ACTES FIAPA | Page 50

REMARQUES ET QUESTIONS :
OLIVIER DRUNAT
Merci Christophe Choquet pour ton exposé qui est clair . Il n ’ y a peut-être rien mais tu as dit beaucoup de choses . Je trouvais ça intéressant . Juste pour information , les psychologues de l ’ hôpital Bretonneau participent au Plan Blanc , en tout cas participent au soutien en cas d ’ attentats et autres , donc ils ont une spécificité gériatrique . Ils peuvent apporter quelque chose d ’ intéressant . Des questions ?
ALBERT EVRARD
Je viens de l ’ Université de Namur en Belgique . Je suis juriste mais j ’ ai beaucoup d ’ intérêt pour ce que vous dites . Simplement en termes d ’ idées , vous avez mentionné la similarité , ou en tout cas les rapprochements à faire entre ce qui se fait en temps de guerre et en temps de paix . La question qui se pose , évidemment ici , est en temps de paix . Les Conventions internationales sur le droit de la guerre c ’ est-à-dire sur la manière dont les États font la guerre depuis le milieu du XIXème siècle et même encore un peu avant , mentionnent des catégories protégées . Parmi les catégories protégées , vous avez les femmes , les enfants , les journalistes dans les dernières Conventions , et les personnes âgées . Cela veut dire qu ’ on ne peut pas faire n ’ importe quoi en tant de guerre , et que cela implique également des formes de prise en charge quand il y a des victimes . Mais voilà , il y a là probablement une source d ’ idées à trouver . Vous avez aussi une réflexion que vous pouvez localiser au Comité Internationale de la Croix-Rouge . Vous trouverez sur le site notamment un article qui a été écrit en 1991 / 1992 par Madame Françoise Krill sur la personne âgée dans les situations de conflits armés . C ’ est peut-être une source d ’ inspiration .
CHRISTOPHE CHOQUET
Je vais répondre à votre remarque . Effectivement , les personnes femmes , femmes enceinte , journalistes je ne sais pas , enfants et personnes âgées sont des populations à protéger . Mais aujourd ’ hui , alors je ne parlerais qu ’ en France , le risque d ’ une catastrophe est plus liée sur un élément aigu donc non prévisible , soit une catastrophe industrielle type AZF , soit à un problème social , un trouble social ou un attentat . Malheureusement , je ne pense pas que cela réponde aux spécificités des personnes âgées dans le sens où elles seront lésées malgré tout . Encore une fois , je me base aussi sur des référentiels , qu ’ ils soient militaires , et je n ’ ai pas trouvé , peut-être que cela existe , de propositions , de recommandations , de règles , dans la prise en charge préhospitalière . Bien sûr on va tenir compte des antécédents , on va parler de personne valide ou non valide , mais on ne va pas parler de personne âgée . Et encore une fois , la personne âgée n ’ est pas forcément non valide , elle peut être valide . Donc aujourd ’ hui , à ma connaissance , il n ’ y a pas de règles pour dire qu ’ une personne âgée valide serait prioritaire dans l ’ évacuation . Dans tous les cas , cela va être une approche individuelle sur le terrain en fonction de la sensibilité de tel ou tel intervenant , mais cela ne va pas être une règle ou une recommandation mise en place . Et en ce qui concerne l ’ organisation de l ’ hôpital , c ’ est la même chose . Bien sûr , il y a des signaux d ’ alerte sur la personne âgée , et surtout l ’ hiver et l ’ été , mais c ’ est tout . Il n ’ y a pas dans les référentiels , notamment dans l ’ organisation que je vous ai présentée dans les textes du Ministère de la Santé , de paragraphe spécifique où sont abordées les questions que j ’ ai soulevé . Donc bien évidemment , on ne remet pas en cause le fait que la personne âgée soit une population prioritaire . C ’ est qu ’ en pratique , en termes de règles , de règlements , de référentiels , d ’ indicateurs , ou de recommandations , il n ’ y a rien . Je pense qu ’ il y a des choses à écrire . Évidemment , cette question a été probablement soulevée par beaucoup d ’ auteurs dans le monde , mais il faudrait que maintenant elle s ’ impose aux acteurs de santé . Et il y a un tout petit différentiel entre ce que les gens ont écrit et les référentiels qui s ’ imposeraient par le Ministère de la Santé ou par les tutelles à l ’ ensemble des soignants . Je pense que c ’ est là où l ’ effort doit être fait .
OLIVIER DRUNAT
Remarques , questions ? Il y a des hôpitaux qui ont mis en place des structures particulières en hiver pour les sujets âgés comme en pédiatrie pour les bronchiolites ? Ce sont des choses intéressantes .
CHRISTOPHE CHOQUET
Je vais vous faire ma partie cathartique de l ’ urgentiste que personne n ’ aime dans l ’ hôpital . Encore une fois , on est là pour dire les choses . Le problème est qu ’ il y a une vraie différence d ’ approche entre l ’ enfant dans un hôpital pédiatrique et la personne âgée dans un hôpital d ’ adulte . L ’ enfant c ’ est le patient de l ’ hôpital . Mettre un enfant qui relève d ’ une spécialité de gastro-entérologie ou de pneumologie dans un service de pédiatrie ou de neurologie par exemple
50