invivable , aux 12 % qui avaient un problème de santé grave , aux 9 % pour aider à des relogements , aux 2 % pour le transport . Et puis cela pouvait être aussi de l ’ hôtellerie pour des gens qui venaient rejoindre quelqu ’ un . Cela a duré 18 mois , et on est à 3 ans aujourd ’ hui . Et 3 ans après , quand on parle de l ’ incidence , il y a l ’ immédiateté , la réactivité , l ’ organisation qui doit être instantanée . Tout cela doit être programmé avant , pour que l ’ on sache comment faire . Ensuite , vous avez le suivi qui dure facilement deux ans , de gens qui ont besoin d ’ être accompagnés dans les soins ou dans la réorganisation familiale .
Pour parler des personnes seniors , vous n ’ avez pas de personnes très âgées qui étaient sur la Promenade parce qu ’ elles prennent soin d ’ elles et évitent d ’ être bousculées . Mais vous aviez beaucoup de grands-parents . Je vous ai donné la représentation des chiffres au début . Ces grands- parents sont impactés après l ’ événement , car c ’ est eux qui ont récupéré parfois les petitsenfants des parents décédés , ou qui ont été soutien de leurs filles ou de leurs fils qui avaient perdu leurs conjoints et qui avaient les enfants , ou tout simplement qui ont perdu leurs maris ou leurs femmes . Donc parfois , ils sont très impactés directement et parfois un peu plus indirectement
23