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Cellule actuelle - 7

C.B : Et comment êtes-vous devenue la cellule que vous-êtes aujourd’hui ?

Ah pour ça vous savez, j’avais plusieurs chemins possibles. Le progéniteur myéloïde est à l’origine de beaucoup de cellules différentes. Mais vous savez, je ne crois pas qu’il y ait de bonne ou de mauvaise situation. Moi, si je devais résumer ma vie aujourd’hui, je dirais que c’est d’abord des rencontres. Des cellules et des signaux qui m’ont tendu la main, peut-être à un moment où je ne pouvais pas, où j’étais seule. Et c’est assez curieux de se dire que les hasards, les rencontres forgent une destinée. Donc je répondrai simplement en disant que j’ai eu la chance de faire de bonnes rencontres au bon moment.

C.B : Si on résume bien, faire partie de la lignée du progéniteur myéloïde ne fait pas forcément de vous une cellule dendritique ?

C’est exactement ça ! Pour généraliser, on peut dire que ce sont les interactions que nous aurons en tant que cellule souche avec notre entourage qui vont nous permettre de nous engager vers une voie de différenciation.

C.B : Et êtes-vous satisfaite du rôle que vous jouez dans l’organisme aujourd’hui ?

Pour l’instant vous savez, je ne suis qu’une cellule différenciée qui a la chance de voyager dans de nombreux tissus à la rencontre d’agents infectieux... ce n’est pas pour me vanter, mais j’ai quand même une place privilégiée et je ne vais pas m’en plaindre. Mais heureusement pour moi, cela ne signifie pas la fin de l’aventure !

C.B : Comment ça, ce n’est pas la fin de l’aventure ?

En fait, je n’attends qu’une seule chose, c’est de rencontrer un vulgaire pathogène. Et ça va me stimuler juste comme il faut et me rendre beaucoup plus performante pour aider l’organisme à combattre cette infection.

Merci à Claire Basale, notre journaliste bien-aimée, pour cette interview enrichissante toute en confidences.

Mme Dendric

Photo: Radio-Canada