........................................................................................................PRIX SPECIAL
D.M. : Vos films sont tout de même très durs. Le monde de Rosetta, du Fils ou de Bruno
pourrait finir en catastrophe totale. Un monde très dur, très noir…mais à la fin il y a une
lueur d’espoir, une larme, une réconciliation, un avenir possible. Pour vous, les relations
humaines sont-elles plus fortes que toute la noirceur du monde ?
L. et JP. : Dans les situations difficiles l’homme se révèle tel qu’on s’y attend et nous nous
comportons de manière terrible pour survivre ; en même temps nous sommes capables
de gestes surprenants, tellement surprenants qu’on peut les attribuer à la Grâce et pas à
l’homme et on se dit « c’est pas possible qu’il ait pu faire ça ».
D.M. : La Grâce, c’est un terme religieux…
L. et JP. : Oui et c’est pour cela que je l’emploie car ça nous surprend tellement cette grâce,
ce « c’est pas possible qu’il ait pu faire ça » Avec mon frère on aime raconter des histoires
où des hommes, des femmes dans des situations difficiles, à un moment donné, trouvent
un geste humain.
D.M. : Que cherchez-vous à dire, à transmettre à travers vos films ?
L. et JP. : Il est important que pendant le film, ou en sortant du film, le spectateur ait,
même un bref instant, une autre image de lui qui peut alors l’interpeller et lui faire voir
d’autres possibilités que celles qu’il a vécues jusque là. On espère que le spectateur dans
la salle obscure va être incité à un changement.
D.M. : Oui et cela entre dans nos critères.
L. et JP. : En même temps on est toujours le même mais il s’est passé quelque chose, une
sorte d’expérience.
“Continuez à faire partie de ces gens qui aiment le cinéma,
soyez des relais auprès du public”
D.M. : Qu’aimeriez-vous dire à des cinéphiles chrétiens qui sont jurés dans les festivals
ou qui animent des groupes ?
L. et JP. : Continuez à faire partie de ces gens qui aiment le cinéma, soyez des relais
auprès du public pour leur faire rencontrer des films qu’ils ne verraient pas dans les
circuits habituels. On a besoin de gens qui ouvrent d’autres possibilités. Continuez
à faire partie de ceux-là et à montrer les films dans les communautés, les écoles, les
ciné-clubs etc…
JURY ŒCUMENIQUE.......................................................................................... 11