FABIEN CAILLER
a 100ème édition de l'une des trois plus grandes courses de trot au monde a rendu son verdict. L'Hambletonian, temple de la précocité et de la vitesse made in USA , a sacré samedi dernier Nordic Catcher (Six Pack). Pour sa 100ème édition, la course mythique de Meadowlands avec vue sur les gratte-ciel de New York a ainsi joué une nouvelle partition de son fameux "rêve américain". La victoire revient à un émigré européen, venu exercer ses talents aux États-Unis il y a une douzaine d'année, et déjà vainqueur de la course pour la troisième fois : Åke Svanstedt. Pour décrocher le demi-million de dollars promis au vainqueur, avant les ponts d'or de l'étalonnage qui ne saurait tarder (dès l'an prochain potentiellement), le Suédois sexagénaire a su oser, prendre un risque : il présentait son jeune cheval déferré des quatre pieds pour la première fois. Une décision mûrement réfléchie puisque prise, à l'écouter dans le cercle des vainqueurs, il y a un an et demi ! Oui, vous avez bien lu, il y a dix-huit mois, quand Nordic Catcher n'était qu'un yearling, mais attelé et déjà prêt à trotter sur un bon pied comme "cela se fait ici" nous avait expliqué Nancy Takter il y a deux ans dans le cadre des ventes de Lexington. À l'américaine en somme. Résultat, ce poulain aux pieds nus a établi le nouveau record de l'épreuve en 1:50 temps total soit 1'08''4 en réduction kilométrique ! Doublement historique puisqu'il est aussi devenu le premier poulain né en Suède vainqueur de l'Hambletonian. Enfin, pour couronner le tout, Nordic Catcher est le fruit d'un mariage de sangs : le standarbred par son père et l'ambleur par sa mère, " histoire de tenter quelque chose " dira comme incrédule son éleveur. Un croisement sur lequel nous reviendrons plus en détails dans notre édition de la semaine prochaine avec un article dédié. Et en plein été, cette actualité se connecte assez naturellement avec la nôtre en France. Les jeunes pousses de 2ans fleurissent et suscitent à la fois enthousiasme et espoirs chez les professionnels comme chez une partie des fans des courses au trot. Car si la force de la spécialité est de faire vieillir ses coursiers, aussi bien au profit de leurs entourages que des parieurs (les clients de la filière avec les propriétaires/éleveurs), l'attractivité pour les jeunes chevaux semble toujours plus répandue. Par pragmatisme économique sans doute, mais également par goût. Les étoiles dans les yeux de Patrick Desprez quand il parle de Nuage de Beaucamps (Gallius) en est une preuve. Le festival de Philippe Allaire dans la génération en est une autre : tous ses partants chez les 'N' ont soit gagné, soit fini 2ème depuis le lancement des courses de cette promotion ! Prodigieux. L'homme du Haras de Bouttemont s'il ne cache pas sa lassitude du quotidien hippique, semble en revanche comme revivifié quand il s'agit de parler de ses 2ans mais aussi du nouveau challenge qu'il s'est fixé : remporter l'International Trot avec son champion Hohneck (Royal Dream). Où ça ? À New York, États-Unis.
©PhotoMikeLisa
24H LE MAG - VOTRE SUPPLEMENT DU WEEKEND
Åke Svanstedt a frapper un grand coup samedi dernier en remportant, au sulky de Nordic Catcher (Six Pack) le 100ème Hambletonian, son 3ème à titre personnel. Triomphe pour le jumelage Suède/ États-Unis, pour un mariage de sangs standardbred/ambleur, pour l'audace avec un jeune trotteur déferré des quatre pieds. Le record de la course à la clé.
© E. Fossard
Scène de vente au Bois Roussel
Après l’Association des Eleveurs du Centre-Est (AETCE) à Vichy (le 29 août) et Arqana Trot à Deauville (du 2 au 5 septembre), nous continuons notre série avec la Vente des Rouges Terres organisée par Auctav, le 1er septembre, au Haras de Bois Roussel. Cette année, cette vente a été dédoublée avec un premier volet qui s’est tenu au printemps et donc le second que nous présente Arnaud Angéliaume, le Directeur Général de l’organisme de vente présidé par Louis Baudron.
Pouvez-vous justement rappeler les raisons à l’origine de ce nouveau découpage ? Ce découpage est logique. Vendre des chevaux, c’est très bien. Mais encore faut-il les proposer à des périodes intéressantes. Il était logique de proposer au printemps des profils de chevaux prêts à courir pour la saison estivale plutôt qu’au mois de septembre, sachant que la saison provinciale se termine à ce moment-là et qu’à partir du 15 septembre c’est le trou noir pour la petite province. Il était logique de s’adapter au marché. Je pense qu’un propriétaire est plus en phase d’acheter un cheval prêt à faire la saison et pouvoir l’amortir rapidement. On imagine bien pour un client qu’acheter après l’été un cheval qui va hiverner rapidement est moins "sexy ". Ce séquençage est donc tout simplement logique.
24h au trot.- "Quid" du catalogue 2025, dans ses grandes lignes, par rapport à ceux des exercices précédents en sachant qu’a été créée cette année la vente Rouges Terres de Printemps ? Arnaud Angéliaume.- On est dans la continuité de cette vente de printemps. Mécaniquement, elle nous enlève un peu de volume mais sans le moindre regret. Nous avons en effet mieux servi nos vendeurs et nos acheteurs avec ce nouveau découpage de façon à proposer au printemps des chevaux pour faire la saison estivale. Logiquement avec ce second volet, nous avons plus de matière sur les jeunes chevaux, lesquels sont l’un des marqueurs habituels de cette Vente des Rouges Terres. Je trouve que ce découpage est vraiment bénéfique.
Dans ce contexte, comment s’est élaboré le catalogue de cette vente ? Le schéma de la Vente des Rouges Terres est défini depuis de nombreuses années maintenant. Il s’est juste vu allégé des chevaux que l’on a proposés en avril où ils étaient mieux dans cette vente. On a un panel très ouvert avec une centaine de lots. Comme je le disais, les jeunes chevaux sont nombreux
Informations pratiques :
■ Lundi 1er septembre au Haras de Bois Roussel
■ Débuts des enchères à 14 heures
■ 103 lots
� � �■ Catalogue à retrouver par ICI
car ils ne peuvent pas par définition se vendre plus tôt. On a vraiment cette volonté de s’adapter au marché. On vendra toujours des qualifiés inédits mais, pour les valoriser au mieux, et les vendeurs l’ont bien compris, il faut ramener un grade de plus de confiance dans le produit. Là, on est sur des qualifications qui sont récentes. Beaucoup de poulains et pouliches du catalogue vont avoir débuté d’ici le jour de la vente. Pour les acheteurs potentiels, c’est un confort d’avoir un poulain qui a débuté même en province. Sans pour autant aller chercher une victoire à tout prix, il est intéressant de pouvoir juger son comportement. C’est un élément supplémentaire très apprécié. On s’adapte à la demande des acheteurs et au marché, c’est la moindre des choses.
Arnaud Angéliaume © E. Fossard
Le socle de vendeurs est-il identique aux années précédentes ? Historiquement, la Vente des Rouges Terres est constituée des chevaux de Louis (Baudron) et de sa famille, à savoir le haras de Fresneau de Jean-Philippe Dubois, le haras de la Ferme de son frère Jean et le haras de la Beauvoisinière de Jean-Pierre Dubois. On les retrouve bien sûr au catalogue cette année. En parallèle, ce dernier est ouvert aux vendeurs extérieurs comme pour cette vente avec l’élevage du Pont, Hunter Valley, le haras des Actarus (N.D.L .R. : avec le 2 ans qualifié Nazario Dry par Face Time Bourbon un frère de Juninho Dry et Lisbonne Dry - lot 48), Hervé Lamy, l’Écurie Léomy, Léo Abrivard, l’Écurie Quercus, l’Écurie Winner, qui met une part de Booster Winner , etc. Au printemps, nous avions déjà une autre clientèle qui nous avait suivis, comme Pierre Belloche et Jean-Philippe Raffegeau par exemple.
La fin d’activité de l’élevage du Pont Les six yearlings de cette Vente des Rouges Terres proviennent de l'Élevage du Pont dans le cadre plus global de la fin d'activité de l'élevage de Jean-Yves Rayon dans un mouvement initié voilà déjà plusieurs mois. Parmi ces yearlings, citons le lot 78, Odessa du Pont par Dijon et la gagnante de Groupe 2 sous la selle Gaia du Pont (Memphis du Rib) dont elle est le deuxième produit. Au total, ce sont 14 lots que présente l’Élevage du Pont avec un foal et des poulinières parmi lesquelles Coccinelle du Pont (Niky), une soeur utérine de Davidson du Pont (Pacha du Pont) présentée pleine de Hussard du Landret .
� � �Qu’en est-il au niveau des pedigrees et des performances ? L’offre et la demande sont-elles a priori en phase ? Nous avons un catalogue qui tient la route, aussi bien en ce qui concerne les pedigrees que les performances. On peut par exemple citer le propre frère de Message Personnel ( Royal Dream ), qui est le vrai cheval en devenir chez Jean-Philippe Dubois (N.D.L .R. : lot 52, Nougayork , qualifié en 1’18’’ au Mans le 27 juin). On a une sélection de poulains qui se sont qualifiés haut la main. Par ailleurs, on a pu remarquer lors de notre vente de printemps, une nouvelle vague d’acheteurs, ce qui fait plaisir à voir. On a vu de jeunes entraîneurs qui performent se mettre à investir. On espère que cette tendance va se poursuivre. Ils ont été très actifs au mois d’avril, ce qui veut dire que l’offre proposée répondait à leurs attentes. Si, comme dans d’autres secteurs, on a perdu des acheteurs, l’essentiel est d’en regagner. C’est très important d’avoir le dynamisme qu’apporte de jeunes professionnels, car on a toujours besoin que le panel clients se renouvelle. Dans ce domaine, on a besoin de courtiers actifs. Certains font un travail remarquable pour aller chercher de nouveaux clients qui vont investir dans des poulains intéressants. On sait très bien aujourd’hui que beaucoup d’acheteurs au lieu d’investir dans un seul cheval à un tarif important préfèrent séquencer leurs achats et diviser le risque. C’est vraiment le travail des courtiers.
Quelle ambiance commerciale et économique pressentie, en regard d’un contexte fragile quant à celle des courses et des enjeux ? Disons que c’est assez difficile de présager ce qui va se passer et quels seront les résultats des ventes. J’ai lu dans vos colonnes que Hugues Rousseau était optimiste pour les ventes de yearlings. Depuis le début de l’année, je ne trouve pas que le commerce des chevaux soit morose en soi. Depuis le printemps, la dynamique ne me semble pas mauvaise même. Depuis que je travaille dans le domaine des ventes, même quand les chiffres du PMU étaient satisfaisants, il y avait toujours de l’inquiétude. Cette année, les chiffres des enjeux ne sont pas bons et le PMU comme les sociétés-mères vont devoir s’adapter, mais c’est propre à toutes les économies. Mon expérience dans toutes les disciplines y compris à l’international me fait dire que nous avons en France un schéma qui est supérieur et de loin. Il faut faire confiance à nos responsables. Jean-Pierre Dubois a évoqué dans le dernier numéro de Galorama qu’au PMU il faudrait qu’il y ait des gens qui connaissent bien le jeu, des grands joueurs. C’est une réaction pertinente. J’ai le sentiment qu’il y a des pistes de réflexion qui semblent logiques.
LE CATALOGUE DE LA VENTE ROUGES TERRES À RETROUVER EN CLIQUANT ICI
�© P. Lefaucheux/PC
Jour de ventes au Haras de Bois Roussel
©Scoopdyga /PierreCostabadie
Dimanche dernier, pour son premier partant, il a remporté sa première course ! Tous les professionnels des courses vous le diront : c'est le pire des débuts pour un jeune propriétaire qui peut alors croire que tout est facile et que l'avenir s'annonce prolifique. C'est vrai...sauf pour les exceptions. Et Julien Fébreau pourrait certainement en être une. Le commentateur-vedette de la Formule 1 sur Canal+ a en effet su prendre le temps pour comprendre notre univers afin de mieux le vivre. Avec enthousiasme, humilité et simplicité, il a accepté de nous conter son histoire de propriétaire, intimement liée à sa personnalité, ses valeurs, son parcours. Il a monté le son et n'a pas manqué son rendez-vous au premier virage. C'est l'histoire d'un passionné, une histoire d'amitié aussi, et l'histoire d'un coup de coeur.
d'ailleurs beaucoup fait rire le patron de la firme Pirelli, Mario Isola, quand je lui ai envoyé un WhatsApp en lui disant « je te présente Pirelli » (rires). Depuis de nombreuses années, grâce à ma soeur, j'ai repris énormément de plaisir au contact des chevaux sans même parler de monter à cheval. J'aime énormément, voilà pour l'aspect plus familial et personnel.
Et concernant l'aspect courses ? Pour ce qui est du trot, j'ai eu la chance il y a quatre ans maintenant, d'être gentiment convié à une soirée des propriétaires à Vincennes. C'est la première fois que je me rendais sur un hippodrome et donc on m'a dit si ça vous dit de venir passer une soirée, de découvrir un peu l'univers du trot, soyez le bienvenu. Donc je suis allé à Vincennes et j'ai passé une excellente soirée. J'ai apprécié d'aller au contact de l'animal et puis de rencontrer ces gens qui représentent le haut niveau du trot, que ce soit des entraîneurs, des propriétaires, des jockeys, et puis de voir des animaux d'une beauté absolue. Le tout dans un endroit très spécial mais je me suis tout de suite bien senti en termes d'atmosphère, je me sentais très bien à Vincennes et j'ai fait la connaissance de Marine Costabadie. Comment ne pas s'entendre avec Marine ? Le contact est tout de suite très bien passé, on a échangé sur plein de sujets et elle a commencé à m'expliquer cet univers du trot auquel j'ai vraiment adhéré. Ensuite je suis revenu quelques mois plus tard pour le Prix d'Amérique, et évidemment c'est une émotion là aussi très spéciale : j'ai passé une journée merveilleuse, il s'agissait d'une deuxième étape. La troisième étape fut d'aller, avant le Prix d'Amérique suivant, visiter les écuries de Sébastien Guarato, alors en pleine préparation de Face Time Bourbon , qui malheureusement a dû déclarer forfait avant la grande échéance.
quand remonte votre premier contact avec les chevaux ? Quand j'étais enfant, j'allais au centre équestre près de chez moi. Et en toute franchise, j'allais au calvaire parce que je ne sais pas pourquoi, j'avais très peur des chevaux. Je ne vais pas pointer du doigt le Poney Club dans lequel j'étais, mais la pédagogie un petit peu rugueuse et très directe ne devait pas trop me convenir. Je pense que je serais tombé sur quelqu'un qui m'aurait rassuré et qui aurait pris le temps, ça se serait sans doute mieux passé, j'étais franchement paniqué. C'est mon premier rapport aux chevaux, qu’on peut qualifier de « pas terrible ». Et puis heureusement, quelques années plus tard, j'ai eu l'occasion de refaire du cheval et des balades et encore aujourd'hui, j'ai eu l'occasion de faire du cheval avec ma sœur qui est cavalière et qui m'emmène de temps en temps en balade. Elle vient d'avoir un petit poulain Selle Français que j'ai eu la chance de pouvoir prénommer. J'ai eu l'honneur de pouvoir le baptiser Pirelli, ce qui a
Simm) et vraiment je peux le dire en toute franchise, quand il est sorti des écuries et qu’il nous l'a présenté, j’ai un eu un énorme coup de cœur. Je disais à Marine, mais qu'est-ce qu'il est beau ce cheval, avec une tête vraiment sympa, un côté malicieux, beaucoup d'allure. Oui, vraiment la définitionmême du vrai coup de cœur. On a pu passer un peu de temps avec lui dans un plus grand box, et il était super câlin, avec un contact très facile.
C'était magnifique de voir le travail d'entraînement et les soins apportés à ce cheval hors du commun. Sébastien m'a expliqué comment il travaillait, comment il faisait évoluer des jeunes poulains jusqu'au plus haut niveau. Une étape décisive. On s'était alors dit avec Marine, qu'un jour, on pourrait franchir le pas, ensemble. Elle m'expliquait que c'était une façon encore différente de vivre l'émotion de la compétition, de la course, et je gardais ça dans un coin de ma tête.
Et Sébastien aussi a priori... « Je te tiendrai au courant s'il y a une opportunité de faire quelque chose » m’avait-il dit un jour. Et puis à l’occasion d’une visite au mois de février, avec Marine et son mari Pierre, Sébastien nous a dit : « Voilà il y a peut-être un poulain qui a un petit quelque chose de sympa ». Mais Sébastien est quelqu'un de très prudent, c'est certainement aussi pour ça qu'on s'entend bien. Il n'oublie pas de rappeler qu'on travaille avec du vivant et que c'est pas parce qu'on a une bonne impression que tout est joué. Il ne te vend pas du rêve. C'est lui le premier qui m'a dit : « Julien , si tu as envie de vivre l'aventure de propriétaire, il faut que tu y ailles doucement, progressivement et fait un petit pas d'abord pour commencer pour apprendre un peu cet univers-là ». C'est comme ça qu'il nous a présenté New Success (Boccador de
Sur la route retour, on en parlait déjà presque comme si c'était fait. C'était comme une évidence. Et puis voilà, donc on a transformé l'essai avec d’autant plus de satisfaction que je le fais en association avec Marine : on s'apprécie énormément et elle me guide en m'apprenant beaucoup de choses du monde hippique. Sébastien, lui, il est très pris par son travail, donc je ne veux pas le déranger tous les quatre matins pour lui dire « mais au fait, comment ça marche ? » Non, je ne veux pas l'embêter. Donc, on se donne des nouvelles, mais sur l'aspect plus compétitif. Et puis, il m'explique comment il voit un peu les choses pour faire évoluer New Success .
� � �©Frédéric Vernichon
New Success dimanche dernier à La Ferté-Vidame
Quel est votre objectif en qualité de propriétaire de chevaux de course ? Mon seul objectif, c'est de prendre du plaisir et de vivre une aventure au plus près possible de l'animal et entouré des bonnes personnes. Et j'ai vraiment l'impression que là, j'ai réuni tout ce que je voulais pour vivre cette première aventure dans le partage. C'est essentiel. Il n’y aurait aucun intérêt à le faire avec des gens que je ne connaîtrais pas, que je ne sentirais pas. Encore une fois, je viens pour le plaisir de vivre une émotion nouvelle, de découvrir un environnement qui, à la base, n'est pas le mien et qui même étant petit me faisait peur, c'est pour vous dire ! Il n' y a pas d'autre façon pour moi de l'aborder que de sentir les choses. Quand Sébastien me parle technique et foulée j’adore ça. J'ai envie, demain, en regardant une course, de comprendre ce qui est en train de se passer. Et ça me rappelle, dans un tout autre domaine, ce que j'ai vécu à Canal quand je suis allé commenter les Jeux olympiques à Rio en 2016 et qu'on m'a mis sur l'Aviron. Je ne connaissais rien à l'aviron. Je suis parti de zéro et je me suis préparé pendant six mois, en allant voir les fédérations, les clubs, les pôles d'entraînement. Je suis allé sur des bassins à 8 heures du matin sur des Zodiacs, les regarder s'entraîner à côté des entraîneurs qui m'expliquaient la position de l'athlète, comment il pliait les jambes, les bras, etc. Là, c'est aussi ce que j'ai envie d'observer et d'apprendre à encore mieux comprendre. C’est exactement la même chose avec un cheval : sa foulée, son allonge, s’il baisse la tête ou pas. C'est un sport tellement technique. De toute façon, tout ce qui touche au haut niveau me passionne et c'est ce que j'ai aussi envie de vivre. En tout cas, la compétition me plaît. L'aspect sportif et technique d'un sport me plaisent. Mais j'ai aussi envie dans quelques jours d'aller voir New Success chez Sébastien juste pour lui faire des gratouilles et passer du temps avec lui et juste pouvoir le toucher, le sentir et lui dire que je suis fier de lui. Il y a vraiment un double aspect avec cet animal qui est à la fois l'animal et la machine. Il est l'athlète et il est le moteur de sa propre performance.
Le cadre de l'interview Il n'aura fallu que d'un coup de mains de la part de Pierre Costabadie, photographe de l'agence Scoopdyga entre autres, pour avoir les coordonnées de Julien Fébreau. Et d'un seul message pour recevoir un appel de sa part alors qu'il venait juste d'atterrir de Budapest où il était pour le week-end de Grand Prix de F1. Tout simplement.
Comment et d'où avez-vous vécu la course de New Success dimanche dernier ? La course était programmée à 14h, soit juste avant qu'on prenne l'antenne pour le Grand Prix de Hongrie sur Canal+. J'étais en place, j'avais déjà mon micro, mes oreillettes, on venait de faire la répétition… Et, ce qui est marrant, c'est qu’il s’agissait de mon 400ème Grand Prix de F1, raison pour laquelle, sur les réseaux sociaux, Canal Plus F1 a fait un post avec un gif où on me voit la tête baissée sur mon téléphone et lever les yeux vers la caméra : c'est en fait exactement le moment où j'ai découvert qu'il avait gagné, Marine m'ayant envoyé un message. Le tweet de Canal Plus F1 pour me souhaiter un joyeux 400ème Grand Prix c'est donc moi en train de comprendre qu’on venait de gagner à La Ferté- Vidame ! On a pris l'antenne juste après, le timing était donc parfait ! C'était très bien qu'il soit dans la première course, comme ça après j'ai pu rester concentré quand même sur mon Grand Prix, mais avec l’esprit heureux d'avoir appris la nouvelle. J'étais tellement content. Yoann {Lebourgeois} a été super gentil : il m'a fait un long message vocal pour m’expliquer toutes ses sensations et me les partager. Il m'a même fait une petite vidéo sur le sulky après avoir gagné. Et on s'est fait un long débriefing hier soir au téléphone sur comment il l'avait trouvé. Donc, c'est super sympa parce que moi, encore une fois, je suis un novice dans cet univers-là.
©X-Canal+F1
� � �� L’EXCELLENCE DOIT ÊTRE SOURCE D'INSPIRATION, ET IL NE FAUT PAS EN AVOIR PEUR. QUAND JE QUITTE MON UNIVERS DE LA FORMULE 1, ET QUE JE VAIS PARTICIPER À MES COURSES DE RALLYE CROSS, QUI EST UN SPORT POPULAIRE DANS LE SENS LE PLUS NOBLE DU TERME, ET QUI N'A ÉVIDEMMENT PAS LA MÉDIATISATION DE LA FORMULE 1, SANS ATTIRER DES FOULES ET GÉNÉRER DES MONTANTS COMME CEUX DE LA FORMULE 1, POUR AUTANT, J'AIME APPLIQUER ET POUVOIR ESSAYER D'Y APPLIQUER DES RÈGLES QUE JE VOIS AU QUOTIDIEN EN FORMULE 1, ET QUI ENCORE UNE FOIS SONT SOUVENT DES IDÉES APPLICABLES, DE BON SENS. �
Quelle est votre vision des courses ? C’est peut-être naïf, mais c'est la mienne : je veux que mon cheval soit heureux, et je sais aussi qu'on est raccord avec Seb là-dessus aussi. Je souhaite et j'espère que New Success sera un bel athlète et qu'il fera une belle carrière. Mais Sébastien est vigilant à bien faire les choses. Je me rangerai toujours derrière lui du fait de ma méconnaissance totale du milieu, même si elle va, j'espère, se combler progressivement. C'est lui qui tous les matins à 5h est avec eux et ce n'est pas moi. Pour rien au monde, je ne voudrais prendre position sur ce que doit faire le cheval, dire ce qui serait bien de faire. Il est le seul connaisseur, si ce n'est l'un des meilleurs, le meilleur entraîneur qui existe dans l'univers du trot. Je me range derrière lui et on est raccord sur le fait que le cheval a besoin de grandir, il a besoin de se développer. Il faut qu'il garde le moral parce qu'on a déjà vu des situations où... Et moi, c'est tout ce que je ne veux pas vivre avec New Success . Super, il a gagné sa première course. On s'en réjouit, mais ce n'est qu'une première course. Et il peut se passer tellement de choses dans la vie d'un cheval qu'il faut rester très humble et très calme et surtout prendre toujours les meilleures décisions pour le cheval. Donc, je sais que c'est ce que Seb fait et continuera de faire. Donc, moi, ma vision des courses, c'est ça. On essaye d'accompagner un cheval de la meilleure des manières possibles : s'il a du potentiel et qu'en plus, il est capable de le développer et qu'il est travailleur et qu'il a faim d'aller sur les champs de courses et d'affronter les autres compétiteurs... alors on va l'accompagner et on vivra de belles émotions. Mais la seule chose qui m'anime aujourd'hui, c'est de pouvoir déjà en parler quasiment tous les jours avec Marine.
Le choix de la casaque, tout un symbole
Déjà, il fallait regarder ce qui était disponible, parce qu'à un moment donné, je me suis dit qu'on doit pouvoir créer un truc magnifique. Non, il y a des règles. C'est très codé. Il n' y a pas une infinie de possibilités sur les casaques. Et quand j'ai vu qu'il y avait l'une d'entre elles qui s'approchait du drapeau à damier, cher à tous les passionnés de sport auto comme moi, j'ai dit « allez , je la prends ! » Elle fait donc un peu le lien sympa entre ces deux univers, celui que je connais depuis, on va dire quasiment toujours et qui est le mien au quotidien et celui que je suis en train de découvrir mais qui me passionne énormément". *damier blanc et noir, manches blanches, brassards et toque noirs
Quel regard portez-vous sur la médiatisation des courses ? Je manque quand même beaucoup de recul pour prendre position. Le seul élément qui me vient à l'esprit quand on évoque ça, c'est de voir ce qui est fait aujourd'hui autour des grandes courses. Alors, elles ne sont pas seules à animer l'univers des courses et du trot ou du galop d'ailleurs, mais évidemment que ce sont les grandes courses dont on entend parler quand on est néophyte comme moi avant toute autre course. Et je vois ce qui est fait et ce que les organisateurs tentent de faire pour que ce soit du grand spectacle. La F1 a fait la même chose. Il faut que le sport de haut niveau puisse aussi être un spectacle avec sa part d'excitation. Donc je l'ai vu en allant au Prix d'Amérique : ça devient des grands shows et à l’instar de la F1 qui a eu ce leitmotiv de dire que chaque Grand Prix maintenant doit être un Super Bowl, chaque Grand Prix doit être un événement exceptionnel. On voit bien qu'aujourd'hui, chaque grande course devient un super show également.
� � �© Scoopdyga
New Success entouré de Sébastien Guarato, Lise Guarato, Marine Costabadie et Julien Febreau
Maintenant, toutes les courses de la planète ne peuvent pas être un Super Bowl chaque dimanche et ce sont aussi les plus petites courses qui font vivre tout un écosystème. Néanmoins, dire quelle position j'ai là-dessus, honnêtement, je n'ai pas du tout le recul pour le dire. Je pense néanmoins que, quelque soit le sujet, on peut toujours s'inspirer de ce qui est fait de mieux dans tout domaine. Il y a des choses qui ne sont pas forcément liées aux finances, mais qui sont des choses de bon sens, d'organisation… L’excellence doit être source d'inspiration, et il ne faut pas en avoir peur. Quand je quitte mon univers de la Formule 1, et que je vais participer à mes courses de rallycross, un sport populaire dans le sens le plus noble du terme, et qui n'a évidemment pas la médiatisation de la Formule 1, sans attirer des foules et générer des montants comme ceux de la Formule 1, pour autant, j'aime appliquer et pouvoir essayer d' y appliquer des règles que je vois au quotidien en Formule 1, des idées souvent applicables, de bon sens.
Un jeu avant de conclure ? En Formule 1 qui serait... Sébastien Guarato ? Séb, ce serait Totto Wolff, le grand patron de l'écurie Mercedes, celui qui organise tout, qui est à la baguette. Marine Costabadie ? Ce serait Margot Laffitte parce qu'elle est à la fois journaliste, observatrice de tout premier rang, et puis Margot est une pilote aussi, comme Marine est propriétaire de chevaux, donc elle est impliquée dans l'aventure, oui ce serait Margot ! Yoann Lebourgeois ? Ah Yoann, ce serait Charles Leclerc car c'est lui qui a le feeling, qui a notre New Success entre ses mains New Success justement, ce serait ? La McLaren, c'est la machine ! Et Julien Fébreau ? Oh je resterais moi, je reste en retrait, en simple observateur.
Pour conclure, vous qui aimez les formules, quel punchline pourriez-vous créer pour New Success ? Ce serait plutôt sous la forme d'un voeu. Je lui dirais : " Sois heureux, fais-toi plaisir, amuse-toi . Il a un regard tellement malicieux, t'as envie de lui dire, continue d'être heureux ."
New Success Mâle, né en 2023 par Boccador de Simm et Era de la Meslerie (Jam Pridem) 2ème produit de sa mère inédite
�©DR
Dans sa cabine de commentaire de F1
©Scoopdyga /PierreCostabadie
Julien Fébreau avec New Success
euf réunions au programme pour nos amis trotteurs ce samedi, réparties aux quatre coins de la France. Deux seront Premium : Enghien ouvrira le bal dès 11h10 avec huit courses au programme. La première, réservée aux poulains de 2 ans, réunira huit partants dont trois inédits. L’écurie Philippe Allaire sera représentée par Neck Ouest ( Hohneck ), déjà deuxième pour ses débuts aux Sables-d’Olonne. Dans le Prix de l’Odéon, réservé aux 3 ans, on retrouvera Mister Dream Ty ( Royal Dream ), séduisant lauréat sur ce tracé lors de sa dernière sortie, qui retrouvera notamment Maestro De L'aumoy ( Hooker Berry ). Argentan prendra le relais à 15h45 avec son rendezvous phare : le Critérium de Vitesse de Basse-Normandie. Hohneck , deuxième de cette épreuve l’an passé, tentera d’inscrire enfin son nom au palmarès. Quatre réunions seront CSI : Aix-les-Bains, qui clôture son meeting, Cagnessur-Mer (19h10) avec une belle course pour 3 ans où Moneytime Flac , More And More et Mac Kinley se retrouvent après avoir formé le trio gagnant le 28 juillet sur cette piste, Graignes (18h25) et les Sables-d’Olonne (18h50) avec une intéressante épreuve pour 2 ans. Enfin, trois réunions PMH complètent l’affiche : Le Dorat (avancée en milieu de matinée en raison de la chaleur annoncée), Sillé-le-Guillaume (13h30), Villeréal (18h45).
AIX-LES-BAINS C1 - 14H30 (9 COURSES) ARGENTAN C1 - 16H07 (8 COURSES) CAGNES-SUR-MER C1 - 19H30 (7 COURSES) ENGHIEN C1 - 11H30 (8 COURSES) GRAIGNES C1 - 18H55 (7 COURSES) LE DORAT C4 - 12H00 (5 COURSES) LES SABLES D'OLONNE C1 - 19H20 (7 COURSES) SILLE-LE-GUILLAUME C1 - 14H00 (4 COURSES) VILLEREAL C1 - 19H15 (8 COURSES)
PREMIÈRE COURSE
QUALIFICATION
CHEVAL
C6 - LES SABLES D'OLONNE - 09/08/2025
MALICIA BELLA (613)
1'15''8 - LAVAL - 20/05/2025
C1 - ENGHIEN - 09/08/2025
1'17''9 - MESLAY-DU-MAINE - 12/05/2025
NELATI DE MORGANE (102)
C1 - LES SABLES D'OLONNE - 09/08/2025
NICE DREAM MESLOIS (102)
1'18''8 - LE MANS - 10/07/2025
NIZZA ROCCA (104)
1'17''7 - MESLAY-DU-MAINE - 12/05/2025
C1 - LES SABLES D'OLONNE - 09/08/2025
C1 - LES SABLES D'OLONNE - 09/08/2025
NOVA DE CELLAND (106)
1'18''4 - CAEN - 06/05/2025